Magnifiques
quels seins magnifiques d’où coule le rêve et la pensée cette eau fruitée des délices plus qu’il n’en faut pour revivifier la mémoire le liquide nourrit l’être et vibre le sang d’aise au fond ce sont les mêmes choses identiques qui pilotent les sens et la mémoire le bleu des plumes et le noir des stylos bille le stylo plume imposé plus tard à l’université et la vieille machine à écrire qui tape et retape les mêmes lettres répétées en distance dans un rythme où le blues des mots résonne à la pensée qui tape dans le même temps unique alors que naîtra plus tard à la relecture un autre monde que celui espéré plus neutre plus noir ou plus sombre selon l’heure de la matinée la dépendance de la soirée et le jeu muet des absents lire à haute voix et puis s’arrêter effrayé de se sentir impuissant ou pire illégitime devant l’enjeu des étoiles ou du cours du fleuve qui renvoie à nos pieds les chimères inventées la saveur des pages additionnées dans un immense poème qui tarde à s’écrire et qui se construit patiemment au cours de saisons obtuses un miracle que de s’imposer ce travail en conscience de dessiner un chemin très personnel et qui ne daigne se nommer malgré les questions qui ne se posent jamais malgré le doute infini qui torture et qui obsède les réponses se trouvent dans les articulations et les souffles de baises de bouffes grandioses les rêves absolus de complicité et de fraternité car je ne peux rien faire sans cet esprit séculaire j’envie les heures complices qui brillent de l’élan salutaire et qui flétrit les mauvaises pensées les carnages des prières pour tenter de survivre dans la cohue des monstres la cohue des mondes déclarés parce qu’a priori il faudrait en être je rigole et je me tais dans l’ombre oui je préfère ignorer les fadaises et les rires subtils de la crainte le malaise de l’opinion faite déclarée dans une douane immobile ces camps de la pensée arithmétique où le faux domine le vrai je n’ai plus rien à déclarer sur la faillite des politiques infâmes et le mot n’est pas trop dur je suis les années longues et tristes de la déstructuration symbolique et si les mots sont implacables demeure leur trace qui définit le cadre autant que le contenu auxquelles les heures les semaines s’ajoutent alliées de brillantes inconnues on est seul souvent sur la terre et demain des rires féconds soulèveront notre poussière des prochaines batailles
car nous serons encore vivants comme des fleurs baignées dans un tableau d’absolu
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