Mes mains écrivent dans l’espace
Entre les secondes et les mots
Les mots longs les mots durs
Se collent au chevet de ma peau
Car je suis seul à les dire
Sans déranger personne car
Les amantes se lassent des poètes
Au bout de quelques temps
Les soirées sont courtes
Et les nuits appellent
La danse des convoitises
Leurs années passent si vite
Elles le savent qu’il faut bien perdre patience
Et déplacer les montagnes
Pour vivre un peu sans le désarroi
Du commun des mortels
Et le dégoût de soi
Cette philosophie n’est ni pire ni meilleure
Que la mienne
Et je ne juge pas
Mais et il y a un mais
Ce que mes mains ont écrit
Personne je dis bien personne
Aucun des pouvoirs néfastes
Dont je tairai le nom
Qui nous pourrissent la vie
Ne pourra prendre voler ces milles esquisses
Je les attacherai aux feuilles
Enveloppées de nuages
Et elles seront libres
Ce que je ne suis pas
Le premiere couleur quand on vient au monde est le rouge a été publié aux éditions Le bruit des autres, mars 2011, 89 p., 12 euros (ISBN 978-2-35652-062-3)