Là à cinq milles miles
j’ai connu l’esprit libre la lumière
du midi blanc sous la glace et la neige
pourtant il ne fait pas si froid
deux Tatars aux femmes éblouissantes et aux enfants blonds
m’ont joué du violon et poussé la chansonnette dans ma langue
sans accent ni trompettes mais mon patrimoine
de Charles Trenet à Gilbert Bécaud célébrant le jour précis
de la naissance de la divine Edith reprenant les couplets complets
de Mon beau chalet à La claire fontaine
les chansons de mon enfance oubliée
pardonnez que je ne sache que le premier couplet inachevé
là sur les bords de la Volga prise par les glaces
j’ai compris définitivement que ma patrie culturelle
achevée après quatre décennies de trahisons
un peuple écartelé entre misère et chômage
coincé entre son hi phone et ses chaînes télévisuelles
un peuple qui ne s’appartient plus incapable de se réinventer
condamné à l’esclavage du nombre rejeté de l’ignorance
qui lancera l’appel à Résistance