Sur fond de rumeurs d’enfance
On finit toujours
Par retourner
D’où l’on vient
jean-m.platier.over-blog.com
Le journal poétique de Jean-M. Platier
Sur fond de rumeurs d’enfance
On finit toujours
Par retourner
D’où l’on vient
Les heures sonnent
Rapprochées d’une litanie
Sonore et glacée
Les mêmes notes aboyées
Toutes les cinq ou six secondes
Claquent le dernier rappel
Palpent les minutes
De cette lenteur retrouvée
Le chant des glaces
Débauche le torrent armé
De lames éclatantes
Soudain
Le givre déteint tes yeux opaques
Comme si on était déjà mort
Le pré nu cache tous ses poisons
Offerts à la foudre du monde
Les pieds nus dans les boutons dorés
Ces pièges apparents d’une magie colorée
De dards pointés en résistance
Les fourmis déchirent des milliers de centimètres
Et avancent dans la nuit masquées
De farandoles légères
Aux plumes déployées
Les cris jetés nus dans l’écho de la vallée
En réponse à des discours d’évidences
Vient de paraître aux éd. Arcadia (mars 2009) :
Ma fille est bientôt plus vieille que moi
Bien sûr, Jean-M. Platier ne maîtrise pas le calcul des millésimes généalogiques, faisant de son titre génial un pittoresque moment d’humour décalé. Mais une chose est sûre, il connaît parfaitement la littérature et il nous le prouve encore.
Dégustés un à un, les textes qui composent cet ouvrage sont autant de petites expériences acides qui picotent un peu et font légèrement grimacer. Ensemble ils ont une saveur bien plus intense et laissent dans la bouche un goût d’une délicieuse amertume. Ils laissent deviner et rendent désirables sans toutefois vraiment montrer.
Tous ces petits croche-pieds de l’existence, tous ces combats perdus ou même pas menés, tous ces petits moments de faiblesses, mais aussi et surtout, toutes ces fulgurances nous désignent un seul but : donner du sens à l’existence.
Ce un texte est une confidence magnifique qui révèle le crapaud du diamant, ce qui lui donne la vraie valeur, ce qui le rend vraiment précieux.
L’auteur : Jean M. PLATIER :
Né en 1964 à Saint-Claude dans le Jura, 18 ans d’enfance
et d’adolescence passées à Oyonnax, études à Lyon
et arrivée à Paris en 1986.
« Un roman en 64 chapitres qui ne ressemble à aucun autre ; car c’est le roman de la génération des hommes d’aujourd’hui, de leurs désirs, de leurs faiblesses mais de leur force aussi…
Seul Richard Brautigan avait osé, mais il y a plus de trente ans, et aux Etats-Unis !
Et c’est ainsi que l’on redécouvre que l’impossible n’est pas français. »
Jim Latieri
Comptoir de diffusion et de distribution :
Arcadia
9/11 rue du Champ de l'Alouette 75013 Paris
tél : 01 40 09 79 79
fax : 01 40 09 79 00
EXTRAITS !
Préface
Le crapaud
En préambule, et pour qui ne connaît pas Jean-M. Platier (et pour sa mère aussi), il est important de préciser que ces 64 chapitres ont certainement tous été écrits sous l’effet d’une substance quelconque et particulièrement corrosive.
Bien sûr, Jean-M. Platier ne maîtrise pas le calcul des millésimes généalogiques, faisant de son titre génial un pittoresque moment d’humour décalé. Mais une chose est sûre, il connaît parfaitement la littérature et il nous le prouve encore, le bougre.
Dégustés un à un, les textes qui composent cet ouvrage sont autant de petites expériences acides qui picotent un peu et font légèrement grimacer. Ensemble ils ont une saveur bien plus intense et laissent dans la bouche un goût d’une délicieuse amertume.
Souvent tendres (mais avec la tendresse des guerriers), parfois secs (mais avec la sécheresse des affectifs), souvent drôles (mais avec la drôlerie des désespérés), ils sont autant de contre-jours romains du personnage. Ils laissent deviner et rendent désirables sans toutefois vraiment montrer.
Tous ces petits croche-pieds de l’existence, tous ces combats perdus ou même pas menés, tous ces petits moments de faiblesses, mais aussi et surtout, toutes ces fulgurances nous désignent un seul but : donner du sens à l’existence.
Mais finalement qui est vraiment Jean-M. Platier (et que signifie le M. ?) ?
Oui, il a bien trois filles (splendides), oui il est Capricorne, oui il est jurassien, oui il adore pêcher, mais il est aussi tout le reste et rien de cela.
Ma Fille est bientôt plus vieille que moi est une confidence magnifique. C’est un texte qui révèle le crapaud du diamant, ce qui lui donne la vraie valeur, ce qui le rend vraiment précieux.
Ce texte m’a donné l’envie de connaître l’auteur lui-même, en vrai, comme disent les enfants, enfin presque…
G. Mazuir (mais que signifie le G ?)
Chapitre dix
Histoire de la pêche aux ablettes aux Zamériques
L’été était la saison de la pêche aux ablettes ; il faisait chaud, et dans l’Ain, à la limite du Jura, l’été ne faisait pas semblant, il faisait souvent très chaud. Le restant de l’année, il pleuvait, il neigeait, il faisait froid. Dans cette région, il existait deux saisons : l’hiver et le mois de juillet.
Plutôt que de courir après des filles imprévisibles et incompréhensibles, qui jouaient au jeu de la séduction avec mes amis lycéens, j’allais pêcher les ablettes qui mouchetaient en surface, à quelques encablures du bord du lac de Samognat, à un quart d’heure en mobylette.
Il fallait pénétrer dans l’eau du lac jusqu’aux cuisses et patiemment jeter sa ligne avec très peu de fond, pour attraper les ablettes de surface. Une vraie aventure : entre les touches manquées et un résultat pas très probant pour un spécialiste de la pêche aux ablettes, le froid gagnait les pieds puis le corps entier au bout de deux ou trois heures. Certaines se laissaient prendre, les plus petites. Parfois, une grosse brillait au soleil et se faisait ferrer. C’est dans ces moments-là que je me disais que la patience en valait vraiment la peine.
Un jour, alors que la chaleur était lourde, que l’eau brouillée cachait la plume et l’hameçon aux ablettes méfiantes et douces, que la pêche aux ablettes argentées était bonne, un sillon se dessina dans l’eau et se dirigea directement sur moi ; un serpentin de surface, rapide, assez beau dans son aspect géométrique, avec comme périscope une petite tête triangulaire qui visait son objectif, telle une torpille qui se dirige inexorablement vers son but.
J’attendis le dernier instant pour rejoindre le rivage et fuir une vipère de vingt centimètres, qui oubliait de chasser les ablettes pour attaquer un plus gros poisson.
Je ne parlerais le lendemain au lycée ni des ablettes, ni du serpent, vu que ni l’un ni l’autre n’intéressaient les grâces lycéennes.
Chapitre vingt-et-un
Plantation
Pour devenir un homme, il suffit de peu de choses. Quelques années plutôt longues de maturation, d’intense réflexion, du hasard et un peu de courage. La recette pourrait paraître simple, voire trop. Mais n’est pas Che Guevara qui veut en un claquement de doigt. Ce sont les mères qui font les hommes, et je n’évoque pas ici la génétique ; trop compliquée ! Mais ce sont bel et bien elles qui façonnent dans leur tête, puis dans leur corps, les mâles devenus hommes. Aucune comparaison avec les filles, elles sont au-delà de ce qui nous compose. Les hommes sont frêles, fragiles, tristes adolescents stupides, piètres jeunes hommes impudents aux poings serrés en permanence.
Pour devenir un homme, il faut avoir fait un enfant, au moins, et écrit un livre. Mais surtout avoir planté un arbre. J’ai fait trois enfants, écrit trois livres, le parallélisme des formes est d’une étonnante clarté. Il va falloir planter des arbres, un olivier pour l’aîné, un cerisier pour la seconde. L’olivier est solide, bien en terre, résiste au soleil et au vent. Le cerisier est la fleur du printemps, le fruit qui rend saouls les merles, le symbole d’une chanson très émouvante pour les cœurs rougis par la mer de l’espérance. Je n’ai pas choisi l’essence pour la cadette durant vingt-et-un mois. Aujourd’hui, c’est décidé, je planterai trois bouleaux, car chez sa mère, plantés par trois, ces arbres portent chance et sont le symbole de la mère patrie.
Il faudra creuser à la bonne saison, au printemps ou au sortir de l’automne, manier la pelle et la pioche, former un trou assez profond mais pas trop, mettre des galets ou des cailloux blancs pour assurer la base, déposer l’arbre naissant, et reboucher en arrosant. Un vrai travail, un peu de temps. Moins qu’il n’en faut pour écrire un livre, ou pour faire un enfant…
Pour devenir un homme, il faut avoir fait un enfant, écrit un livre et planté un arbre. En multipliant les tentatives, j’espère ne rien laisser au hasard. J’ai choisi les arbres, le lieu, mais ma main tremble entre les saisons. J’ai laissé passer printemps et automne, l’hiver s’est prononcé avec ses consonnes noires et froides.
C’est dit, au printemps prochain, je deviens cet homme inespéré. Il faudra que cela se sache, tout simplement.
Chapitre vingt-trois
Papa par la Poste
Souvent le soir, couché sur mon bureau, à deux pattes du clavier qui geint sous les touches, le chat rit en me voyant écrire. Il paraît surpris, oui étonné, et le matin aussi il me questionne comme pour savoir ce que je fais, ce que j’essaye vraiment de lui dire.
Les chats sont comme des enfants ; ils sont présents, interrogent de leur regard, parce qu’ils comprennent trop bien nos insuffisances notoires et, de ce côté précisément, plus rien ne paraît les surprendre. Les enfants savent tout immédiatement, la vie ne sert qu’à enfouir cette connaissance innée, animiste ou chamanique. En grandissant, ils désapprennent ce que la nature leur a inculqué.
En regardant mes enfants, je les vois grandir dans mon miroir qui prend des rides et des cheveux blancs à n’en plus compter. En essayant de leur dire qui je suis, ce que je fus et tente de devenir, les mots dérapent dans le fond de la gorge, se cassent contre les dents et terminent dans des tonneaux de gargouillis. Ce que les gosses prennent pour de la bougonnerie sont pourtant des cours essentiels sur la philosophie de la vie, sur l’art et la politique ; mais toutes ces histoires ne les intéressent pas. C’est normal.
En croisant les enfants qui bientôt n’en seront plus, ils auront du mal, je crois, à considérer ce grand enfant qui fut leur géniteur. Leurs mots peut-être finiront par sortir car je ne crois plus au déterminisme et à la fatalité, trop d’exemples m’ont démontré les revirements du hasard.
Mais pour l’instant, je n’existe que grâce au courrier, comme lorsque j’avais vingt ans et renaissais en attendant le facteur afin de recevoir des traces, des particules d’encouragement. Désormais j’envoie aux anniversaires, aux fêtes, à Noël et au jour de l’An, des lettres, des paquets, des cadeaux et des livres aux enfants qui sont partis loin de leur père, qui se ratatine peu à peu, qui perd ses dents.
Je suis le père éphémère à défaut du dieu présent. Je suis le papa absent.
De Thierry RENARD, le 24 mars 2010 à 00:41
à Stéphane Juranics
« J’avais peur, je le répète. Et, en même temps, je commençai aussi à me souvenir. Et, commençant à me souvenir, je pris une cigarette dans ma poche et l’allumai. »
Elio Vittorini, Conversation en Sicile.
Mes vieux démons s’ébattent
Dans la nuit
Et plus rien ne me retient
Noire est ma nuit noire
Quand le sort
Se joue
De moi…
*
J’ai longuement marché dans mon livre
Et j’ai
Bien plus souvent qu’à mon tour été
Le témoin de la souffrance du monde
Tout en marchant j’ai trouvé l’écriture du silence
Après avoir durablement et péniblement écrit
La parole parlée
Aujourd’hui je ne m’exprime pas
J’exprime !
Le rire le cri et le murmure
L'image la métaphore la poésie même
La parole neuve jamais
N’est rejetée
En marchant j’ai rencontré
Une parole d’avant la parole
Et cet avant maintenant m'escorte
La véritable pureté n’est
Ni innocente ni innocence
La véritable pureté n’est pas à vendre
Et les mots sont
Tous tellement dangereux
Et nous sommes tous encerclés
Par une clôture métaphysique.
*
Maintenant je me souviens
Je me souviens je me souviens…
Du long week-end à Chicoutimi
D’Alger-Québec mode d’emploi
Des allers et des retours entre
Nohant-Vic et Ventimiglia
Je me souviens encore de tout cela
Dans mon livre j’ai longuement marché
Avec toujours les mêmes mots
Et toujours les mêmes chagrins
En empruntant toujours le même chemin
Mais j’ai changé de peau
Comme le serpent
*
Rien n’est infranchissable
Pas même cette barrière mentale
Qui sépare notre esprit de notre corps
Pas même ces hauts murs
Qui nous enserrent
Rien n’est insurmontable
Et nous sommes inlassablement embarqués
Dans l’étrange aventure humaine
Et si nous décrivons le monde qui nous entoure
Nous écrivons ce qui toujours tous nous réunit
La mer les pluies le besoin le désir
Et la lutte contre la mort
Et pareillement nous créons
Des mythes décisifs pour notre conduite
Et encore nous rions chantons buvons
En attendant simplement
Qu’il se produise quelque chose
Quelque chose d’immense d’invraisemblable
Non nous ne pourrions point
Vivre sans notre art
C’est pourquoi invariablement
Nous manions la plume
C’est pourquoi tout le temps nous gardons
Le cœur et les yeux grands ouverts
*
Toujours cette même irrespirable
Insupportable angoisse
Alors que je parais être au mieux
De ma forme
En ce moment
Et confortablement installé
Déjà en moi descendu
Cette situation incompréhensible presque
Cette insoutenable angoisse même
Mais comme d’autres pourtant je conserve
Le cœur et les yeux grands ouverts
Sur le monde depuis lequel
Nous causons nous parions nous plions
Ce monde depuis lequel nous vagabondons
Patrick Laupin le poète lui-même
Un jour
A déclaré
Mais encore inconsolable
Et aussi impardonnable
Et sans doute surtout infréquentable
Imbattable intraitable insondable
Intolérable inatteignable
Maintenant l’homme
Ou désormais
Aux yeux aveugles et au cœur éteint.
*
C’est pourquoi parfois vers le soir
Sur la plage au bord de la mer
Nous fumons une MS ou deux
En attendant patiemment
Que quelque chose se passe
Quelque chose enfin d’immense et bleu
Et le vent soudain se déchaîne
Et la mer soudain s’agite
Le bruit que font les vagues monte
L’écume blanche sur leur crête
Vient mourir à nos pieds
Dans le ciel les mouettes immobiles
Sont comme suspendues
Le couchant lui est intact
Et le soleil rouge vif rouge feu
Quand la mer atteint
Ses trois niveaux de bleu
La baignade est fortement déconseillée
Hier soir sur la colline aux oliviers
Nous nous sommes sentis disponibles
Et ouverts comme une aube
Lorsque le jour va naître
*
Nous n’avons commis aucun acte de reniement
Jamais !
Pour nous dormir est un médicament
Dormir court sur la peau
Comme le souffle court et coupé du vent
Dormir favorise le ralliement
De nos plus faibles forces
Et de nos énergies les plus solaires
Nous voudrions seulement faire l’amour
Et encore cela dépend de la couleur du jour
Nous voudrions travailler vite
Ne pas trop nous perdre nous fatiguer
Et demeurer libres francs
*
Ici frères
La formule est exacte
Tout en marchant sous le soleil des hommes
Nous espérons bien vieillir nous aussi
En très grande forme ou au moins en bonne santé
Nous espérons le monde au bout des doigts
Et nos regards se croisent par miracle et par instants
Nous sommes presque devenus
Petit à petit à la longue avec le temps
D’honnêtes passants
Des humains considérables !
*
Marchant à pas lents
Sur le front de mer
Ces pensées qui soudain
Me troublent puis m’envahissent
L’art devra encore surgir
Devant le crime !
Mais cette incapacité à formuler
Le moindre mot la moindre phrase
Cette impuissance à brandir haut
Le bras la main le poing
À bomber le torse
À tendre les muscles
Vers l’horizon bleuté
À redresser encore mon membre nu
L’arc de mon corps parfois ne bande plus.
*
J’allais l’âme en peine
Je m’étais fort longtemps dispersé
Un matin je me suis abstenu de taire
J’avais parcouru alors
En un éclair
Mille étoiles filantes
On emprunte toujours à ses maîtres
On leur doit presque tout
On attend et l’on exige
Beaucoup de ses maîtres
Et les miens sont nombreux
On pardonne tout à ses maîtres
On leur doit tant…
Les miens en effet sont si nombreux
Vivants et morts c’est insensé
Je pourrais bien un ou deux en citer
Parmi les vivants par exemple
Mais je ne préfère pas
Cela produirait entre eux
De la jalousie
Demain frères
Serons-nous prêts
À retrousser nos manches
À gravir toutes les marches
Et à nous rendre
Jusqu’aux « confins de l’État »
Jusqu’aux frontières
De la poésie ?
BIO - BIBLIOGRAPHIE toute personnelle !
Jean-M. PLATIER :
Né en 1964 à Saint-Claude dans le Jura, 18 ans d’enfance et d’adolescence passées à Oyonnax, études à Lyon et arrivée à Paris en 1986.
Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, titulaire d’un DEA en Science politique mention Relations internationales de l’Université Paris I Sorbonne.
Ecrit depuis 1986. De la poésie surtout, des nouvelles, un essai sur l’écriture poétique, un roman sur la guerre d’Algérie en cours d'écriture…
Directeur littéraire des éditions Bérénice fondées en 1995 avec 90 titres à son actif, directeur de la collection Littérature aux éditions Arcadia (10 titres).
Membre du comité de rédaction de la revue PLS, Place de la Sorbonne, Revue internationale de poésie de la Sorbonne, dirigée par Laurent Fourcaut.
Membre du bureau de l’association Groupe Vendémiaire, Lyon.
Ouvrages parus :
Le poids des silences, (poésie) éd. Bérénice, 1995.
L’avenir immédiat, (poésie) éd. Bérénice, 1998.
Le stylo en bandoulière - Maïakovski, un idéal poétique, (essai) éd. Tribord, Bruxelles 2005.
Ouvriers et ouvrières, haïkus en forme rebelle (haïkus), coll. Alix, éd. Bérénice 2006.
Ma fille est bientôt plus vieille que moi (Romans), éd. Arcadia, Paris 2009.
Ouvrages collectifs poésie & nouvelle :
L’air du temps, éd. Bérénice 1996.
Ecrivains/Sans-papiers, éd. Bérénice 1996.
El Djezaïr - Algérie, éd. Bérénice 1998.
Aspire, mots de tête, éd. Bérénice/Paroles d’Aube/Espace34, 1999.
Actes de naissance, sur « Je naquis au Havre… » de Raymond Queneau – coll. Haute Mémoire, éd. La passe du vent, 2003.
J’ai embrassé l’aube d’été, sur les pas d’Arthur Rimbaud – coll. Haute Mémoire, éd. La passe du vent, 2004.
L’heure injuste, préface de Valère Staraselski, éd. La passe du vent, 2005.
Hôtel Oasis, Pour Louise Michel – coll. Haute Mémoire, éd. La passe du vent, 2005.
Le manifeste actualiste – collectif – coll. Alix, éd. Bérénice, 2005.
La petite ceinture, éd. Arcadia, 2006.
Objets trouvés, éd. Arcadia, 2008.
Pour tous Démocratiser l’accès à la culture 1789 / 2009 – coll. Haute Mémoire, éd. La passe du vent, 2009.
Revues poétiques
Textes parus dans les revues de poésie :
Verso, Jointure, Aube magazine, Nouveaux délits, les Solicendristes…
L’arbre au buis fragile
Transparaît dans les fumées
Du grand-père harassé
Son tabac respire les pensées
D’un repos faisant liesse
Avec les nerfs du bois
Abandonnés à la réflexion
Ne plus bouger dès la nuit tombée
Laissant la nappe du siècle jonchée
Du noir ou d’étoiles endiablées
Les jeannettes s’offrent
Dans les rêveries du printemps
Lèvent leurs lèvres
Innocentes et fragiles
Leur jaune cru
Renvoie la fièvre d’un soleil
Trop tôt disparu
Demain s’appelle autrement
Car les pétales ne vivent qu’un instant
Avant qu’une nuit de gel
Figent les jeannettes au fil du vent
Une nuit dans un poème.
Des mots en marche vers le jour.
Pierre Maubé
Des alouettes peintes
En signe de deuil
Forment l’offrande
De leurs ailes déployées
La main tremble
Vers des verbes écartés
Sans crainte
Le verre repose dans le calme
De cygnes adolescents
Parés pour la reconquête
Le blog poétique de Jean-M. Platier
Puisque tout est interdit
on peut tout se permettre
Vladimir Vissotsky
J’écris depuis 1986, l’année de ma venue à Paris. Ce besoin, cette envie, cette nécessité plutôt, je l’ai harnachée au corps depuis que je sais lire et écrire. En écrivant, j’existe. En lisant, je me nourris, et en vivant, je créé la matière qui me sert à l’écriture.
J’ai écris de nombreux poèmes, des nouvelles, un essai déjà paru en hommage à Vladimir Maïakovski, un livre en 2009 composé de 64 RomanS…
Ce blog vous permettra de découvrir mon univers, mes créations, mes critiques, les poètes amis que je côtoie et dont l’amitié me fait grandir, mes coups de gueules…
Après 25 années d’écritures, j’ai eu envie de partager mes écrits, mes choix littéraires, d’exposer comme dans une galerie les tentatives d’essai sur l’écriture poétique et les liens qu’elle peut développer au niveau sociétal.
Ce blog est un lieu de partage, de découvertes. Chaque jour, un poème pour la nuit sera donné à la lecture, à la réflexion. Un espace Manuscrits publiés et non publiés sera mis en ligne. Une place importante sera donnée à la réflexion théorique poétique.
Tout ce que je sais aujourd’hui, c’est que je ne sais pas grand-chose, et les certitudes de mes vingt ans se sont que des traces de mon archéologie personnelle…
Mais je sais aujourd’hui que la littérature peut changer la vie. Et si on tentait l’expérience ?
Pour finir, je reprendrais les mots de Thierry Renard : « Ceux qui n’aiment pas ma poésie n’aiment pas la poésie ». J’espère que l’on m’aura bien compris.