Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 20:43

 

Magnifiques

quels seins magnifiques d’où coule le rêve et la pensée cette eau fruitée des délices plus qu’il n’en faut pour revivifier la mémoire le liquide nourrit l’être et vibre le sang d’aise au fond ce sont les mêmes choses identiques qui pilotent les sens et la mémoire le bleu des plumes et le noir des stylos bille le stylo plume imposé plus tard à l’université et la vieille machine à écrire qui tape et retape les mêmes lettres répétées en distance dans un rythme où le blues des mots résonne à la pensée qui tape dans le même temps unique alors que naîtra plus tard à la relecture un autre monde que celui espéré plus neutre plus noir ou plus sombre selon l’heure de la matinée la dépendance de la soirée et le jeu muet des absents lire à haute voix et puis s’arrêter effrayé de se sentir impuissant ou pire illégitime devant l’enjeu des étoiles ou du cours du fleuve qui renvoie à nos pieds les chimères inventées la saveur des pages additionnées dans un immense poème qui tarde à s’écrire et qui se construit patiemment au cours de saisons obtuses un miracle que de s’imposer ce travail en conscience de dessiner un chemin très personnel et qui ne daigne se nommer malgré les questions qui ne se posent jamais malgré le doute infini qui torture et qui obsède les réponses se trouvent dans les articulations et les souffles de baises de bouffes grandioses les rêves absolus de complicité et de fraternité car je ne peux rien faire sans cet esprit séculaire j’envie les heures complices qui brillent de l’élan salutaire et qui flétrit les mauvaises pensées les carnages des prières pour tenter de survivre dans la cohue des monstres la cohue des mondes déclarés parce qu’a priori il faudrait en être je rigole et je me tais dans l’ombre oui je préfère ignorer les fadaises et les rires subtils de la crainte le malaise de l’opinion faite déclarée dans une douane immobile ces camps de la pensée arithmétique où le faux domine le vrai je n’ai plus rien à déclarer sur la faillite des politiques infâmes et le mot n’est pas trop dur je suis les années longues et tristes de la déstructuration symbolique et si les mots sont implacables demeure leur trace qui définit le cadre autant que le contenu auxquelles les heures les semaines s’ajoutent alliées de brillantes inconnues on est seul souvent sur la terre et demain des rires féconds soulèveront notre poussière des prochaines batailles

car nous serons encore vivants comme des fleurs baignées dans un tableau d’absolu

 

 

Partager cet article
Repost0
16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 17:27

 

Aujourd’hui

Les animaux

Sont bien malades

Des hommes

 

Partager cet article
Repost0
15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 19:48

 

  • - 7 -

 

 

 

En dépit de mes exagérations, dépits soudains, égarements, approximations et dégoisements, je veux affirmer ici, aujourd’hui, à l’aube de mes 43 ans, que :

 

je ne suis pas ivre,

 

que j’ai toujours, je dis bien toujours, été sincère même si cela confine au ridicule ou vous fait éclater de rire, un bon gros rire aux éclats ;

 

c’est certainement la seule différence qui nous oppose, vous et moi, car j’ai des principes et je n’ai pas honte de le proclamer ;

 

et vous, quand avez-vous été en accord avec vous-même, entre vos pensées et vos actes, durant ces dernières décennies ?

 

A ma question, une réponse sincère, non ?

 

Je vous laisse le temps de réfléchir avant de repartir.

 

Mais quand ?

 

 FIN

 

Partager cet article
Repost0
15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 17:03

 

Que de neiges ont bercé

Les si longues années

D’enfances rougies

Par le blanc du sel

La fleur du givre

Les flocons avalés

Langue tirée corps tordu

Avant le dernier envol

Au frêle atterrissage

Le parti des réprouvés

Les promesses devenues menaces

Et l’enfer des villes

Aux murs fermés

Des désastres conjugaux

Pour un empire cérémoniel

Afin que brille définitivement

L’infinie solitude

Comme fond le premier

Flocon de l’hiver des hommes

 

Partager cet article
Repost0
14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 17:54

 

Bien seuls

La musique mord

Mortelle blessure

De l’inconnu

Qui frappe et vibre

Les tempes de l’oubli

Obsède des hanches

Transmis dans la transe

De ce qui ne peut se dire

Du jazz fou

Ou des voix noires brisées

Au Chet inachevé

Que peut faire ou dire Chopin

Devant tant de possibles

Destins

Fratrie rêves écarlates

Ecrasés

Mes doigts pianotent

Vos partitions éphémères

 

Partager cet article
Repost0
14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 16:12

Industrie

 

 

à Valère Staraselski

 

 

 

JE VOUDRAIS dire la peur… Les miens ont fui la révolte, les exécutions sommaires, les viols des femmes par les marrons… Ils n’ont pu aller que dans la montagne, fuyant les villes, le port… Ils voulaient vivre loin des massacres. Et les mois ont passé, des années peut-être et un bateau a fini par arriver ; les soldats ont débarqué, quelques dizaines, cent… ils ont rétabli l’ordre en tuant, en brûlant les cases, en tirant au canon sur les villages et bien sûr en violant les femmes… Dans une logique toute guerrière. Il a fallu du temps pour oublier, mais les ancêtres sont restés dans la montagne, entre eux. Et cela dure depuis deux siècles et demi… Ils sont maintenant fous, tout roux (rires). Ils sont tous tout fou… Plus personne n’est allé chez eux. Ils règlent leurs affaires, en famille comme on dit.

 

Ma mère est partie, avec ma sœur et moi. Et puis elle nous a rendu… Elle en avait assez de jouer à l’amour maternel. Je comprends, c’est un rôle qui ne doit pas être surjoué, quand on tient à ce rôle… Alors quand on y tient pas… Elle est partie, en avion, loin en Amérique faire la révolution sexuelle. J’espère pour elle qu’elle en a bien profité. On l’a attendue tous les soirs pendant très longtemps, avec ma sœur, au milieu de la tribu de rouquins. C’est là que j’ai appris à boire le rhum… et à fumer. Le tabac, les feuilles, toutes les herbes… à onze ans, j’ai beaucoup plané. La cousine m’a dépucelé à douze, mais c’était pas bien. J’aurais voulu commencer par des blacks. Elles étaient plutôt attachantes les frangines… Mais je venais de la montagne et je crois qu’un atavisme historique engendrait une certaine méfiance à l’égard du petit blanc. Et si on avait survécu il y a si longtemps, c’est que mes ancêtres avaient dû jouer de la machette ou du fusil à pierre…

 

Elle n’est jamais revenue… ou bien je ne m’en souviens pas. Au lycée, à la ville, j’ai été mis très vite de côté, et les filles me fuyaient, avec mes dents sales et jaunies prématurément. Mes boutons purulents ne parlaient pas pour ma défense… Je n’aimais pas me baigner dans les cascades, pas doué pour le sport. Tandis que les gars de ma classe, baraqués, puissants, et virils… En excursion j’ai surpris Sophie sucer le nègre Virgile… J’ai compris là que j’étais disqualifié dans le grand combat pour le sexe. J’ai pratiqué le cinq contre un obstinément… Ils nous avaient chassé dans la montagne et voilà que maintenant ils nous piquaient nos femmes. C’est une valeur historique récurrente que la différenciation entre les races se fonde sur l’appropriation de la gent féminine. Marx avait raison sur ce point… Je ne sais pas si Goebbels avait réfléchi sur la question. L’absence de femmes rend, selon Lovecraft, une société bancale, chargée de prophéties négatives, transformant fondamentalement de fait une société patriarcale, en absence de référents, tout simplement.

 

C’est pourquoi l’anthropologie est une source infinie dans la quête du roman.

 

La philosophie de comptoir ne m’intéresse pas. Je préfère jouer aux cartes dans un bar de campagne en sirotant des Ricard.

 

Je me moque de l’avenir du monde car il n’en a pas.

 

La poésie est une barrière de fumée qui cache les poils des femmes.

 

Un enfant est toujours là où il ne devrait pas être… Telle est la question.

 

Je voulais ne rien faire. Ne rien faire et le dire.

 

J’ai toujours rêvé d’être un excellent musicien, un chanteur qui fasse vibrer les adolescentes. Aujourd’hui je peux dire que j’en suis un, avec les deux facettes réunies dans mon unité bicéphale.

 

La bourgeoisie est un état assez enviable, tant qu’il y aura des bourgeoises à baiser.

 

Je n’aime pas dégrafer mon pantalon devant l’ignorance.

 

Je suis en éternelle quête épistémologique. Je suis un poète épistémologue !

 

Il y a certainement un élément supra-humain, dans l’espace ou dans une autre dimension inconnue, supérieure à l’intelligence.

 

Je me définis comme un philosophe atemporel…

 

C’est indécent de travailler par les temps qui courent…

 

J’aspire à ma liberté et l’évalue à un million et demi de dollars, approximativement…

 

Je serai enterré au cimetière du Montparnasse à côté de Charles… Baudelaire.

 

Je suis blanc et je vous emmerde…

 

En fait, je me rends compte que je suis le nouveau et génial Gainsbourg moderne.

 

J’ai compris le mouvement de la société ; si je deviens « travlingue », je me ferai appeler Céline…

 

Fumer mes clopes en public entre l’annulaire et le majeur, en tordant la gueule : C’est la seule et véritable  ambition littéraire que je me porte.

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 17:28

 

Les rideaux s’écartent

De l’hiver sur notre brouillard

Et les pas se comptent

Tout doucement

Avec ses premiers rayons

Au bon soin du jour

Avant l’inexprimable

La tragédie du mot fin

Archivé

De photographies jaunies peintes

De silences absents

 

Partager cet article
Repost0
13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 13:49

 

Libre

la voiture se détache de la route divisée par un trait blanc continu le sol vient d’être refait et les trous cabossés ont été remplis de goudron noir semé de multiples cailloux blancs qui font déraper les pneus neufs la carrosserie brille de ses éclats et les angles droits de la voiture allume le règne de l’immaculé les kilomètres avalés d’une main l’autre tient une cigarette ou furtive posée sur la cuisse voisine l’odeur de l’essence celle de l’huile brûlée et le cœur de l’orage qui vibre et tente de merveilleux nuages gonflés du sel de la terre l’eau guérit des naufrages paradoxalement et l’attente de la pluie dessine un chemin insoupçonné la journée est passée entre les guêpes et les abeilles les mouches avides de la moindre particule les herbes hautes séchées piquantes griffent les cuisses du bambin la chaleur pèse depuis midi insupportable sur le crâne et les épaules les avant-bras les jambes frémissent de la course contre les heures d’avant le tonnerre commence nuages gris puis noirs et un drap uniformément blanc balaie le ciel avant les premiers éclairs et le bruit sourd lointain des premiers craquements qui se rapprochent droit directement sur le canal dont l’eau s’est figée l’eau tiède qui affole les poissons qui se jettent sur les hameçons les prises sont exceptionnelles avant le départ précipité vers la voiture stationnée sur le sable du bas côté entre le petit ravin et les joncs qui baignent dans les déchets industriels d’huiles et de gasoil les ajoncs marrons hérissent leurs poils vers le ciel qui se rapproche dans une allure démente la nuit tombe brusquement sur le monde d’une peur ancestrale portes et vitres soudain fermées inondées en un instant de gouttes énormes qui éclaboussent le sol l’eau de la rivière crépite de millions d’éclats et les grêlons explosent sur la carlingue dans des tambours hallucinés au premier contact le moteur crache et lance la voiture d’acier sur le bitume inondé couché sur le volant le conducteur devine la route alors que le ciel dépose tout ce qu’il semble contenir sur l’eau le ciel la terre et puis vient l’instant magique où tout s’arrête le virage corrompu par la direction rigide et la masse d’eau stagnée sur le goudron lisse la voiture alors se met à tourner sans fin toujours au milieu de la route sans aborder le fossé et assis sur les genoux de ma mère à l’avant de cette fusée terrestre je m’envole de ses bras qui n’ont su qui n’ont pu me retenir et ma tête tape contre le pare-brise avant qui seul m’arrête et me plonge pour une semaine dans le noir complet pour résorber le coquard d’un boxeur de deux années à peine dans le grand lit de mes parents je compte les heures entre les sommeils comme s’il n’y avait que deux couleurs au monde quand le noir s’ouvre soudain sur le blanc

 

 

Partager cet article
Repost0
12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 18:48

 

 

Le premier pas

à côté du lycée à quelques dizaines de mètres un décamètre avant le chemin à droite qui monte tout doucement vers les jardins ouvriers aux cabanes de bois polies et propres les plants s’alignent rationnellement et il n’y a pas de mauvaises herbes seules les traces des corps tassés courbés vers les terres sèches travaillent à se nourrir au zénith la terre brûle et fourbit au milieu du ravin coule un ruisseau qui se jette dans une vasque artificielle des nénuphars et des libellules peuplent ce monde de midi absent

les sous-bois rafraîchissent l’air et le monde des insectes explose poser chaque pas sur le sable ou une grosse pierre avant de commencer l’ascension du chemin forestier chaque pas avalé en appelle un autre puis un suivant le sac tire les épaules et on surveille les allées et venues furtives dans les buissons latéraux le monde de la nature ne nous appartient plus la sueur laisse une trace invisible et des mouches furieuses se précipitent vers nos yeux nous ne sommes pas des veaux la montée se rythme au jet de chaque pas et notre souffle illumine l’effort des kilomètres à venir après chaque montée un faux plat et puis une légère descente et puis remonter sans heurter une seule pierre ronde ou l’érosion des pluies d’un chemin raviné et travaillé par les saisons liquides

le ton de la marche lancé l’heure ne compte pas encore et le temps pris nous éloigne des nuisances de la vie un oiseau rare aux plumes de geai nous prévient de notre entrée sur son territoire

j’envie les territoires lents et les chemins hurlants leurs peines plus loin une ferme en ruines comme achevée on dit que des hommes y ont été tués durant la dernière guerre un champ ligaturé élève ses chaînes barbelées articulées contre notre présence car il n’y a plus de place pour les hommes dans ces terres abandonnées si proches du centre si loin des désirs cruels citadins

chaque arbre est un univers solitaire et étrange construit d’inconnu et de connu les branches cassées indiquent le chemin du sommet les rocs abandonnés par des millions d’années carcérales s’achèvent de se décomposer et quelques parois verticales d’une vingtaine de mètres doivent protéger de la vue une ou deux grottes notre chemin nous sépare de l’invisible et du complexe surveillés par la danse de deux buses en patrouille

sous les pieds le tamis des sables avant les strates de la terre noire dénudée par les excavatrices forestières

 

 

 

Partager cet article
Repost0
12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 18:36

 

 

- 6 -

 

 

 

Le peuple n’est jamais dupe ; jamais.

 

A la longue, il ne se trahit pas.

 

Ceux qui l’invoquent ont la triste mine de sombres commissaires.

 

C’est un courant d’eau fort instable.

 

Faible, le plus souvent.

 

Mais parfois violent, indompté.

 

Il se coule dans le silence du présent.

 

Pour se refonder.

 

Et renaître ailleurs.

 

Avec la faiblesse de sa force.

 

Engouffrant l’attaque.

 

L’avalant.

 

Pour mieux l’appesantir.

 

La noyer.

 

Au prix du sang.

 

à l’appel

 

à l’appel

 

à l’appel de mon nom

 

résonne le mot

 

Liberté.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Qui Je Suis.

  • : Le blog de jean-m.platier.over-blog.com
  • : Ce blog est un lieu de partage, de découvertes. Chaque jour, un poème pour la nuit sera donné à la lecture, à la réflexion. Un espace Manuscrits publiés et non publiés sera mis en ligne. Une place importante sera donnée à la réflexion théorique poétique.
  • Contact

Recherche

Archives

Pages