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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 19:54

- 20 -

 

 

 

Quand les hommes seront des machines

Le bonheur sera parfait

Sur terre et dans le ciel

 

Quand la poésie sera éteinte

Chassée de chaque livre

La vie sera peut-être impossible

 

Car la poésie se trouve le seul danger

De la fréquenter ici bas

Loin de la police télévisuelle

 

Ils sont des millions à devenir complices

Du pouvoir des illusions sans décrypter

Le vrai du faux

 

Tout le monde veut en être

Prêts à tous les sacrifices

Pour cinq minutes de gloire éternelle

 

C’est parce que tous les dieux sont morts

Flétris dans des statues illusoires

Qu’est préféré le culte de la mort

 

J’éteins le soir les lumières

Et les ambitions des ruines

Je fabrique surtout des empires sans limite

 

Je chasse les images noires

Et les maladies douloureuses

Je guette à chaque pas mon désespoir

 

Je voudrais une bonne fois pour toutes

Dormir tout mon soul

Et vivre le fruit de mes rêves

 

Ce soir je prends la route

Sans armes ni bagages

Accompagné du seul lendemain

 

Je voyagerai seul

La fenêtre ouverte

Au hasard des cigarettes et des routes

 

Je m’arrêterai seulement

Quand je n’en pourrai plus

Toujours affamé enfin prêt au long sommeil

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 17:59

- 19 -

 

 

 

En saluant ce soir mon étoile

Sous un ciel miroir

Je cherchais mon chemin

En relativisant ma place et

Je tendais la main vers un point

Lumineux qui me racontait aussi

Des histoires

 

En cherchant le chemin d’où l’on vient

Et tenter de trouver une voie

Vers ce qui sera

Je fais le lien

Entre une fuite éperdue

Et l’infime pouvoir des choses

Les arbres bruissent et un souffle frais

Adoucit l’air lourd de la journée

Les heures sont passées dans leur violence

Continuelle puis le calme est tombé

Avant que ne recommence le duel prochain du jour

 

On peut emporter le monde

Dans sa poche

Chercher ce qui n’existe pas

On peut aussi s’inventer des chimères

Mais je sais que l’on m’attend de l’autre côté

Cette frontière qui n’en est pas une

Le voyage est distrayant

On boit sec

Et on mange pour ne pas s’ennuyer

 

En cherchant ce soir mon étoile

Dans la carte d’un ciel assombri

J’attendrai le lever des nuages

Pour deviner mon devenir

Assis la tête en arrière

En pensant à mes lendemains

Aux mots qui s’accrochent à ma main

Au désir qui naît

De voir le jour prochain

 

Plus de dix mille nuits

A regarder le ciel

Et mon étoile est toujours à la même place

Elle m’attend certainement

Moi je la regarde à chaque fois étonné

De se sentir observé

Avec toujours les mêmes questions

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 00:50

- 18 -

 

 

 

Pour tout dire

Il fallut des souvenirs et du courage

De la volonté et du temps pour regarder

Un passé qui vibre de sa chair

Il faut un peu de lettres

Franchir le pas

Et lancer à l’océan des hommes

Une bouteille où se conservent

Les messages transmis à l’inconnu

Il faut être un peu fou

N’avoir rien d’autre à faire

Etre convaincu du caractère vain

Et définitivement insensé de la démarche

Se présenter chaque matin chaque midi

Ou en fin de soirée devant le drap

Inquisiteur de sa mémoire de ses yeux

Tournés vers ce qui fut pour tenter

De deviner ce qui sera à l’abri

D’un monde qui aujourd’hui n’intéresse

Plus grand monde dans ce théâtre

Bercé par les vents

Où des jeux se sont joués

Où l’on fut souvent le perdant

Alors qu’il aurait fallu vivre

Rire à en pleurer jouir de chaque instant

Voyager et manger

Tout ce qui passait devant les yeux

Et la bouche

Dévorer l’essentiel

La force vitale

Qui nourrit l’esprit plus que le corps

Qui construit mille univers

Et bouscule les idées reçues

 

Celles de la politique sont médiocres

Et ne comblent jamais les espoirs

Bien que ce soit la seule raison

Et la seule cause qui fut plus belle que belle

 

Il ne reste plus rien

C’est pourquoi il ne se passe plus rien

Dans une dictature d’un genre nouveau

Quand les hommes taisent leur force

La ville devient un musée inélégant

 

Seuls les cris des enfants

Réveillent l’avenir

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 18:52

- 17 -

 

 

 

La vie s’annonce doucement

Par la petite porte

Les lilas fleurissent chaque année

Et leur parfum violacé emportent les soucis

La vie s’élève par à-coups

Les connaissances s’accumulent

Et nos rêves sont souvent déçus

Car la vie des autres souvent déçoit

On attend toujours ce qui ne vient pas

Dans une impatience toute enfantine

Si on avait les mots pour tout dire

Dès le commencement

Mais on porte le silence

Plongé dans des yeux trop grands

 

Puis on se joue des scènes pour se prouver

Qu’on existe au fond

Alors que la parole première

Dans l’évidence de sa beauté

Transporte les êtres au sommet

De la gloire de l’humanité

 

La poésie est un luxe qui s’ignore

Dans une ferveur quasi religieuse

Il faut dire les mots quand ils font mouche

 

Ils font face à un désert

Qui prêterait à sourire

Tant il semble comique

Un désert de lunes tristes

 

Les questions peuvent se poser

A tout moment dans la clarté

Pourquoi tout s’est–il effondré

Pourquoi l’enfance fut trahie

Dans la mort

 

Un train parcourait la montagne

Ses banquettes de cuir craquelé

Marquaient les premières années

Du voyage de trente kilomètres

Sous les ponts torrents et rivières

Luttaient contre l’emprise des forêts

L’eau coulait de tous côtés


Un ciel noir crève l’abcès de l’horizon

Avant que des pluies torrentielles

Sèment un brouillard de chaleur et de beautés

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 22:39

- 16 -

 

 

 

C’était un temps où tout semblait possible

Et même si la vie était difficile dans chaque franc compté

L’espoir vibrait au sommet de l’enfance

Mais se remet-on jamais des tragédies infantiles

En bredouillant ses premiers mots

Et ses serments muets

 

Quand on était certains des promesses

Des jours futurs

Sans avoir déjà le regret

De ce qui venait à peine advenir

 

Ce territoire au relief inégal

Ce torrent qui rejoint une rivière en écume

Ce flot de boue qui balaye tout

Et ces forêts immenses qui absorbent

Ces lacs montagneux qui ne rejettent pas le corps des noyés

Et le jeu que l’on joue

Chez soi au lycée

Ce jeu refoulé de la mort

Et la peur de se retrouver seul tout seul

 

S’élever aussi haut que les arbres

Dans une société viciée

Sans but ni fondement

Voilà à quoi est désormais réduite

La génération de l’enfance

Prisonnière de sa propre destruction

 

Quand il n’y a plus de place

Pour la liberté de la jeunesse

Les élites puent l’arrogance

Et le mépris du peuple soumis

 

Les choses ont changé

Dans l’ironie du mal

Et l’espoir s’est dissous

Dns l’indifférence générale

Du un contre tous

Du un contre tous

 

Il aurait fallu

Jeter les masques

De mensonges perfides

Des histoires à dormir debout

Il aurait fallu tant de choses

Pour enfin devenir

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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 22:34

- 15 -

 

 

 

Les jours heureux se comptent

Des impressions de plénitude

De découvertes de nouvelles contrées

D’expériences à venir

Des sensations des saveurs

L’odeur de l’herbe et de la terre après l’orage d’été

La première vision de la mer Méditerranée

L’étranger et ses routes ses maisons

 

Les jours heureux se comptent avec les dates

Les actes marqués les cérémonies

Et les naissances de tous les enfants

 

Les jours heureux arrachent la mélancolie

La folie médiocre quand il ne se passe rien

Et soulèverait des montagnes

Avec l’enthousiasme de croire

Qu’on peut tout changer

De sa propre volonté

De son unique force

 

Les jours heureux sont les rencontres

Des hommes et des femmes

Des amis et des concubines

Des amours d’un instant ou d’une vie

 

Les jours heureux se comptent

Et j’aurais tant voulu que tout cela dure

Insuffler ce bonheur

Malgré

Malgré

 

Les heures sont comptées

Et je sais cette vérité

Nostalgie des jours perdus à ne rien faire

Ne pas penser

Sans avoir pu être ce réalisateur

Le maître des partitions

Le metteur en scène

De tout ce cirque

Qui n’a jamais eu de sens

Alors que nous avions la prétention

De bouleverser le monde

Ne pas avoir eu le temps de le mettre en peinture

L’ordonnateur des romans

Et des poèmes en devenir

Les heures sont comptées et le temps passe bien vite

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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 18:05

- 14 -

 

 

 

Français vous m’émerveillez

Réjouissez-vous des sanglots à venir

Et des terres qui tremblent sous vos pieds

Que savez-vous vraiment de

L’honneur et la honte entremêlés

Et vos chagrins mous et innocents vous

Bouleversent toujours autant

 

J’abandonne c’est juré

Les sentences l’invective poético-litique

Ce que j’ai inventé durant toutes ces années

A écrire des discours pour moi seul

Et dénoncer les temps veules que je vis

Cela n’intéresse plus grand monde

Même mes amis préfèrent oublier

Leur jeunesse et leurs promesses jetées à l’aube

 

Je ne suis pas dupe pour autant

Je me suis trompé de métier

Et mon dur labeur ne me nourrit qu’avec peine

Je ne me plains pas

C’est en toute objectivité

Que je crache mes poèmes

Qui me détachent et délient ma langue

Car je veux être libre

Libre seul sinon accompagné

De mes amis et qui ne veut

Eprouver la dure loi du genre

Faire naître de nos mains

Ce qui bouleversera nos enfants

Qui un jour apprendront à lire

S’ils en ont le courage

Ou la force

 

Le ciel change avec le jour

Et le soleil répand sa vie sur mon bras

J’abandonne ce soir cigarettes et café

Pour survivre dans l’espoir

De voir le second jour

 

Et si je pose la condition

Comme un avertissement ou un clin d’œil au hasard

Si la route ne se réduit pas à sa poussière

Et que demain verra le jour

Je jure tout ce que voulez

Sur tous les livres ou les croyances

Je jure sur ma tête l’essentiel et le futile ma délivrance

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 17:14

- 12 -

 

 

 

L’inventaire se prolonge

Et le cercle s’élargit

Dans des mémoires bien vivantes

Bien que le monde se métamorphose

Après l’avènement de chaque génération

Incapable de faire le lien avec les précédentes

Et les nouvelles qui flambent chaque jour

 

Les souvenirs deviennent des sarcophages

Et dans l’archéologie du présent

Il n’existe plus de vainqueurs

Car nul n’est plus innocent

Que le citoyen télévisuel

 

Vous me direz

Il rabâche

Au fil des mois et des années

Les élégies s’accumulent et les poèmes

Programmes tempêtent contre vents

Et marées devant le mur invisible

De la censure pire

De l’autocensure qui éteint étouffe

Assouplit la moindre velléité

D’inconvenance républicaine

De mon côté je ne dis rien et n’en pense pas moins

 

Car le jeu s’est fait

Et les moins de trente ans ne peuvent pas savoir

L’histoire du désastre

On nous dit que l’histoire est un monstre froid

Que la philosophie ne sert à rien

Et la poésie l’arme de tous les dangers

Soit pliez oui pliez-vous

Aux ordres aux consignes

Décrets lois circulaires

Obéissez puisque même dans le refus

Vous êtes conformistes

Vous ne pouvez pas savoir et ne voulez pas

Connaître l’origine du mal

Des maux pour être honnête

 

Le jeu s’est fait

Pour aboutir aux pires désastres

Et nous tous

Sommes les complices

Bourreaux et victimes à la fois

Tel est la morale des fascismes

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 20:00

- 11 -

 

 

 

Quand le ciel rejoint la mer

Dans sa couleur terrestre naissante

Revenus à l’origine des mondes

La Manche ouvre ses bras au Crotoy

Et les galets chantent un chant étrange

Un rythme endiablé

Et il n’y a plus de place sur la terre

 

Vu sous cet angle droit

La nature garde son mystère

Et les hommes restent des pantins

Articulés par leurs ambitions médiocres

 

Trempés comme des seaux par une pluie de grêle

Nos vêtements ne cachaient que l’essentiel

Et ses seins vibraient festonnant

Dans le froid de l’hiver qui se terminait

En grandes pompes

 

Le thé brûlant nous ramenait dans l’univers humain

Et j’aurais voulu

Si j’en avais eu les moyens

Te payer cette nuit d’hôtel

Pour te sabrer les reins

 

On ose rarement à proposer l’impossible

Au sexe féminin

Au motif qu’elles ne peuvent comprendre

Notre force ni notre désir immédiat

Pour assouvir l’immensité finissante

La torture primaire

 

Et l’on se tait

Fuyant du regard

Car on se mésestime

En général

Devant l’innocence

On se consume

Pour s’éteindre un beau jour

Définitivement

 

Il n’y a de lois en rien

Et la démonstration est spécieuse

Dans de si longs développements

Mais les regrets s’accumulent

Pour devenir de sombres nuages

Qui éclatent au moment où l’on s’y attend le moins

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 14:43

- 10 -

 

 

 

Aujourd’hui je reviens

Sur l’ouvrage transmis

Au nom du père

Je suis le fils

Simple d’esprit

 

Ne croyez pas que je me moque

Au fil des ans

M’est venu le profond respect

De ceux qui portent l’idéal

 

Malgré la corruption

 

Aujourd’hui je reviens sur l’ouvrage

Qui est la fondation le socle

De la construction homérique

Mon Eugène à moi

Ma part sombre

Mon petit opéra intérieur

 

Il est ce qu’il est

Et c’est tant mieux

 

Qui peut porter préjudice

Au dessein écrit

A la danse des lettres

Qui basculent et vacillent par la lecture

Quel acte dresser

Pour se défendre

Contre le cours des choses

Qui désormais sent le souffre

 

Car soufflons-nous l’on n’est plus libre

Sous nos contrées fétides

Plus libre de croire d’aimer ni de rêver

Plus libre d’aller et venir

Plus libre d’être avant d’avoir

Plus libre de penser

En d’autres temps ces mots auraient été impossibles

Mais aujourd’hui l’on peut tout dire

Tout écrire

Mais personne absolument personne ne lira

Ne paiera ne fera l’effort

De soulever la page unique en retour

Personne ne saura dans le tintamarre

Que ces phrases auront été pensées écrites diffusées

Dans la fureur d’un peuple éteint

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