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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 17:24

 

Puis vint la mise

En marche

Vers le jour

Le savoir premier

Caché derrière l’innocence

Afin que s’avoue

L’étrange sentiment

De connaître la fin

Avant le commencement

 

Jaillir enfin jaillir toujours

Une première respiration

La condition de cette existence

Reliée de part et d’autre

Hommes et femmes bafoués

Niés abandonnés

Repliés

Dans le coude de la déprime

Dans la peur irréelle de vivre

 

Dans la nuit qui nous gouverne

L’espoir renaît avec le jour

Avant chaque nouvelle de mort

De maladie

Ou de départ

Le combat devient permanent

Pour convaincre la force naturelle

De se plier aux mille volontés

Dans le refuge de la paix et de la liberté

 

 

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 18:50

 

Qui sommeille

Oublie ses désirs

Qui se tait

Obéit aux assassins

Qui oublie

Collabore en toute conscience

Qui ne sait

Est une victime consentante

Qui ne parle

Ne veut pas témoigner

Qui ne donne pas

Meurt doucement chaque jour

Qui trahit

Se voue aux pires gémonies

 

Celle de son cœur

De sa tête

De son esprit

 

Tous précipités

Vers une mort consciente

Une fin sans retour possible

 

Qui ne meurt pas

Se rend un peu plus libre

 

 

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 18:17

MANIFESTATIONS

 

 

 

 

 

pour nous pour le peuple des sans-nom des obscurs

pour ceux qui n'ont pas la langue

les mots pour vaincre

à qui on a spolié l'essence même d'être

notre combat est le leur

nos histoires sont les leurs

notre lutte est de rendre leur combat réel et

peut-être

la vie plus humaine

 

 

 

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 18:14

 

 

Je sais la traque des innocents

Des pauvres sans voix permanente

Dans le rythme de la persévérance

Car il en faut pour vivre

Plus que de raison

Pour oublier les racines

Le chemin du cimetière des morts

Présents pour l’éternité

Bâton de marche pour le restant de nos jours

Pleins enfouis hors la loi

Quand les frontières libèrent leur sang

Tout leur sang

Avant la dernière gamme de guerre

Le calme le travail l’ennui

De donner aux enfants

La seule part du rêve

 

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 19:46

 

Je tape

Moisissures d’orange

La verve de pas ensablés

Demande inassouvie

Dans des paraboles cosmiques

Au sortir de l’enfance

Des jambes liées

Ne refuse pas

L’offrande de mes lèvres comiques

Lors de tes rêves éveillés

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 22:33

 

L’avion est parti

Avec mon ami Rachid

Né au Péage-de-Roussillon France

Pour Moscou Minsk et Leningrad

Je suis parti avec lui

Changer d’air

Pour vivre enfin juillet 1983

Vingt-et-un jours parmi tant d’autres jours perdus

Pour la cause

 

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 14:11
La parade du paon

 

 

à Pascale Lugrin

 

 

            Je me souviens de mon enfance comme si c’était hier… Comme un témoin ou un cameramen qui aurait fixé pour une trentaine d’années des images en couleur… le noir et blanc avait disparu trois ou quatre années auparavant.

La scène se passe… Pas de lieu, ni de date, je n’ai pas envie de saisir mes personnages qui restent pour la plupart vivant, encore aujourd’hui. Je ne veux pas leur faire du mal, ni les blesser. Mais ils doivent avoir tout oublié.

Je me souviens de mes habits pauvres. Des chaussures trouées, à la fois souliers et basket ; j’en usais autant que le bon dieu peut en bénir. Des trous béants mouillaient les chaussettes à chaque averse. Les pulls avaient aussi cet air vieillot de ceux qui ne manquent de rien dans la vie de tous les jours, mais…

Mais, je ne veux pas parler de moi ; je ne compte pas… Je voulais saisir des instants de cette journée de liberté ; de folie, quand tout aurait pu être possible alors que je n’ai fait que me maintenir dans le rôle d’observateur de la vie, dans cette société d’adolescents d’une journée d’été indien, sans autre souci que de s’amuser, danser, et s’essayer au métier de plaire à l’autre sexe.

Les garçons étaient beaux et brillants, les filles déjà rebelles et plus dégourdies.

L’herbe jaunie était couchée dans les prés et monter les collines coupait le souffle même des sportifs… Des oiseaux ont soudain traversé la vallée, un couple, et leur vol en préparation du grand départ était beau. Elles ne m’ont pas demandé ce que je regardais.

Nous sommes montés à dix-huit dans une deux chevaux… C’est une scène qui est longtemps restée dans les annales locales. Mais à la réflexion, je ne suis pas certain d’avoir grimpé dedans… Ce n’était pas dans mes façons de faire, je redoutais ce qu’auraient pu en dire et ma mère, et mon père… Les peupliers se penchaient comme pour écouter une confidence. Je n’avais pas les mots pour exprimer mes sensations ; je mis encore plusieurs années pour tenter de dire le reflux des émotions… ce mot galvaudé depuis par la télévision et qui aujourd’hui pue…

Le buffet était joyeux et festif, et moi je regardais les filles par en dessous de ma mèche longue, pour cacher ce visage ingrat, mes dents abîmées, et la violence de mes idées folles et justes.

Je me souviens… Une fille m’a invité à danser… ou bien était-ce le jeu de ne laisser personne sur les côtés de la piste ? Ou alors fis-je l’effort surhumain de l’inviter ? Au cirque de la mémoire, les gouffres augmentent chaque année, mais aussi elle se fait plus précise et les souvenirs remontent dans un étranglement de gorge.

J’ai toujours aimé avoir des femmes au cœur de mes bras… Avec l’illusion que je rassure dans des bras forts et leur tête sur ma poitrine, rarement plus haut il est vrai tant ma taille pouvait être considérée comme anormale… Alors que j’aurais voulu qu’elles m’étreignent et bouchent ma bouche pour ne plus m’entendre hurler, en me parlant tout doucement à l’oreille pour me rassurer des douleurs et de la mort qui avait failli m’étouffer…

Elles n’ont jamais compris le message.

C’est à cette époque que je choisis mon camp… pour une histoire de fille. Pour ne pas être de son côté, à elle, pour m’opposer, pour la rejeter et être à la fois plus proche. Mon manichéisme de façade fit qu’elle appartint à la caste que je choisis de fait et de plein gré… J’en ris encore maintenant. De cette manière, je n’ai pas choisi le pire et me suis tenu longtemps éloigné du camp de la haine…

Les années nous ont rattrapé et la peur n’a pas retrouvé son chemin. Les années sont passées et ne se revivront jamais.

Les bouteilles furent ouvertes et c’est, je crois, à cette époque que je me réfugiais systématiquement dans l’alcool que j’aimais bien. Il me donnait l’illusion d’être un autre, plus courageux, plus fort et de fait beaucoup plus intelligent.

 

 

 

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 20:11

 

En brossant les lunettes de soleil

Au tampon Gex

Dans lequel bleuit le naufrage

Du sexe facile

Sur des plages ardentes

Où chairs molles flasques et graciles

Ballottent sur la page tranquille

D’une brise de mer écumante

Ou d’argent innocente

Qui peut vivre seul parmi les autres

Avec ces bouches offertes

Aux seins martelés violacés

La tempête anoblit la race humaine

Balaie balaie enfouit les traces

Corrompues des scléroses

A la vigie des galets du siècle

Survivant au naufrage

J’écris sur des pizzas géantes

Qui pansent à ma place pensante

Besace éternelle des nuits de suie

Au cœur d’une Nice errante

Je calme le jeu en soufflant

Aussi un peu sifflant sur la brume

Un verre fort d’anis pour calmer

Cette détresse d’être

Souvent seul devant la mer

 

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 16:33

 

Je fus nu

De mes antennes

Maniant la magie du geste

Sur la face interne du doute

 

Je vis cru

Tendre sur la largeur d’une fesse

Rond petit patapon

Prêt à tout mais alors à tout

 

Je mise au ban

Comme on tire aux fléchettes

Pile au centre

Ou au cœur 100 sur 100

 

Qui de nous fut politiquement

Triste lâche ou servile

Traître assis couché debout

Qui nom d’une pipe en bois

 

Peut enfin répondre

 

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 14:39

Chapitre – 1 -

 

 

CETTE CONFERENCE ne saurait aller plus avant sans que ne soient formulées les questions essentielles qui président à l’écriture en général et à celle de la poésie en particulier.

Avant d’aborder pour qui écrit-on, des réponses peuvent être données aux questions : comment s’énonce, se formule et se traduit le poème, dans la langue de l’auteur, transcrite pour être ensuite donnée au lecteur ? Comment naît le poème, d’où vient-il, de quels territoires, comment se construit-il ? Qui est poète, comment le devient-on, quelle volonté manifeste fait qu’un homme ou une femme se destine à cette étrange aventure, entérine le choix de devenir auteur et créateur de poésie, à quoi fait référence cet étrange destin ?

 

            Ces questions ne sauraient être éludées si l’on veut aborder le mystère de la création poétique, si on veut faire partager l’expérience d’écriture et de parcours poétiques. C’est dans un rapport quasi scientifique que cette recherche peut véritablement commencer, à plusieurs voix, se répondant en écho, selon des sensibilités différentes, des lectures passées communes et enrichies des critiques des autres, des styles opposés ou complémentaires.

Chaque écriture est différente comme chaque vie est unique.

Le style appartient comme une empreinte digitale à son auteur ; traiter du style c’est évoquer l’expérience de vie, l’autobiographie objectivée et la mise en route du moteur poétique dans la tentative d’élaborer, de construire a priori, de dessiner les lettres du mot, du vers, du texte à la fondation de l’œuvre.

A partir de quand est-on poète, de combien de textes écrits, ou publiés, qui donne l’étiquette de poète ? Quel rôle jouent la critique, les éditeurs de livres ou de revues ? Qui sont ceux qui sont dans la posture, et souvent dans l’imposture, et qui seront définis comme de véritables artistes ?

Les questions sont très nombreuses et à la fin ne subsiste que la mémoire d’un auteur ou d’un livre lu, parfois il y a fort longtemps, et qui demeure inscrit, magnifié, emblématique d’une époque, d’une vie que l’on aurait aimé vivre, un être en qui l’on se reconnaît, avec ce regard lointain de l’envie face à la médiocrité des jours sans espoir que nous subissons.

 

            L’ensemble de la réflexion se met en place. Les thèmes abordés sont le fruit de trois expériences vieilles de plusieurs décennies, d’actions et de recherches. Les années constituent des strates sinueuses où la logique n’apparaît pas forcément tout de suite. Ce travail s’organise comme une course de fond. Eloge de la longueur, résistance dans le travail, sans se complaire, repousser les limites, traduire les idées, aspirer à l’universel, franchir enfin toutes les cimes et les sommets, toujours en équilibre sur le vide, ne sachant jamais si c’est le pas du côté droit ou du côté gauche qui précipitera dans la folie.

Cette conférence a été conçue à plusieurs voix poétiques, à plusieurs voies d’écritures pour tenter d’expliquer aux lecteurs et aux poètes ce qui se joue, dans cette passe triangulaire, entre poète, lecteur et aspirant poète.

Les génies ne sont pas légion. L’on ne saurait balayer d’un revers de main que le travail est la source du talent. Ce travail se réalise et se construit au fil du temps. Il engrange, après avoir semé et récolté le résultat d’une recherche.

Essayer de tout dire ne revient pas à trahir des secrets de fabrication. Tenter d’expliquer permet de lever une partie du voile et de la magie de la création. Certes, bien des illusions risquent de tomber ; mais l’objectif de cette aventure est de permettre d’initier certains qui ne seraient pas encore en « pays de poésie ».

 

Jean-M. Platier
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