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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 21:37

Un inepte bobo pérore en son mobile

« et les amours ça va ? » on fait pas plus crétin

à sa place y aurait une fille nubile

à peine on materait ses fesses son tétin

 

ses cheveux blonds bouclés sa peau claire ma bile

noire se purgerait de ses mœurs de catin

un jour je la pris en stop mais moi pas habile

je voulais son genou mince mon baratin

 

était tétanisé sur la route de Vire

je la chargeai quel âge avez-vous je lui dis

« je vais prendre mes dix-huit ans » du coup ses rives

me parurent taboues tabou le paradis

 

je la laissai à Vire et poursuivis ma route

à la confuse nuit sacrifiai ma biroute

 

Laurent FOURCAUT

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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 18:23
Il pleut continûment petite pluie qui mouille
la faune se fait rare en dépit du vélum
mon papier reçoit de fines gouttes mes douilles
par l'humide mordues se hérissent pensum

il faut survivre alors que le moral dérouille
le taulier a du mal à tenir son barnum
l'eau n'est pas sans vertus qui délie de la trouille
l'espoir certe est trempé mais le verre de rhum

oint les tempes le front lubrifie les oreilles
pour plus de jouir du vent s'il se pointait enfin
l'outre à Eole emplie d'un cru flux de la treille
ayant crevé d'orgueil son ringard aigrefin

nous voilà loin de Cherbourg ses rues faméliques
son merveilleux ciel gris ses femmes sa colique

*********

L'été finit demain l'air est fin et liquide
les arbres en train de rouiller ont l'air de fruits
poires Williams ou mirabelles le rapide
désir du désir s'alanguit au bord du puits

tu laisses l'acédie et tu conchies les druides
le cru mûr a plus de sex-appeal que le cuit
le grain du soir la peau plus chaude que tu cuides
le temps vide te flatte t'aveugle et tu suis

le port est plein de mâts farauds et métalliques
mais les canards font leur bruit antédiluvien
quel désordre de trop qu'il faut machiavélique
refouler à peu près mais lui : chéri tu viens ?

glisse l'été dans l'automne comme de l'huile

dans de l'huile ou l'eau sur la chair grenue des tuiles

 

de Laurent FOURCAUT

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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 22:26

« La serveuse kabyle a un cul merveilleux »

alexandrin flambard victorieux et lyrique

c'est un fait prends-en acte il m'en met plein les yeux

pas le vers mais cet ass qui me rend emphatique

 

en vain arbores-tu un aspect sourcilleux

je ne m'en puis dédire et sous les coups de trique

je défendrais de la mienne les périlleux

désirs même sous les feux de l'arc électrique

 

il pleut les trottoirs glissent sous mes pieds cuidants

-outre jambe cassée qu'un dieu absurde castre

qu'il crève je protège envers tout mon trident

mais pas contre ce cœur que le blue-jean encastre

 

entre mes yeux crevés aimons cet ombilic

du monde dont la mine a affolé mon bic

 

Laurent FOURCAUT

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11 septembre 2013 3 11 /09 /septembre /2013 18:09

L’Entrepot’s à son tour atteint par le cancer

la télé qui asservit et qui crétinise

écran géant les gens que ce mou poulpe enser-

re ont l’air de pas s’apercevoir qu’ils agonisent

 

plus rien de respirable si ! dans ce lieu sert

une belle Kabyle l’air ravi balise

la ligne de ses hanches qui me fait disert

et me délie du soin de la psychanalyse

 

miracle elle m’apporte un plein bol de caca-

huètes me pique de l’aiguillon de son charme

touché à mort pattes en l’air le bac aca-

démique qui m’exila à jamais de Parme

 

qu’au moins on y puisse réconcilié mourir

comme Fabrice ? oui-da je ne hais point de l’ouïr

 

Laurent FOURCAUT


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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 18:25

Les Folies sont bondées dimanche de septembre

des bobos avariés deux ou trois jolies meufs

acheté arachides grillées couleur d’ambre

à un vieux Noir chenu égrotant que la teuf

 

grégaire laisse froid levé sur flous ses membres

il passe entre les tables où sévit le bluff

proposer ses fruits secs dont chaque est une chambre

où s’allongent deux jumeaux dans leur collant neuf

 

vingt heures c’est le pic de la pâle hystérie

l’a vendu de cacahuètes un petit sac

les tenanciers sont tous issus de l’Algérie

où je naquis bien avant l’invention du CAC

 

qu’il soit maudit l’ordure qui pourrit le monde

pour le noyer l’est urgent d’arracher la bonde

 

Laurent FOURCAUT


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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 21:04

Mon anniversaire

 

« Sans les cafés et les journaux, il serait difficile de voyager. »

Albert Camus, L’Envers et l’endroit

 

Hier j’ai eu cinquante ans

Et tant pis si je n’ai toujours pas

de Rolex au poignet

Je ne pense pas avoir raté ma vie pour autant

Cinquante ans l’âge de la sagesse est venu

Je ne perçois plus le monde

de la même arrogante manière

J’ai changé les autres me sont moins étrangers

voire beaucoup plus familiers

J’ai changé moins énervé

et surtout plus épanoui

 

Hier c’est à Palma que nous sommes allés en soirée

pour exalter les véridiques visages de l’existence

Et aujourd’hui c’est avec Luis que je fumerai mon Cohiba

Romeo y Julieta

divinement installé dans mon transat

au bord de l’une des quatre piscines

de l’Hôtel quatre étoiles Barceló Cala Viñas

Ce cigare c’est à Raphaël Monticelli

que je le dois

et mon initiation pareillement

je la lui dois

Raphaël s’y connaît question cigares

et j’avoue que j’éprouve toujours

un certain plaisir à suivre

ses conseils et à profiter

de son intelligente présence

 

Revenons à l’âge que j’ai

rentrons dans le vif du sujet

Cinquante ans c’est la maturité

la lucidité essentielle matérialisée

Mais c’est aussi le moment

où l’on vous passe des plats réchauffés

où l’on commence à redescendre les marches deux par deux

le moment où l’on se retourne pour regarder derrière soi

pour faire le bilan de tout le chemin parcouru

Cinquante ans et je suis un adulte

j’ai quitté ma peau d’adolescent

j’ai définitivement perdu mon pucelage

Et je suis là debout et vivant

à Palma de Majorque

Et cette fois je regarde devant moi

Tout est encore à inventer parfaire transformer

 

N’importe quelle vie est un coup d’épée dans l’eau

un amoncellement de hauts et de bas

une énumération de revers et d’avancées

N’importe quelle vie est compliquée

Le truc c’est de tenir le plus longtemps possible

contre vents et marées

Ici je suis plutôt comblé

Depuis l’enfance je rêvais des Îles Baléares

Dans ma jeunesse lisant Albert Camus

j’ai découvert Palma puis Ibiza

avec lui j’ai coudoyé

une sorte d’immobile tranquillité

 

Certes Camus ne reconnaîtrait plus les siens

Ici tout a tellement changé

Les lieux se sont remplis de nombreux immeubles ont poussé

Plages et criques sont entourées d’hôtels

Des Russes des Allemands ont envahi

l’espace réduit de l’île

Heureusement il reste des coins abandonnés et célestes

des montagnes escarpées des falaises des baies

et des pics offerts à la mer bleue

Heureusement il reste quelques reliefs inexplorés

quelques milliers d’oliviers aux troncs enchevêtrés

Il reste même comme ailleurs en Méditerranée

quelques instants d'extrême solitude

quelques petits bouts d’éternité

 

Camus a tant aimé ce pays

où désormais des Anglais viennent se saouler

afin d’enterrer leur vie de garçon

Camus ici a écrit tout son amour de vivre

Il devait avoir vingt ans

Car ce qui fait le prix du voyage c’est la peur.

Il brise en nous une sorte de décor intérieur.

 

Moi maintenant j’ai cinquante ans

Je ne sais toujours pas à quelle heure je suis né

Ma mère a depuis longtemps tout oublié

J’ai cinquante ans mais je ne suis plus

un égaré

Mais je ne suis plus un étranger

Et je retourne nager

et je retourne me baigner

 

[Magaluf, les 15 et 16 août 2013]

 

Thierry RENARD

 

 

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 10:43

La chaleur ne vaut rien à l'être de la bière
elle tend à tourner s'aigrit perd de son goût
total on est moins affuté matant les fières
jeunes filles qui passent ballet qu'un grigou

ne saurait mériter son coeur étant de pierres
constellé et ses yeux éblouis des bagou-
ses qu'il a passées en rêve au doigt des mulières
au point qu'il ne sait leur offrir que son bagout

la corne est d'abondance qui produit plein d'elles
au croisement des rues l'été part en quenouille
enfin on a du frais le vol des hirondelles
a dû l'annoncer pour le confort de ma nouille

l'heure a passé n'y a plus que des laiderons
coup fatal porté à monsieur mon aileron

 

de Laurent FOURCAUT

En attendant la fin du moi, éd. Bérénice

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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 18:10

Expo Hantaï à Beaubourg cartons de Fourcade

peut-être bien et circulairement Paris
dans un gris bleu d'orage un tissu un peu crade
mais opulent or les toiles font le pari
de façonner l'équivalent aussi muscade
dense et serré et même aussi peu équarri
que leur pendant urbain aussi bien rien de fade
un bourgeonnement d'abord au plein de l'ari-
de incrustation de pâte de plis dans la toile
qui crée son propre vide pour flirter avec
puis pour le digérer qu'il devienne la moelle
qu'on dénie qu'elle est là dont on fait la collec
la peinture une panse elle absorbe et recycle
appuie dessus pour voir inouï comme ça gicle
Laurent FOURCAUT
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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 21:11
A défaut de Leffe on boira une Affligem
au Bar du Centre la chaleur est surprenante
pas trop tôt on sent enfin affleurer la rem
dans l'air chaud se déplie se dilate la mante

l'été fait des marais une Algérie idem
où je naquis au temps des idées lancinantes
la maternité était près du louchébem
depuis lors pas un damné jour que je ne mente

le type en face moi va extrêmement mal
s'approche de sa tarte comme d'un calvaire
la souffrance le fait grimacer comme un pal
ou telle l'hystérique ivre de ses ovaires

maintenant à Grandcamp se retire le flux

le grand horloger se nommerait Monsieur Plus

 

de M. Laurent FOURCAUT

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 21:03
Deux nanas l'une rousse nez et seins pointus
l'autre longs cheveux châtains luxueux le sexe
est soluble dans l'air sinue autour en tu-
eur de mélancolie lui le prince convexe

met langue dans les bouches tu pèses fétu
s'il te fait son pressing tu ravales ton pexe
et tu mates ses pieds nus dessous son tutu
dans sandales à talon ami ne te vexe

pas c'est de moi qu'il s'agit la rue du Château
fait un trou où les mouettes à la queue dévalent
à quoi bon dans l'air cru supposer un Watteau ?
une fille a passé dont les deux fesses valent

le coup de vivre encor même si deux crétins
à la table à côté célèbrent leur butin

commercial

 

de Laurent FOURCAUT

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