Que peut mai
Numéro cinq
Dans la lignée
Du passage
Des mois sombres
Aux mois d’ambre
Sans nulle autre
Mémoire du sang
Percé de la voix
Des nombres
C’était avant
Mil neuf cent
jean-m.platier.over-blog.com
Le journal poétique de Jean-M. Platier
Que peut mai
Numéro cinq
Dans la lignée
Du passage
Des mois sombres
Aux mois d’ambre
Sans nulle autre
Mémoire du sang
Percé de la voix
Des nombres
C’était avant
Mil neuf cent
Un nouveau manuscrit soumis aux lecteurs de ce Journal poétique quotidien, plus récent et écrit en mai 2011 ; bonne lecture !
JMP
Jean-M. Platier
Tensions
sans mobile
apparent
ah ! dérision ! je veux encor voir la publication
d’un livre avant que de mourir comme si par un livre
on pouvait éviter le pire ! et c’est la solution
pourtant que le poète doit poursuivre avec génie !
Epopées, William Cliff, La table ronde, 2008.
Qui peut traduire l’instantané du monde
En des milliards de particules humaines
Semblables dans leurs différences semences
Pourtant similaires comme deux gouttes d’eau primaires
Les temps deviennent de plus en plus courts
au fur et à mesure que nous vieillissons
vieux héros facétieux
organisateur de notre propre légende
alors qu’aucun travail ne se fait plus selon les règles de l’art
où l’on se délie
qu’aucune voie ne se trace à l’adolescence
et les frontières bougent uniquement dans les histoires de guerres
Qui accuser
Sinon ceux qui abjurent
et convoitent la culture de l’autre classe
tous les emblèmes sont fort laids
chacun brandit bientôt sa rancœur assassine
reniant le confort et la tendresse des mains
demain
nos livres seront nos bombes
Paris, Arras, Moscou, Berlin et Kazan
1er avril 2004 – 18 novembre 2008
Demain ne sera jamais trop tard
Hier qui se souviendra
du mal des forces obsolètes
pour quelle maladie du sommeil
jeunesse foulée face au mépris de ceux qui le furent si peu
et qui se détestent
tant et plus qu’ils ne veulent espérer
Qui partage la détresse
Le sentiment de vouloir du neuf du mieux
Chaque époque porte décidément sa part de tristesse d’ombres
Chacun regarde puis jette son miroir
Devine le sens caché
Où se trouve l’œuvre de liberté
Et si le pouvoir corrompt
Elimine et neutralise les beautés d’un si petit monde
A qui donc appartient l’avenir
Serons-nous capables de faire face
Où sont passées mes Italies la parure des origines les langues vives musiques écarlates ce pays de toutes les lumières chromatiques
Le calque de l’adolescence
Tout ce qui fut
perdu comme dans une violente tempête
un passé escamoté entre le nord de la vallée du Pô et le nord vénitien
Rependre Benito l’imbécile par les pieds à un réverbère
C’est comme si se trouvaient effacées la totalité des empreintes
figées dans la glaise
écartelées entre les fossiles égarés
prisonniers des alluvions
une nouvelle essence
dans une histoire de contradictions jamais forcloses
Depuis l’aube renaissante
engendrée par le mouvement de la marche
dans la mémoire
territoire de la source
Demain ne sera jamais trop tard
et nous ne ferons jamais carrière hormis au sein des pierres
la censure connais pas
tout ce que je saisis tient à la matière
au sang à la merde au rejet et à la poussière
Tous s’éteignent
se taisent devant tous les pouvoirs pour se faire consoler de leur lâcheté originelle les acomptes au panier ah les beaux organisateurs du complot suprême
contre vous-mêmes
Souriez les premiers
de votre peur
souriez enfants faciles à combler et digérez la bonne purée
il fait chaud il fait très bon
vous ferez d’excellents banquiers patrons et des pères absents
ou porions
plus possible l’eau dégringole dans la nuit des mines
Demain on solde c’est la libération du supermarché
Où sont passées mes Italies la parure des origines les langues vives musiques écarlates ce pays de toutes les lumières chromatiques
Le calque de l’adolescence
Tout ce qui fut
perdu comme dans une violente tempête
un passé escamoté entre le nord de la vallée du Pô et le nord vénitien
Rependre Benito l’imbécile par les pieds à un réverbère
C’est comme si se trouvaient effacées la totalité des empreintes
figées dans la glaise
écartelées entre les fossiles égarés
prisonniers des alluvions
une nouvelle essence
dans une histoire de contradictions jamais forcloses
Depuis l’aube renaissante
engendrée par le mouvement de la marche
dans la mémoire
territoire de la source
Demain ne sera jamais trop tard
et nous ne ferons jamais carrière hormis au sein des pierres
la censure connais pas
tout ce que je saisis tient à la matière
au sang à la merde au rejet et à la poussière
Tous s’éteignent
se taisent devant tous les pouvoirs pour se faire consoler de leur lâcheté originelle les acomptes au panier ah les beaux organisateurs du complot suprême
contre vous-mêmes
Souriez les premiers
de votre peur
souriez enfants faciles à combler et digérez la bonne purée
il fait chaud il fait très bon
vous ferez d’excellents banquiers patrons et des pères absents
ou porions
plus possible l’eau dégringole dans la nuit des mines
Demain on solde c’est la libération du supermarché
Tous les jours franchir la ligne bleue d’un horizon impossible et se souvenir que la poésie est une arme indestructible
Pliez les poèmes en forme d’étoiles d’avions supersoniques brûlez les larmes adjacentes et libérez les prisonniers familiers si tant est qu’ils sachent encore se saisir de la clé
Brouillez les pistes calmez les tempêtes ruinez les espoirs bon marché
Sous les risées
La nuit est moite et noire
La nuit est saine
Ce soir les insectes sont couchés
Je voulais vous dire ici que
mon testament est parti ce matin par la poste
Si le travail fut longtemps la marque de l’exploitation des hommes, de tous les âges et de tous les temps, l’absence de travail, comme une non raison d’être, apparaît comme la plus vile des humiliations ; par travail, il faut entendre non pas l’œuvre productive, rentable, mais la charge participant à l’œuvre d’une vie, sa définition et ses contours pouvant varier selon l’âge, la raison, les passions et les attentes induites par ce mouvement de création, afin de définir son humanité. Le seul et véritable travail, celui qui obsède, comble chaque instant du jour et vacille dans la nuit, construit de l’éphémère et qui rejoint le tout univers, qui respire et franchit toutes les frontières invisibles, la parure des temps, tous les espaces libres : LE PLAISIR
On ne peut plus attendre
Je ne suis d’accord avec personne mais je ne me complais jamais à une vérité Il paraîtrait que plus personne n’est coupable qu’il n’y aurait aucune raison pour s’énerver mais les poings se ferment à chaque bassesse télévisuelle la presse elle se meurt Où sont passés les intellectuels les philosophes ont rangés leur révolte et gèrent leur portefeuille Merveille des positions amoureuses les politiques on les oublie on les range et on en change comme une peau morte soufflée sous le doux vent du renoncement Il fait froid il fait chaud Il fait même rudement faim
Aucune icône ne sera épargnée
Le passage de l’idéologie s’est fermé comme un vieux livre pourrissant de moisissures Mais la lutte des classes elle ne s’est jamais jamais éteinte
C’est ainsi qu’on a survécu à nos blessures
Mais les tentations des pièges évidents sont toujours dressées pour le plus grand nombre
Où sont aujourd’hui les insoumis et quel est le contenu de leurs existences
Jusqu’où ira le contrôle des rêves
Dans cette quête irréelle quand pointent les vérités
on nous fait peur
prendre des vessies pour des lanternes
Car pour tous les pouvoirs est effrayante votre liberté
Voyez le chemin qu’il reste
Remplacer les sciences par l’expérience poétique
La défaite est inscrite dans les rides des murs Promène-toi dans les faubourgs Pour l’instant on domine la situation Tous les matins les Antilles changent de trottoir
On attend la charge et on prend son temps Demain se soulève d’indignation posée Ravale
Les envies de projeter la vraie vie
Devant l’immense mensonge car tout le monde ment sur les raisons de l’abandon N’y projetez rien car la science du pas grand-chose a atteint des proportions exagérées
Je viens tenir en laisse les destins et pétrir les terres des tués Immenses réservoirs canins
Il y a trente ans de cela il était possible de l’entendre et d’avancer en suivant l’interrogation Un rôle au cinéma et au théâtre L’incrédulité devant la violence des images maquillées par les poèmes de Baudelaire et du comte de Lautréamont Bravo Renoncer revient à se renier la plus infime parcelle de peau d’eau de viande et de chairs Mourez pour les censeurs mourez pour les maîtres
Mais taisez-vous
La religion de ma philosophie est la mienne
Et je l’offre à qui veut bien la prendre
Le champ des idées est vaste et le ciel fait
Qu’il n’appartienne à un clan
Relève d’un choix de lutte
Qu’il ne faudrait jamais abandonner
En un mot la pensée possède une histoire anthropologique
Qui s’est construite au fil du temps de générations de généraux
Quand la spontanéité n’est qu’une fausse médiocrité
Et spectacles d’innocences corrompues
On finira par trouver la poésie dans les fientes de milliards d’insectes
Transformés en terreau de rechange
Une filature pour répondre à l’immensité des dommages
Voilà un fameux résumé
Quand il y eut de telle déshérence
Quels furent les fardeaux de notre jeunesse
et nos certitudes d’une enfance idéale
un catéchisme qu’il fallait apprendre
à défaut de comprendre
où sont passés les insoumis
quels sont les contenus des existences
La charte de tous les pouvoirs de l’histoire humaine
n’a pour unique but
que le contrôle des rêves