Je revendique
Le droit nécessaire
D’éclairer la nuit
Où nous nous mouvons
La nuit de la médiocrité
Où notre jeunesse se fond
Dans l’illusion de la marchandise
Des contrats immoraux
Et de l’artifice mondain
Les spasmes venus d’en bas
De la connivence suggérée en permanence
Entre ceux qui jouent de la déchéance
Et qui poursuivent leur but de domination
Et la troupe qui suit infantile
Avec ses uniformes contemporains
De chevelures colorées
Ses trous dans les pantalons identiques
Les chairs transpercées de métal
De tatouages iconoclastes et semblables
Pour toutes ces femmes factices
Aux mêmes schémas obscènes
Niant le corps et l’âme en matière plastique
Conformes à l’air du temps imbécile
Digne d’une République de Salo ubuesque
Et la bourgeoisie rit
De tant de détails secondaires
Et la bourgeoise se pâme
Devant tant de révoltes avortées
Et que tout cela coûte cher
Des journées de labeur
Sans chaleur
Sous rémunérées
Sinon par des appellations correctes
Dans leur accord second
Et que le premier n’est que la corruption
De l’aliénation imbécile
De l’exploitation facile
Pour leur force de reproduction
Et tout le monde le sait
Et tout le monde l’accepte
Et chacun se faufile
Dans la liste des récipiendaires
Pour connaître l’instant de légende lacrymale
Et entrer dans le royaume
De la valse de l’image
Des pleurs et de l’émotion angélique
La terreur de l’infantilisation
Ce nouvel ordre fasciste contemporain
Négateur des libertés
Qui se résume d’avoir sa photo dans un journal de PQr
Dans la rubrique nécrologique ou des accidents de voiture
Ou mieux avec la mention
Vu à la télévision
Je revendique alors
La formule reprise depuis en opuscule
Seule la révolution fait le beau temps
La première couleur quand on vient au monde est le rouge a été publié aux éditions Le bruit des autres, mars 2011, 89 p., 12 euros (ISBN 978-2-35652-062-3)