V
Seuls les insectes portent encore la parole
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Le journal poétique de Jean-M. Platier
V
Seuls les insectes portent encore la parole
IV
La terre et sa nature reconquerront l’ensemble obscène disparaîtra
Le sens au-delà la perfection domine les couleurs et la vérité des songes
Des strates s’accumulent sur des océans perdus
III
J’entends les murs gronder ces silences qui appartiennent à ceux qui se reconnaissent
II
Un monde d’orages et de tempêtes le noir sur tes larmes
Et le plaisir d’un paradis blanc ce long tunnel d’où tout peut éclore
Quand ne se comptent plus les heures le temps n’existe pas
Sans vie ni mort on attend l’indescriptible horreur sans nom partir
Entraîné vers l’infime point
L’espace se résume dans le vœu de partance pour toujours
Dans ce toujours éteint il faut te rejoindre un jour la couleur
I
Marchez sur les animaux intérieurs
Leurs masques de femme grise gisent en éclats de verre mutilé
C’est la rumeur des pendus
Une toile offerte pour la danse des corps
Un poème se reflète dans la vase des jours
Mais ne savez lire entre les lignes
Profil bas à la chute des mourants
C’est à l’instant précis du dernier souffle
Que sont compris les lignes et les horaires
Plusieurs vies en une vie courte
Les paroles brutes se dessinent et se lavent à la main
Ne déshabillez pas la morte des vêpres
Sa majorité casquée s’est calquée sur les brumes
Pourquoi devient l’urgence
Pressez les cuivres quoiqu’il en coûte d’incohérence
la nuit le matin les enfants dorment quand il pleut le lit est déshabillé il n’est pas froid tout juste partagé nos livres sont les biens les plus précieux à transmettre combien en ressortiront vivants puisqu’on ne les vend pas chacun se démêle de ses îlots importants ou capricieux les enfants dorment et rêvent peut-être de leur naissance
Sous les pensées brille un arc-en-ciel du style
pin parasol ou peuplier une cerisaie en fleurs
Un saule pleureur en guise de faire-part des saisons
d’enfance du monde pris par les pieds pendu ou non
sans raison une question partisane infiltrée sans doute
comme un appartement rendu à son propriétaire d’icônes
Une femme nue est souvent triste
quand elle connaît les assauts de son ventre
Il faut prendre du temps avant de tracer quelques mots
Avale les paroles pourpres et saluer les dieux qui somnolent encore
Car dans le premier sentiment tout est faux illusion et notre pensée fragile
Nous sommes toujours confrontés à la préhistoire des mots et des vœux
Le silence est d’or et la mode rompt souvent le temps de la réflexion
L’intérêt croît plus vite que le travail et on meurt d’avoir oublié de vivre
On accumule la force de progrès pour écraser des vies consenties
Fatuité de l’ordre des choses
Ruines des sens
Cadavres gelés des nuits glaciales
Il existe tant de poussières de solitude et
D’étoiles
10.08.02
Mots après mots
construire le chantier qui raconte
cette histoire qui peut paraître
C’est selon le choix
hermétique de l’acteur ou de l’actrice
à demi mots j’escompte chaque pas esquissé
pour réapprendre un alphabet droit
Les mots ni les couleurs n’ont de couleur ni d’écailles
De la fulgurance indéfinie jaillit un soleil parmi d’autres
Il se contemple et se tait devant tant de beauté sonore
Les mots se placent particules qui n’ont de sens qu’attachés
Se résume le sens et en donne à la fois la clé
Mille trésors veillent les soirs d’abstinence
La nuit mat parle de ses dents invisibles
Captif à la lumière électrique
L’histoire suit son profil
Dessine la fenêtre une fenêtre peinte
Jeter son regard au-delà des barrières
Derrière les murs ou le boîtier du photographe
Tenir dans sa main le pays le voler le presser
Changer les couleurs du temps dans la surprise
Des brouillards saugrenus d’une aube
Semer sans cesse semer le pigment des choses
Chasser le soleil et ses faiblesses rameuter
Rameuter la horde des censeurs de l’enclos
L’espoir est le cri du sel
Propositions inversez
La guerre va nettoyer vos regards éteints
Ailes sur le vide
Cerf-volant enterré
Gares ouvertes au monde
9.08.02