Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 17:38

 

Dans l’âge que j’ai

Ma rage est mûre

D’étranges pressentiments

Et je renais tous les neuf mois

Pour en être sûr

Certain du chemin sans fin

A reprendre aux murmures

J’ai écrit il y a longtemps

Que j’étais un mur

Auquel rien ne s’apparente

Comme je mentais

Devant les lignes retenues

Je tentais d’inventer une vraie vie

Et mangeais la politique

Sous mes pieds

J’en ai perdu des flots gris

Des armes invisibles et l’argument

Contenu d’une mort absolue

On ne sait pas de quoi on cause

Quand on a vingt ans

Et les hommes sont de grands adolescents

Pris d’hypnose jusqu’à quarante ans

Avec un jour

Le droit d’en sortir

 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 18:51

 

 

 

- 5 -

 

 

 

Onze minutes après minuit, le sommeil vint

Et la poésie lavait le sang de ses mains

Dans le domaine de la nuit

Entre les Mées et Oraison

Funèbre chemin conquis 52 ans plus tard

Oraison dont le nom des rues portent les noms

Des soldats tués entre 1914 et 18

Combien d’oubliés

Ici entre rêve et réalité

En 2007 calculés du néant

Des postures et des silences

Qui restent les chants de grâce de Pier Paolo Pasolini et

De René Char

 

 

 

Tout dévorer

Nourritures nombreuses et grasses

Nom d’un cochon

Cigarettes à moyenne de trois à l’heure et cigares

Après le dîner

Des vins tous les vins d’Argentine 

Saint Véran au matin Côte Rôtie le midi

Fitou et Madiran le soir

Pour la nuit Cognac Calvados Armagnac

Pour rester assis droit

Boire en riant

De soi de vous d’elles surtout

En dégustant les pieds les doigts les cheveux des femmes

Les faire jouir de la meilleure façon

Tout prendre

Et ne jamais rien laisser

A personne

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 18:30

 

Dans la terne

Mâture du temps

Aux orages monstres

Le sel jaillit liquide

D’offrandes des

Terminaisons nerveuses

Et sensibles

Tout commence par une chimie

Des mondes

Pour redonner vie

Pour rendre

Ce que l’on a pris

 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 18:27

 

tôt mes livres furent de tous les voyages

ils m’ont accompagné les jours de pluie

les mauvais jours loin des théâtres brumeux

ils étaient muets et immuables

devant ma façon de lire

page par page

peu à peu

dans cette lute contre le temps

et la rage de tout lire

 

je suis si pressé de vivre

 

 

 

 

 


 

 

 

J’ai souvent pensé que le mystère des poètes relevait d’une intrigue : à savoir s’évertuer d’expliquer, sans cesse et toujours, quelles peuvent être leurs raisons de vivre, comme pour se justifier, en quelque sort, d’une profonde méprise !

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 10:46

 

petit enfant j’aimais un mur

planté en terre depuis des siècles

bien droit

avec ses pierres

des galets gros comme les poings

apparents et luisants après chaque averse

les ronces l’eau le gel l’attaquaient

au cœur de ses fondements

le soleil l’a ridé de mille éclats

 

je suis ce mur auquel rien ne s’apparente

 

Partager cet article
Repost0
10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 23:17

Introduction - 2 -

 

 

 

La conférence de Kazan

ou l’approbation du cosmos

 

 

 

La poésie a vécu, et les discours sur elle pareillement. Il faut en finir avec cette vision, périmée et nostalgique, du fait littéraire — de l’acte poétique.

Soyons, dans un premier temps, modestes. Nous n’apportons rien au monde tel qu’il se consume. Nous avons perdu, de notre superbe et de notre charme. Nous avons tellement perdu. Et, pourtant, cela ne sert à rien de désespérer. Il faut « encore » lutter.

S’il lui reste une utilité, le poète se doit de la placer au service du bien commun. Plus que jamais, aujourd’hui, il demeure la voix des sans-voix.

Les grands médias ont triomphé.

 

 

 

A présent

 

« revenu de tout

sans être allé nulle part

je consulte le ciel

et le beau souvenir

d’un chant de matelots »

 

Jean-Claude Pirotte, Faubourg.

 

 

 

 

 

 

Il fait beau sur la misère ce soir d’octobre

Comme un reste de printemps ou d’été

Comme le souvenir le plus aigu de la muraille

Comme l’aube qui se lève au mitan de midi

Comme l’absente à qui l’on a fait un serment

Et qui n’a pas su retenir son souffle

Qui n’a pas su dire non plus puis est partie

Loin là-bas très loin

Comme le solitaire dévoyé et à jamais intempestif

Il fait beau comme la nuit

Beau encore comme la douleur

Et j’entends comme une chanson

Ces vers de Nicolas Guillèn

En lui Cuba s’endort maintenant

Et Cuba déjà se réveille et se lève

D’un bond d’un seul

Cuba marche à ma rencontre

 

 

Je ne sais plus pourquoi je vis

Je ne sais plus vers qui je vais

Je ne sais plus pourquoi

Depuis mon premier jour

J’ai tout le temps écrit

Je ne sais qu’entendre ou écouter

La vie derrière la vitre embuée

La vie dans ses moindres détails ses moindres reflets

 

 

Je ne regrette rien et je n’ai rien perdu

Je marche je vais mon chemin

En plein jour ou dans la nuit

« L’aube dissout les monstres »

Et il paraît que j’ai tout le temps menti

Il fait beau mais il ne fait pas bon

Se tenir debout trop souvent

A l’arrière des wagons-lits

 

 

La pluie le vent le reste

La mémoire est intacte suprême

Plus que 45 minutes

Avant le sourire ou l’ennui

Le temps n’en peut plus

De prévoir ou d’attendre

 

 

Sale temps donc pour les poètes

Sale temps maintenant pour longtemps

Il ne fait plus jamais beau

Dans mon sang sur mes os ma peau

Il ne fait plus beaucoup couler d’encre

Dans les veines égarées de la nuit

Le poète à qui l’on a désobéi

A qui l’on a tout le temps menti

 

 

A présent à présent

Sale temps pour les poètes

 

 

En effet, sale temps pour les poètes à présent. Mais cela n’est pas très (trop) grave… Il existe, encore et surtout, mille et une raisons d’espérer et de lutter…

Mille et une raisons.

 

Thierry Renard

 

 

 

Partager cet article
Repost0
10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 23:12

 

Ma belle amie de jais

A la joie discrète

Au rire Méditerranée

D’Alger au lycée

Tu toréais la poésie de cuir

En rêvant à l’amour immortel

Ma belle amie de jais

Aux pensées secrètes

Et au rire pudique

Tu as tout offert

A la grâce du jour

Au cœur de la nuit mat et sourde

Les vagues ont forgé la musique

Du sable sur tes jours

Ma belle amie de jais

En rêvant à l’amour immortel

Tu rêvais à l’amour impossible

Ma belle amie de jais

Qui a tout donné en retour

 

Partager cet article
Repost0
9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 21:19

 

Jean-M. Platier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les territoires

de l’eau

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

En vous les racontant,

ces choses m’apparaissent à moi-même

comme des choses de roman…

 

La confrontation

 

Louis Guilloux

 

 

 

 

 

 

 


 


 

 

Rien ne meurt jamais dans une vie. Tout survit. Nous ensemble, nous vivons et survivons. C'est ainsi que toute culture est toujours tissée de survivances… Ce sont des éléments historiquement morts, mais humainement vivants qui nous composent.

 

Nous nous trouvons à l'origine de ce qui sera probablement l'époque la plus laide de l'histoire de l'homme : l'époque de l'aliénation industrielle. Vous en êtes déjà une victime, dans la mesure où votre jugement n'est pas libre au moment même où vous croyez le mieux exercer votre liberté ; je suis une autre victime dans la mesure où ma libre expression passe pour "autre que ce qu'elle est". Le monde s'achemine sur une voie horrible : le néocapitalisme éclairé et social démocratique en réalité plus dur et plus féroce que jamais.

 

 

Pier Paolo Pasolini

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Attaquer c’est mourir.

Reculer c’est mourir.

Alors pourquoi reculer.

 

 

proverbe zoulou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

à Francis Vladimir

et Marilyn Manson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préambule

 

 

 

Je suis né dans le Jura français, dans le sud du département, dans une région bercée par les quatre saisons, dans leur aspect radical, leur beauté et leur dureté aussi. Les sapins, les montagnes du tertiaire, la neige et la pluie ont donné des impressions uniques à mon enfance chez mes grands-parents maternels, chassés d’Italie pour des raisons politiques et économiques, et qui ont trouvé refuge au quartier du Grand Plan, situé au-dessus de la gare, dans ces quartiers en lisière de forêt mais avec une splendide vue sur la vallée. Les maisons éloignées étaient laissées aux pauvres alors que les bourgeois vivaient dans un centre ville putride, humide et triste.

Si je n’ai fait que naître dans la ville de Saint-Claude, j’ai vécu dix-huit ans à Oyonnax, capitale des plastiques, la ville où se joue l’intrigue du roman de Roger Vailland 325 000 francs, cette ville qui fut la première libérée par les maquis du colonel Roman Petit le 11 novembre 1943…

Entre le Jura et le département de l’Ain, une rivière coule qui a donné le nom éponyme à cette structure administrative née de la Révolution française.

L’Ain, dont je n’ai jamais trouvé l’origine étymologique, qui n’a à ma connaissance aucune racine latine… J’ai appris récemment et par hasard que le nom viendrait du mot aïn, un nom arabe signifiant l’œil ou l’eau. J’avoue avoir été surpris que les Sarrazins soient montés si haut dans le nord ; ils ont dû l’être également constatant le nombre de ruisseaux, de rivières, battus sous les pluies du mois d’août au mois de juillet suivant, sans compter la neige. Ils ont laissé aussi des formes de cheminée dans les fermes de la Bresse.

Ces territoires de mon enfance, ce sont ceux de l’eau.

Cet essai poétique est un hommage à cette région, aux gens qui l’ont faite et qui l’habitent. C’est une page qui se tourne lentement pour moi qui l’ai quittée il y a plus de vingt-cinq ans ; une génération, pour écrire et réécrire ce qui m’a nourri et construit.

C’est le seul objectif de ce texte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

Dommage

commence la douleur de ma peau qui pèle et croûte à toute heure de la journée avant le sommeil des nuits hantées par de terrifiantes ignorances devinées bien plus tard en noir et blanc un cinémascope parsemé d’éclairs et de nuées l’orage mène la danse et le calme jouit oui il jouit un instant avant que ne redémarre le cataclysme de la dernière poussée je suis souvent fatigué après dix ans de veille avant de tomber dans un état spatial d’infini silence quand rien encore n’existe l’absolue solitude le néant définit la pré nature de l’homme Dieu est mort car il n’existe pas et n’a jamais existé sinon dans les contes racontés à des enfants futurs soumis à l’obéissance contre la liberté d’être des êtres humains la liberté effraie la liberté défrayée ce retour vers le néant mortifère puisqu’on désapprend à devenir libre en respirant à peine

la nuit s’absente durant de courtes durées et le trésor de la mort peine à s’affranchir c’est bien le comble d’une destinée la vie calvaire la vie crucifiée naître et déjà abandonné à sa propre douleur d’être né saluez les vivants de ce divin exploit steak haché sous les coups de boutoir des forceps de l’agonie écartent et écartèlent les chairs les cartilages écrasés arrachés le dos est un corps d’esclave martyrisé enfouis les dommages et avale les peines le froid mord le sang coule de la tête aux reins quand on est prisonnier de son corps on avale l’air pour se raccrocher à un souffle et se rattacher à son destin

si le matin naît de l’aurore les heures vendent leur tiens tu l’auras au plus offrant on n’aurait pas parié grand-chose sur le masque de sang abandonné dans le coton rosi sanguinolent

l’extraction prend fin le dix-neuf bien après le signal du départ on aurait pu voir le jour le dix-huit mais les heures ne sont pas très pressées et le silence fait place au premier cri envoûtant de la journée avant la reprise du drame d’une nuit évidente avant le café du repas de midi et tous les rites d’une vie à venir

le spectacle commence alors par inadvertance avant que les mots blessés naissent avant l’espoir brisé le marc du temps n’a pas encore donné tout son fruit dense

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 13:55

 

Mes paroles couchées

En strates cassantes

Mes faits et gestes

Prisonniers du mur de l’interdit

En professionnel j’ai refusé

La dette aux futurs proscrits

De la vérité commise d’office

Le pouvoir donné puis pris

Dans la propriété

D’un présent corrompu

Alors qu’il ne restera certainement rien

De nos débats de nos effrois

Des lignes directrices

On a bu jusqu’à la lie

La coupe du vice

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 17:52

 

En pesant

le monde

une fois

l'on ressent

le mince fil

lié au temps

l'effroi venu

de loin

la peur du noir

le feu d'une soif

errante

le sel sur une langue

de terre

qui peut redonner

l'espoir du limon

 

Partager cet article
Repost0

Qui Je Suis.

  • : Le blog de jean-m.platier.over-blog.com
  • : Ce blog est un lieu de partage, de découvertes. Chaque jour, un poème pour la nuit sera donné à la lecture, à la réflexion. Un espace Manuscrits publiés et non publiés sera mis en ligne. Une place importante sera donnée à la réflexion théorique poétique.
  • Contact

Recherche

Archives

Pages