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2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 23:23

Episode 11

Lors des dédicaces que j’ai pu faire récemment aux lecteurs de mon roman VACANCE, édité par les éditions Au pont 9 en mars dernier, j’indique généralement cette phrase : « Ce roman où tout est faux, tout est vrai ».

Tout est faux, car c’est avant tout un roman ; c’est-à-dire une création de l’esprit, une narration inventée de toutes pièces. Les personnages ne sont que pure création et toute ressemblance avec des faits réels ou ayant existé ne serait que fortuite ! comme l’on dit dans les romans en général et dans les scénarios de films en particulier…

Si cela est faux, ce n’est donc pas la vérité… Et bien malin qui pourrait avouer cette vérité de la Grande Histoire, alors les petites histoires individuelles… Sait-on jamais ce qui se passe dans la tête des gens ? Y compris de ses proches ? Et la nôtre, la connait-on seulement ?

La vérité existe-t-elle ? La vérité appartient au parti et aux églises, chantait Bernard Lavilliers dans les années 1970…

Par ailleurs tout est vrai, car c’est un roman qui se fonde sur une expérience personnelle, celle de l’auteur qui, même s’il a beaucoup d’imagination, fait appel à la force de ses souvenirs, des histoires familiales qu’on lui a racontées et qu’il n’a de fait pas connues.

La vérité de ce qui s’est passé est vraie, véritable, incontestée. Mais l’auteur est totalement libre d’interpréter, de réécrire – c’est le cas de le dire – de traiter la mémoire des souvenirs, de rajouter des mots, des ambiances, des commentaires parfois. Et ne de jamais vouloir être dans l’autofiction, cette contraction de la créativité pour bobos postmodernes qui se la racontent…

N’est-ce pas la réalité du roman ? Tout est vrai parce que tout est faux. Et réciproquement ?

L’auteur est libre de sa mise en scène des personnages, de la narration, de ses discours. Et sans autocensure aucune !

D’ailleurs, dans tous mes écrits, je ne me suis jamais censuré, dans une manifestation de naïveté inouïe ou d’inconscience, pourraient dire certains.

Mais je reste seul responsable de mes écrits que j’assume pleinement ; je ne dis pas que je suis constamment content de moi ou heureux de mes œuvres mais je constate que depuis 32 ans elles existent. Et que je ne me relis jamais. Mes projets sont immédiats ou dans un proche futur. Je ne me retourne pas vers ce passé, le travail de l’écriture et des relectures m’ayant amplement suffit !

Je n’ai de comptes à rendre à personne sinon qu’à moi-même… Bien sûr, les lecteurs sont entièrement libres de m’ignorer, de ne pas aimer ce que j’écris ou d’en vanter les mérites.

Aujourd’hui, dans le complot du silence des artistes en général, mieux vaut d’ailleurs recevoir une critique très négative qu’un silence absolu…

C’est ce que je voulais me dire aujourd’hui. Et vous faire partager ce cri brûlant intérieur.

VACANCE, roman, publié en mars 2018 aux éditions Au Pont9

(toute commande peut se faire en libraire, FNAC, points de ventes… vous serez livré dans les  48 à 72 h plus tard).

 

Parution : Vacance, roman - épisode n°11
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13 mai 2018 7 13 /05 /mai /2018 16:02

Episode n°10

VACANCE : « sentiment de vide ou d’absence ».

Dans cet état, comment peut-on affirmer savoir ce que l’on ignore. Ceci n’est pas pour moi une question. Mais une affirmation.

Ce que l’on sait au plus profond de soi, mais que l’on refoule, qu’on préfère ignorer pour ne pas aborder de front le problème mais qui pollue notre cerveau en immobilisant quelques millimètres carrés. Car ce que l’on sait, on le sait. Ou on le pressent. Naturellement, intuitivement. Mais on passe d’un revers de main pour ne pas avoir à affronter cette question qui hante, consciemment ou inconsciemment.  

On se ment ; souvent. Dans la vie. Par lâcheté, par crainte d’affronter ce qui nous plonge dans le malaise, le mal-être. Parce que l’on n’aurait pas toutes les réponses immédiates. Parce que l’on a des solidarités muettes, des actes de loyauté vis-à-vis de nos aïeux…

Et lorsque la grande Histoire rejoint notre, nos histoires, comment y trouver sa place ? Comment démêler ces fils d’Ariane qui nous relient à ce que l’on ne souhaite pas ?

Le plus important c’est bien d’avoir le choix. D’accepter, ou pas… De résister ou de collaborer (c’est quelque part la thématique sous-jacente de la première saison de mon roman Vacance ; qu’est ce qui fait qu’un homme soit résistant dès le début de l’Occupation par les forces nazies et qu’est-ce qui fait qu’un officier milicien, collabo notoire, soit retourné… pour rejoindre le camp des vainqueurs).

Finalement, le plus souvent, on sait ce que l’on ignore. Et savoir permet toujours de mieux se connaître. Comme pour naître. Une seconde fois.

épisode n °10 : Vacance, roman
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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 14:35

Episode n°9

Où sont les clés ?

Ce pourrait être le titre de ce 9ème épisode à propos de Vacance.

Une question à se poser, pour savoir comment on réagit, à la lecture de ce texte. Non pas pour trouver une issue formatée. Ce n’est pas à mon âge que l’on donne des leçons. Chacun est en effet libre de s’interroger, ou pas, sur soi, la société et son mouvement, ainsi que sur la marche du monde ?

Mais se poser la ou les questions : qu’est-ce que cela me fait ? En quoi cela me touche ? Comment je regarde mon passé et mon présent pour apprendre à dessiner ce futur qui se dresse devant moi, que je vois arriver. Comment en effet réagir et ne pas – ou plus – subir…

Réagir en tant qu’être libre, conscient de ses possibilités et de ses devoirs d’homme ou de femme libre… Pour devenir peut–être enfin l’acteur de sa propre vie.

Car c’est en devenant le personnage principal de son monde que l’on n’existe vraiment. Cette personne capable de sensations, de réactions, de sentiments, comme inscrite dans le mouvement de recouvrement de sa propre humanité… Une nouvelle personne qui se réinscrit dans l’histoire du présent, pour être l’acteur de sa vie, droit dans ses bottes, debout, pour promouvoir ses idées et ses valeurs, et pour ne plus tolérer l’intolérable.

Car chaque recul de ses idées, de son intuition est une défaite. Et ce n’est pas en reculant que l’on vole vers la victoire. Et il vaut clairement mieux vivre des victoires répétées que des défaites permanentes. L’enjeu en vaut en effet la chandelle !

 

Une séance lecture / dédicace / débat aura prochainement lieu. Nous vous tiendrons bientôt informés !

 

VACANCE, roman, publié en mars 2018 aux éditions Au Pont9

(toute commande peut se faire en libraire, FNAC, points de ventes… vous serez livré de 48 à 72 h plus tard).

 

épisode n°9 - parution du roman VACANCE
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28 avril 2018 6 28 /04 /avril /2018 10:11

Episode n°8

On ne trouve dans un roman que ce que l’on a bien voulu y chercher.

Ce qui rassure

Ce qui nous éblouit.

Ce qui nous touche et nous émeut.

Ce qui nous surprend et nous choque.

Ce qui nous interroge.

Ce qui nous excite.

Ce qui nous révulse.

Ce qui nous aide à comprendre.

Ce qui nous fait évader.

Ce qui nous fait réfléchir.

Ce qui nous fait aussi passer le temps.

Ce qui nous fait grandir.

Ce qui nous interpelle.

Ce qui nous tend vers notre passé.

Ce qui nous fait peur.

Ce qui nous fait plaisir

Ce qui nous fait pleurer.

Ce qui nous fait réagir.

Ce qui nous révolte.

Ce qui nous porte vers l’avenir.

Vous trouverez en effet dans le roman Vacance tout ceci et peut-être plus encore.

Si vous le souhaitez… Seulement si vous avez l’audace de le vouloir.

 

Une séance lecture / dédicace / débat aura lieu à Paris. Nous vous tiendrons informés !

VACANCE, roman, publié en mars 2018 aux éditions Au Pont9

(toute commande peut se faire en libraire, FNAC, points de ventes… vous serez livré de 48 à 72 h plus tard).

 

Parution du roman VACANCE épisode n°8
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22 avril 2018 7 22 /04 /avril /2018 17:11

EPISODE n°7

Vacance. Au singulier.

Ce que j’ai voulu dire…

J’aurais pu mettre un point final à cette 7ème et peut-être dernière chronique. Car je me viens de m’autocensurer. En effet, l’article que j’ai écrit ne peut être publié en l’état, aujourd’hui en France, devant le fait qu’il pourrait être susceptible d’être mal interprété, ou classifié pour ce qu’il n’est pas.

C’est terrible de s’autocensurer, quand on ne peut dire ce qu’une œuvre d’art signifie… entre le politiquement correct, le climat de guerre depuis 3 ans déjà avec l’extermination des dessinateurs de Charlie, l’écrivain et le « jeune » romancier que je suis sont en effet pris en tenailles.

Un peu – et je pèse mes mots ! – comme les refuzniks ou les dissidents qui faisaient passer leurs œuvres sous le manteau (chansons, poèmes, romans, essais…) sous le régime brejnévien. On va dire que j’exagère ; je pense que je ne le crois pas, malheureusement, devant la dictature du silence. Mais je crois qu’il est grand temps de faire acte de résistance…

Je vais vous faire une confidence ; j’avais envoyé Vacance à un éditeur parisien, moyen éditeur pour les classes moyennes. La lectrice qui m’envoya son bulletin critique avait très bien compris où je voulais en venir et ses mots assassins – sur le contenu même et le signifiant de ce texte ! – ne faisaient pas d’illusion. Elle avait bien censuré ce roman, qui n’est qu’un roman sur la thématique de la défaite nationale et individuelle au-delà des générations depuis la Seconde guerre mondiale. Ce qui m’a malgré tout confirmé que j’avais vu juste ; une telle réaction ne pouvait qu’être évidente : une certaine caste germanopratine ne pouvait que condamner d’office une œuvre de fiction dans un réquisitoire de type inquisitorial. Certes, je n’ai pas risqué ni ma vie ni la geôle ; mais la censure du silence est une des pires choses qui existe pour les créateurs…

Et je comprends aussi le dilemme de Pier Paolo Pasolini devant l’incompréhension des critiques à l’égard de ses poèmes, de ses romans et de ses films…

Je ne me prends pas pour ce que je ne suis pas et je n’ai hélas pas le talent de Pasolini.

Mais il existe aujourd’hui un climat très français où un diktat de l’esprit a gangrené peu à peu depuis les années 1990 la liberté d’expression : entre un multiculturalisme à l’image de celui des Etats-Unis vanté comme le système de remplacement de la culture française sur le territoire de notre Etat-nation, devenu vassal de Berlin,  devant le reniement de notre culture nationale riche de mille ans d’histoire durant lesquels les politiques ont toujours été accompagnés des écrivains, poètes, polémistes et essayistes (je vous recommande l’extraordinaire essai de Pierre Lepape Le pays de la littérature. Des serments de Strasbourg à l’enterrement de Sartre sur ce sujet !), nous connaissons une période de sérieuse confusion politique et culturelle.

De son temps, Pier Paolo Pasolini était condamné par l’église pour son marxisme mais se disait émue devant son Evangile selon saint Matthieu de 1964. Tandis que le PCI ne comprenait pas ses prises de position sur l’évolution des mœurs et la consommation des corps advenue avec la société marchande, juste avant l’ère de la mondialisation …

Les gens aiment bien les cases où classer les opinions, les gestes et les dires… Cela rassure. Et les confronter à leur angoisse d’un monde terriblement compliqué n’est pas fait pour les rassurer.

Vivre sous le joug du conformisme et de la conformité dont les tenants sont dans la posture de l’imposture n’est pas un idéal enthousiasmant. Même agir dans les marges devient une liberté menacée pour la création ; dans le seul but que règne un ordre indigne pour que les « possédants soient possédés par la possession ».

Je disais que je m’étais autocensuré… en partie ; oui, en partie seulement !

 

Chronique : épisode n°7 sur Vacance
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7 avril 2018 6 07 /04 /avril /2018 09:17

EPISODE n°5

Comment écrire, dire et décrire ? L’acte de création est un événement dans la vie d’un être humain. Il répond à l’interrogation de comment faire émerger le moyen du contact, par une œuvre, poétique, romanesque, picturale, musicale ? Comment établir le lien avec les autres, pour tenter de toucher, émouvoir, de questionner. De faire réagir surtout !

Mais on écrit d’abord pour soi, pour dire et se dire. J’écris pour créer, communiquer mes passions, pour tenter de toucher, de choquer, de questionner mon - mes éventuels lecteurs.

En créant en écrivant, le temps ne passe plus, je suis dans le flow, je rejoins l’avenir commun en le réinventant. Alors qu’il n’a pas encore eu lieu. Alors qu’il est en train d’advenir, de se dessiner, dans le flou des constructions humaines.

Le poète et l’écrivain ont en ceci de commun qu’ils inventent cet avenir que les politiques semblent avoir abandonné depuis trop longtemps, alors que les espèces animales disparaissent, que la planète s’assèche, que les monstres semblent avoir la main sur notre avenir hypothéqué…

L’art construit la beauté. Ecrire est une lutte pour tenter de rétablir la nécessaire harmonie, qui permet de dire et de clamer que l’humanité est encore une valeur pour espérer construire un monde plus juste et meilleur.

C’est sans nul doute l’ambition de VACANCE. Mais ce serait mentir que ce fut le projet initial. Je ne l’ai compris qu’avoir avoir mis le mot « fin ».

Souvent, le créateur est surpris de ses propres œuvres a posteriori ; j’avoue que ce fut mon cas.

 

VACANCE, roman, publié en mars 2018 aux éditions Au Pont9

(toute commande peut se faire en libraire, FNAC, points de ventes… vous serez livré de 48 à 72 h plus tard).

 

 

Parution VACANCE, épisode 5
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1 avril 2018 7 01 /04 /avril /2018 18:34

Vacance, Le livre de Jean-Michel Platier, porte un éclairage sombre sur la société des hommes, de la période historique de la 2ème Guerre mondiale, à nos jours.

Chaque époque abordée renvoie en miroir les désastres de la guerre, qu’elle soit réelle sur le terrain des conflits, ou sociétale, économique, culturelle, avec son espoir informulé et sa désespérance. Dans ce lot de malheurs au quotidien, au fil de l’eau, il reste les raisons d’espérer avec les sans grades, les gens de peu, et ceux qui ont gardé le souvenir de l’enfance après laquelle ils continuent à courir pour atteindre leur rêve. Et les femmes aussi apportent leur contribution afin que les fils de cette histoire commune et partagée soient tirés.

En somme Vacance nous cueille au cœur même du déni qu’il soit individuel ou collectif, c’est pourquoi il faut le lire dans l’urgence l’évidence d’écrire qui a saisi son auteur.

Récits de la mémoire arrangée pour rendre hommage à ceux qui l’ont devancé, déclaration d’amour d’un misanthrope bienveillant au-delà de la rudesse des mots, litanie forcenée pour exprimer l’inexprimable, avec quatre récits qui s’emboîtent avec justesse et rage, empathie et douleur, tendresse et désespoir, errance et précision, d’où émerge le roman d’un auteur intransigeant qui a des choses à dire, à partager, à brandir haut et fort dans une époque où l’espoir du lendemain est en berne.

Francis Vladimir

 

Beau cri déchirant qui ne réveillera malheureusement aucun d’entre nous.

C’est Pâques ! Dimanche, c’est l’heure du déjeuner. L’heure de la vie du Gaulois. Manger et ensuite faire la sieste, puis la promenade du dimanche puis le JT, puis dormir, puis se lever et aller travailler…

Ton roman dérange et lorsque quelque chose dérange, il faut tourner le regard, ne pas voir, ne pas lire, ne pas écouter. Rien de tel que la petite musique du JT, de la météo, du film du dimanche soir, vu quinze fois. Rien ne vaut le non-dit familial. Rien ne vaut le silence.

Les Français, comme d’autres, sont des lâches ! Ils ne veulent pas être impliqués et s’impliquer. C’est tellement plus confortable. 

Regarde, en ce dimanche de Pâques, les rues vides, le repli des petites gens chez eux ! Pas de lieux où débattre, où se rassembler, où vivre ensemble. Chacun pour soi. Chacun chez soi. Triste monde, triste vie. Que de regrets chez tous ces VIEUX, ces chlorophormés. 

La terre s’éteint avec une espèce en voie de disparition programmée.

TV

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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 16:09

EPISODE n°4

Écrire un roman, c’est écrire / décrire la vérité pour dire le mensonge véritable qu’est le fait de mentir en vrai, comme disent les enfants… Non comme le mentir–vrai préconisé et théorisé par Louis Aragon dans ses romans où il a menti pour cacher sa vérité d’homme, sur lui-même.  Non ; mais pour dire et signifier en écrivant le vrai pour dire le faux, l’inventé, l’irréel, ce qui n’a pu avoir lieu ou alors pas de la même façon que la narration des faits, comme dans un procès-verbal de police. Sans qu’il soit besoin de justifier, de se justifier, ce qui relève de la mémoire, de tous les protagonistes ou celles des survivants, pour confronter le réel à la vérité. D’ailleurs, qu’est-ce que la vérité ? Le mensonge de la fiction ne peut jamais traduire la stricte vérité de l’instant passé, perdu à tout jamais.

Je m’inscris avec VACANCE totalement dans cette vérité fausse, cette vérité du moment où l’action s’est déroulée, pour laisser la seule place à la création. D’une autre chose que le réel. Car la fiction est toujours en deçà de la réalité. J’en suis profondément convaincu.

Mais est-ce que je mentirais en disant cette vérité ? En l’écrivant… Est-ce que je me mens en traduisant aujourd’hui à l’âge que j’ai les souvenirs d’avant ma naissance, ou celle du narrateur. Comment dire ce que l’on ne sait plus ? Et comment dire et traduire, comme une langue étrange, étrangère, et porter ce passé de défaites qui ne passent plus, en portant ce passé pesant plus lourdement encore pour ma nation que pour moi-même…

J’ai menti en écrivant, en racontant des histoires, à ma famille, mes proches, mes amis et les lecteurs que je ne connais pas. Pour mieux les emmener sur le terrain de jeu où je veux qu’ils se présentent, à la fois unis et métamorphosés par les mots, les sentiments, les histoires, les rires et les larmes, le dégoût de moi, de vous et toutes les interrogations soulevées et portées, tel un nouveau Sisyphe soulevant une charge inutile à perpétuité.

Car à quoi sert une œuvre si elle ne dérange rien ni personne, jamais ?

J’aurais pu commencer le roman par la formule « Il était une fois… ». Mais VACANCE n’est pas un récit pour enfants sages. C’est un cri. Un hurlement plutôt pour faire ressortir du corps et de l’âme ce qui pèse sur notre société depuis trop longtemps et qui fait que les Français sont sous anxiolytiques, sous alcools ou substances hallucinogènes, pour les maintenir sous la tutelle symbolique et bien réelle d’une oppression bien cachée, dissimulée et que tous ou presque subissent chaque jour que dieu fait. Et que tous acceptent. Vous comme moi.

Lorsqu’il y a vacance, il y a le vide, l’absence. Et la nature a horreur du vide. Méfions-nous à ce que toutes les absences et vacance ne soient remplacées sous peu par ce que nous ne voudrions pas. Jamais !

 

VACANCE, roman, publié en mars 2018 aux éditions Au Pont9

(toute commande peut se faire en libraire, FNAC, points de ventes… vous serez livré de 48 à 72 h plus tard).

 

Parution : VACANCE, roman, mars 2018
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24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 11:07

VACANCE, roman, publié le 2 mars 2018 aux éditions Au Pont9

(Commande possible en libraire, FNAC, points de ventes… Vous serez livré de 48 à 72 h plus tard).

EPISODE n°3 : l’art de la défaite

Ce texte est dédié à Jean-Michel Valantin !

Je voulais écrire ce roman depuis longtemps. Depuis la fin proclamée  des idéologies ? La fin du débat en France, qu’il soit politique, philosophique… avant que l’on ne tombe dans l’ère de l’anathème, du discours inquisitorial, du procès à la khmer rouge, permanent, insidieux à partir du moment où vous n’êtes pas d’accord avec la bien-pensance officielle autoproclamée.

Ce qui expliquerait pourquoi la France et ses citoyens ont dans leur tête cette mentalité de la défaite, coupable - quand les coupables devant la justice deviennent des innocents et inversement – que ce soit dans la sphère publique ou privée d’ailleurs.

Coupable des défaites qui ont balayé notre pays ; depuis quand ? 1815 et Waterloo, les 3 guerres contre la Prusse et l’Allemagne… Ça change en effet la donne de perdre 1,5 millions d’hommes durant la première Guerre mondiale, autant sinon plus avec la grippe espagnole, d’avoir été trahi par ses élites politiques et militaires en mai-juin 1940 puis occupée, humiliée… Martyrisée ?

Ne porterions-nous pas, inconsciemment, cette logique de la défaite tout comme on l’a porté durant la terrible Guerre de 100 ans. Il aura en effet fallu attendre 120/130 ans pour que la France se redresse contre la guerre civile, l’occupation anglaise, les trahisons intérieures pour enfin renaître.

Ça change la donne quand les Anglais ont su résister contre Hitler et les nazis, quand les Soviétiques avec leurs 26 millions de morts sont sortis vainqueurs à Moscou, Stalingrad et Koursk de cette grande catastrophe du 20ème siècle que fut l’hydre nazie.

Cela donne une autre mentalité, un autre dessein collectif, national et individuel, j’oserais dire une certaine fierté. Une autre vision du passé, du présent et bien entendu de l’avenir.

On nous l’a assez répété : nous ne serions pas ou plus prêts à des sacrifices nationaux importants, à un volontarisme national, à l’héroïsme ? Nous serions coupables de tous les crimes, réels ou supposés il est vrai… Les décennies passant, on nous jette à la figure la honte d’être citoyens français, d’être fiers de nos cultures, de notre langue, de nos goûts et surtout de notre histoire… Mais qui a décidé et quand de nous rendre coupables ?

Dans VACANCE, j’ai voulu – j’avoue a posteriori - marquer certaines étapes incontournables de ces défaites à répétition qui ont bouleversé notre mentalité, nos idéaux : l’occupation en 1943 quand les femmes sont confrontés à l’absence des hommes. En 1962 le conséquences indirectes de la fin de la guerre d’Algérie, ce département qui fut français avant Nice et la Savoie… 1975, le début de la crise économique et du massacre social du chômage, qui a ruiné des régions industrielles, contraint les individus à n’être que des individus assistés, réduits à l’état de consommateurs envieux de ce qu’ils ne peuvent s’offrir, ayant perdu leur dignité d’homme travaillant, utiles à la société, à leur famille… 2014 enfin, quand les faits divers des banlieues inhumaines annoncent la montée de l’extrémisme mafieux et religieux, symbole de la perte des idéaux de libération des êtres humains, pour devenir l’emblème même du culte de la mort.

Mais à qui profite ce crime ?

« Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver » » disait un nazi, un fasciste ou un franquiste du 20ème siècle… L’absence de culture fait la culture de l’absence, pourrais-je dire pour paraphraser E. Morin. Cette absence qui tue à petit feu, qui ruine l’âme, qui noie la vitalité, qui ronge tel un cancer les sens de la vie, cette vie qui peut pourtant émerveiller grâce à la beauté des œuvres humaines. Qui empêche d’apprécier la vision d’un masque africain d’une singulière beauté que j’ai trouvé récemment, ressemblant à une figure de l’art roman. D’un poème érotique d’anonymes russes du 19ème siècle écrit en mat, Lucas Couillonov qui vient d’être édité pour la première fois en France et qui émeut jusqu’aux larmes ; de la série The young pope de Paolo Sorrentino qui m’a touché au plus profond devant cette réflexion philosophico-politique sur le pouvoir et que chacun devrait voir pour ne plus jamais faire de compromis ! D’écouter le dernier album de Charlotte Gainsbourg Rest d’une élégance troublante !

Et si on changeait enfin de paramètres pour devenir définitivement audacieux et pour passer enfin de la défaite à l’art de la victoire ?

Parution : épisode 3 - VACANCE
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18 mars 2018 7 18 /03 /mars /2018 15:42

VACANCE, roman, publié le 2 mars 2018 aux éditions Au Pont9

(toute commande peut se faire en libraire, FNAC, points de ventes… vous serez livré de 48 à 72 h plus tard).

EPISODE n°2

Ce roman, mon roman, a une histoire. Après plus de 30 ans d’écriture de poésie, je me suis autorisé à écrire un roman. Longtemps je me suis dit : pour écrire un roman, il me faut 6 mois, un an ou deux et ne faire que cela. Ecrire un roman… Mais lorsqu’on a un travail, une famille, des enfants, il est difficile de trouver ne serait-ce qu’un seul jour et une nuit d’affilée pour pouvoir écrire une ébauche de roman… Je me suis donc résigné à n’écrire que de la poésie (la facilité pour moi !) et des nouvelles…

Et puis une amie, Véronique N., rencontrée lors d’un stage de PNL suivi avec Darius, m’a vivement recommandé un livre : Libérez votre créativité ! de Julia Cameron. L’ex-femme de Scorcèse, dans un livre de coaching très à l’américaine, recommande des exercices et deux ont particulièrement retenu mon attention dont un seul m’a servi. Rester seul 20 minutes, se couper du monde, sans téléphone, ni ordi, seul, tout seul sans cris, ni musique. Seul avec soi-même. Les minutes passèrent et d’un coup, une histoire m’est venue, à partir des évènements que je vous ai racontés dans l’épisode n°1 de la semaine dernière. Tout, l’intrigue, les noms des protagonistes, mon histoire est née précisément. Il ne me restait plus qu’à l’écrire.

J’ai fait cette expérience à Kazan, en regardant depuis la fenêtre de ma chambre des corbeaux gris et blancs posés sur des branches d’arbres nus, au milieu de la neige, sous un ciel gris bas avec pour lumière un disque de soleil qui ne pouvait percer les nuages en cette fin d’hiver.

48 heures plus tard, de retour à Paris, je me suis dit que si je ne mettais rien sur le papier, toutes les idées seraient perdues et mon projet se terminerait dans le néant. J’ai mis sur un quart de page le plan du roman, en une vingtaine de chapitres. Puis je me suis mis à écrire. En me donnant le délai d’un mois et demi, deux mois pour aboutir au projet. J’ai écrit tous les matins, une demi-heure, le soir une heure et demi et deux ou trois heures le week-end. En trois semaines, je mettais le mot « fin » à la 80ème page du roman. Trente ans d’indécision, d’incertitudes, de doutes, balayées en 3 semaines. J’ai connu une vraie expérience de joie, de bonheur car je m’étais soudain prouvé qu’un objectif précis pouvait être atteint dans des délais extraordinaires pour moi… Le second roman, qui est devenu la seconde saison de VACANCE, a été écrit en 15 jours. Selon le même rythme. Pour les deux dernières, je me suis donné le temps et le texte in extenso a été rédigé en une année, de janvier à décembre 2014. Avant les attentats qui préfigurent dans le contenu de la dernière partie Vacance (la vacance des valeurs fait la valeur des vacances !).

 

 

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