Personne n’entend jamais personne
Et nul ne fait attention à la subtile
Variété des émotions des sons
D’ambiances des chromes
Et la chaleur qui s’annonce
Mais déjà l’on pense au dîner
Et à l’heure du calcul
Du salaire de la corvée
En oubliant le temps périmé
C’est perdre le tableau exact
Figé dans la rumeur oubliée
De tous
Alors que l’instant mille instants
Des millions
Se marquent à chaque seconde
Et ils ne servent à rien
Dans l’apparence donnée
Mais c’est là en amont
Que mon oncle mourut
Au bas de la côte
En vélo
Dans l’année quarante-neuf
Qui ne me vit pourtant pas
Lâché par la vitesse
Précipité la tête la première
Dans le décor
D’une voiture de marque française
Son corps m’appelait
Se prénommait Claude
Comme la ville
Janus sanctifiée
Dans l’antan de lointains siècles