Episode 11
Lors des dédicaces que j’ai pu faire récemment aux lecteurs de mon roman VACANCE, édité par les éditions Au pont 9 en mars dernier, j’indique généralement cette phrase : « Ce roman où tout est faux, tout est vrai ».
Tout est faux, car c’est avant tout un roman ; c’est-à-dire une création de l’esprit, une narration inventée de toutes pièces. Les personnages ne sont que pure création et toute ressemblance avec des faits réels ou ayant existé ne serait que fortuite ! comme l’on dit dans les romans en général et dans les scénarios de films en particulier…
Si cela est faux, ce n’est donc pas la vérité… Et bien malin qui pourrait avouer cette vérité de la Grande Histoire, alors les petites histoires individuelles… Sait-on jamais ce qui se passe dans la tête des gens ? Y compris de ses proches ? Et la nôtre, la connait-on seulement ?
La vérité existe-t-elle ? La vérité appartient au parti et aux églises, chantait Bernard Lavilliers dans les années 1970…
Par ailleurs tout est vrai, car c’est un roman qui se fonde sur une expérience personnelle, celle de l’auteur qui, même s’il a beaucoup d’imagination, fait appel à la force de ses souvenirs, des histoires familiales qu’on lui a racontées et qu’il n’a de fait pas connues.
La vérité de ce qui s’est passé est vraie, véritable, incontestée. Mais l’auteur est totalement libre d’interpréter, de réécrire – c’est le cas de le dire – de traiter la mémoire des souvenirs, de rajouter des mots, des ambiances, des commentaires parfois. Et ne de jamais vouloir être dans l’autofiction, cette contraction de la créativité pour bobos postmodernes qui se la racontent…
N’est-ce pas la réalité du roman ? Tout est vrai parce que tout est faux. Et réciproquement ?
L’auteur est libre de sa mise en scène des personnages, de la narration, de ses discours. Et sans autocensure aucune !
D’ailleurs, dans tous mes écrits, je ne me suis jamais censuré, dans une manifestation de naïveté inouïe ou d’inconscience, pourraient dire certains.
Mais je reste seul responsable de mes écrits que j’assume pleinement ; je ne dis pas que je suis constamment content de moi ou heureux de mes œuvres mais je constate que depuis 32 ans elles existent. Et que je ne me relis jamais. Mes projets sont immédiats ou dans un proche futur. Je ne me retourne pas vers ce passé, le travail de l’écriture et des relectures m’ayant amplement suffit !
Je n’ai de comptes à rendre à personne sinon qu’à moi-même… Bien sûr, les lecteurs sont entièrement libres de m’ignorer, de ne pas aimer ce que j’écris ou d’en vanter les mérites.
Aujourd’hui, dans le complot du silence des artistes en général, mieux vaut d’ailleurs recevoir une critique très négative qu’un silence absolu…
C’est ce que je voulais me dire aujourd’hui. Et vous faire partager ce cri brûlant intérieur.
VACANCE, roman, publié en mars 2018 aux éditions Au Pont9
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