Le poète sarde pariait sur la couleur de l’espoir
Moi l’espoir j’en ai rien à foutre
Car il a fait prendre des vessies pour des lanternes
Depuis trop longtemps
Et les mensonges n’ont pas la mémoire courte
Soit son pays est aussi le mien
Et j’aime bien le goût de notre mer
Qui se salit à toute heure du crachat des hommes
Mais le vent sème parfois la tempête et
La première couleur
Quand on vient au monde
Est le rouge
Chacun peut posséder son alphabet chromatique
Et manquer sa part de bonheur
La première vérité que l’on porte
Le désir acharné de posséder
Ou la fureur de conquérir
L’envie par le petit bout de son sexe
Tous les plaisirs la force fragile
Les assassins les voleurs
Les putains et les politiciens
Ont oublié que
La première couleur
Quand on vient au monde
Est le rouge
Le premiere couleur quand on vient au monde est le rouge a été publié aux éditions Le bruit des autres, mars 2011, 89 p., 12 euros (ISBN 978-2-35652-062-3)