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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 20:58

XI - le 22 mai.

le ministère et la préfecture ayant pour une fois largement surestimé

le nombre de manifestants angoissés à la consternation générale

et sous l’œil inquisiteur et inquiet des experts commentateurs journalistes

de toutes obédiences appointés qui ont révélé que trop de liberté donnée

entraîne de fait des atermoiements expériences douloureuses et remises en

question pour ceux qui se réclament être les professionnels de l’information

seule une agence de presse émirienne bien connue s’est interrogée sur les

motivations de ce drôle de peuple qui revendique la liberté de nuit de vivre

de vaquer du tomber du jour à sa levée comme si de rien n’était alors que les

monstres et assassins s’attaquent à de pauvres ères qui finissent de facto

digérés alors qu’il ne se passe rien de semblable dans toutes les autres contrées

du monde ce qui a pour conséquence bien sûr un double mouvement d’arrêt du tourisme

ce bijou néo industriel qui remplace la création de richesses créées ex abrupto

par des services parfois douteux certes repris d’un projet politique daté

de mille ans et en même temps la venue l’arrivée le débarquement d’une ribambelle

de journalistes aventuriers militaires d’occasion barbouzes sociétés de sécurité et

mercenaires qui voient en cette situation exceptionnelle un fromage comme jamais

peut-être ils n’auraient pu un jour en rêver

les chasseurs d’extra-terrestres ont été les plus nombreux certes

les mieux organisés technologiquement les mieux armés

mais certainement les plus influents dans l’ensemble des cercles

du pouvoir central le municipal s’étant comme par évanescence dissout

avec son maire et là ce n’est pas cher du tout car en l’absence

de direction politique tout un chacun a pu s’apercevoir que les services

missions groupes unités et pôles ayant perdu le nord fonctionnent

beaucoup mieux selon le vieil et fameux adage

moins il y a de chefs plus il existe de libertés de faire d’agir de créer et

d’inventer

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8 mars 2015 7 08 /03 /mars /2015 10:35

X - le 21 mai.

puis est venu le temps des manifestations

d’une jeunesse lasse de se laisser

enfermer dans l’appel de générations conscrites

à descendre de par les rues à crier hurler

cette intense lassitude pour revendiquer la levée

du couvre-feu en dépit des risques encourus

soit 8 jours exactement de prison et une amende de 150

euros AVEC SURSIS pour celui qui se ferait prendre

à la tombée des nuits à errer seul ou en compagnie

on ne peut plus mais alors plus du tout

tout changer pour que rien ne bouge dans ce pays carcéral

où seuls les initiés décident pour les autres les jeunes

les vieux les pauvres qui sont toujours les plus nombreux

à renoncer à exister

mais ce brillant interdit n’a eu aucun effet notoire

puisqu’il n’y avait personne pour contrôler les non impétrants

à la nuit tombée contrevenants insoumis qui contestent ainsi

par leur sortie physique l’ordre établi et si manifestation il y a eu

elles ont été généreuses inventives de slogans entre le « ouvrez la nuit »

et « laissez-nous errer à mort s’il le faut » on a tout vu tout entendu

mais il n’est pas certain qu’il en sortira quelque chose

les cortèges se sont disloqués à chaque journée cérémonielle une

demi-heure avant la tombée du jour à l’appel des organisations

mouvements partis associations fédérations car si contestation et unité

il y a eu la prudence est mère de toutes les vertus même si

quelques vagues affrontements d’ultras avec les forces de l’ordre

ont occasionné deux ou trois blessés légers et des arrestations

on connaît le manège et celui-ci est bien réglé

à la satisfaction générale

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 21:24

Me voici à Bienne en Suisse un froid très humide

pénètre votre chair et jusques à vos os

heureusement L’Arcade offre un climat iso-

therme exorable à ma constitution timide

j’aime autant ça que l’air brûlant des pyramides

pas un café quand il m’en faut tout un réseau

pour apprivoiser le désert comme en un zoo

on reclut le sauvage ou avec des cnémides

on garantit ses os des durs crocs du réel

le pinot noir est bon son prix plus que Javel

corrosif on se dit qu’elle est chère la Suisse

peut-être que ça la réchauffe le pognon

je m’en tiens au plus vieux des remèdes la cuisse

blanche des jeunes meufs et tendre leur oignon

Laurent Fourcaut

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28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 14:02

IX - le 20 mai.

il ne se passe rien

le 20 mai 2013 et la pluie n’a cessé de tomber

puis les nuages noirs sont devenus blancs de grêlons assourdissants

ce 20 mai est un jour sans nom et on compte c’est un comble

plusieurs noyés qui avaient le loisir de loger dans des caves ou des parkings

car c’est bien c’est chauffé sauf les jours de crue ou de fuite du temps sur les

épaules en plus des réduits cabanons écrasés soudainement par des arbres

en forêt de Meudon ou de Vincennes un pied à terre pour les pauvres

un ministre et ses secrétaires d’Etats sont venus sur place admirables façades

de visages graves aux dents charismatiques devant les caméras pour le JT qui

jette de l’émotion pure et synchrone mais les agences n’en ont fait qu’une petite

info tant pis pour les grôles à quatre cents sacs bonnes à jeter ça intéresse qui

fut la seule question à se poser dans le silence du massacre des branches de la boue

et de l’eau qui délave les caillots de sang caillé n’y aura-il donc jamais de paix

définitive sur cette terre et pourquoi

pourquoi ces événements surviennent synchronisés pourquoi

le mal se répand et frappe par hasard et le 7 du même mois

les morts continuent tout aussi sordides et sanglants à s’accumuler

l’horreur atteint son acmé quand un ministre en personne sur sa moto

1100 centimètres cube disparaît envolé on ne retrouvera plus tard

qu’un casque des bottes de moto et un blouson de cuir noir

ensanglanté il avait été comme aspiré et c’est alors à cet instant précis

que fut émise l’hypothèse de la venue sur terre non pas de l’archange

Gabriel ou d’un exterminateur titanesque mais de méchants

extra-terrestres terrifiants mangeurs d’hommes et ce de nuit et sans témoin

car aucune caméra de sécurité de surveillance ni aucun radar n’a pu

prendre le moindre cliché ou enregistrement d’actes hautement

répréhensibles le ministre a quant à lui eut l’honneur

de bénéficier de funérailles nationales dans la cour des Invalides filmées

en direct et retransmises sur toutes les chaînes avec au préalable remise

des insignes de Chevalier de la légion pour services rendus à la nation

il a été enterré en catimini au cimetière municipal de Bagneux non loin

du quartier des sans-abris morts sans identité ni voix les voies de dieu semblent

éternelles il faut noter que le cercueil ministériel mesurait 60 cm ne

contenant que quelques restes pas tout à fait digérés ni déglutis

les pouvoirs constitués se sont mobilisés pour être à la hauteur de l’événement

devant cette immense injustice qu’un des leurs fusse sacrifié comme un

vulgaire pékin de nuit massacré et l’ordre de mobilisation générale fut sonné

un beau matin dans les villes agglomérations bourgs villages villes nouvelles

et quartiers sensibles où la sémantique n’a plus le même sens ni la même signification

qu’ailleurs et si étrange fut cet appel en un unique pays regardé avec méfiance par

ses voisins immédiats européens avec un peu d’indulgence par le Conseil de sécurité

et avec force ironie par les grands de ce monde de Moscou à Pékin de Dehli à

Brasilia l’Allemagne elle ne réagit point seuls Monaco et Andorre rétablirent

fissa un contrôle aux frontières

la mobilisation a été menée à tous points de vue en dépit du bon sens

dans cette désorganisation ce désordre similaires aux grandes déroutes

le dénominateur commun de l’étrange défaite du pays du rationalisme et du cartésianisme

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 09:42

VIII - le 19 mai.

alors de Lovecraft à Michel Houellebecq peuvent bien se secouer les puces

l’horrible nouvelle se dresse à la frontière des paliers de décompression

fermer respirer espérer renaître que ressentez-vous à un pas de votre mort

et quelle couleur ont les yeux qui vous voient partir les mains nues le

cœur vide et la honte apparue au sommet des sourcils qui sont les croque-

morts de la pensée qui ne fleurit plus ainsi l’enfer s’est dévoilé plus puissant

que les journées les plus noires du siècle passé un siècle de mort et de sang

aux cris qui hantent encore les vallées les plaines les rives des usines mais qui

veut voir entendre les racines du mal poser la question c’est y répondre et

lointaines sont les phrases formulées officielles faux-cul et pourtant si éloignées

de la réalité des hommes

donc la nuit s’est livrée avec son cortège de morts et de sang il a fallu plusieurs

jours pour les identifier et la société qui à l’origine avait pour vocation d’organiser

le suicide collectif avec pour président Monsieur Jean-Claude s’est transformée

rapidement en société en actions cotée en bourse les cours explosent dit-on à la

City de Londres or il est rare qu’en notre pays l’on sache faire des affaires

fructueuses le cours de la mort est au plus haut et les profits promettent

d’étonnantes plus-values stocks options et jetons de présence fort avantageux pour

les membres du CA ils se battent tous désormais pour en faire partie même un

éminent ecclésiastique aurait postulé si le printemps et l’été furent sordides

une hirondelle ne fait pas le printemps et voici le peuple les gens comme ensorcelés

devant ces événements inexpliqués pour reprendre la phraséologie officielle

l’automne entraîne une forte dégradation du ressenti et ne parle pas de l’hiver

qui voit se réduire le jour à la portion congrue d’une tête d’Amazonien cuite bouillie

après la déroute et si le nombre des meurtres obscurs diminue fortement à la fin de l’été

il n’empêche que l’on affirme que les mois qui suivent ont connu une étrange équation

leur localisation fut multipliée par trois au-delà même du boulevard périphérique mais

le nombre de tués a diminué à quelques sujets massacrés atrophiés bousillés sans que

personne ne songe à formuler une hypothèse plus crédible que celle qui est proposée

sauf à retenir l’idée que la police ne faisait pas ou mal son travail bien qu’on eut révoqué

le Préfet et la direction du quai des Orfèvres qui en la matière devait en savoir un peu plus

long que le message d’un aujourd’hui aseptisé qui frôle le néant

l’hiver venu la nuit tombe en plein jour le décalage horaire calqué sur celui de Berlin il y a soixante-

dix ans n’aide pas aux flux des activités citadines les bureaux ferment plus tôt

que d’habitude sous la pression d’organisations amicales les ministères restent porte

close dès 16 heures trente minutes mêmes les hôpitaux couvents auberges

restaurants écoles publiques et privées crèches synagogues grande Mosquée ferment

leurs portes au public celui-ci recevant l’ordre d’aller se faire pendre ailleurs

je tiens à particulièrement signaler qu’il en est de même des mairies des commissariats

de police même si une ex candidate à la fonction suprême émit l’idée simple et de bon

aloi d’imposer l’obligation de raccompagner à son domicile tout fonctionnaire qui verrait

son service prolongé après la tombée de la nuit alors se posa tout naturellement la question

de savoir qui mais oui qui raccompagnerait les accompagnateurs

c’est à ce moment précis que les électeurs ont compris que les questions

les plus élémentaires ne peuvent désormais obtenir de réponse ferme ou sommaire

conscients de l’absence de décision cohérente intelligente d’évidence et c’est alors

qu’ils comprirent qu’ils étaient bel et bien foutus

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 21:44

VII - le 18 mai.

avec l’instruction suprême de ne pas révéler dans la mesure des possibles

dans les medias autorisés déclarez essayez un peu d’épeler d’entendre

ne serait-ce que susurrer le nom prénom de l’assassin ni sa religion car cela

ne peut coller avec le cadre de la politique correcte mise en ligne dans

l’approche capitale du profit en quelques cinquante années construit

sur une concurrence servile et aujourd’hui encore deux gendarmes de très

jeunes femmes sont tirées comme des lapins dans le Sud puis trois

soldats un père trois enfants abattus comme dans un champ d’holocauste

le tireur derrière placé sur le côté qui vise calmement que la balle parte

divise les chairs pénètre en vrillant déchirant et l’adolescent poignardé

lors d’une fête héraultaise alors on donne aux regards télévisuels des marches

d’enterrement avec portrait et monceaux de fleurs blanches alors que l’on suppose

en hauts lieux dans les sphères et cercles de décision que les assassins sont

d’abord les principales victimes et que la justice fera son œuvre combien même

les familles survivront n’est-ce pas le temps du silence fera oui son œuvre

et les hypothèses les titres de futurs colloques thèses et l’on oubliera très vite

le temps d’oublier en attendant la prochaine liste de ce qui ne peut encore

se nommer une guerre intestine une cinquième colonne qui avance sans bruit

sans que la langue des mots fuse ne réagisse alors je dis que le poème s’écrit

pour rétablir la vérité tue pour rétablir la réalité pour déclarer haut et fort l’univers

du crime dans un nouveau genre de livre-poème policier

où enfin l’on nommerait ce qui ne peut être nommé et que chacun sait

dans sa conscience ce que chacun tait dans sa décadence identique

à celle des nations disparues devenues serviles à refouler leur génie

mystérieux et leur force surhumaine contre l’occupation

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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 10:37

VI - le 17 mai.

et l’on se dit le jour dans le silence des regards blessés

que l’on paye cher nos écarts et la vie d’antan pressée

nos dépenses de vie facile nos plaintes excessives nos

drames larvés les cachets quotidiens pour dormir maigrir

ou bien baiser alors qu’il aurait fallu suivre les lignes de

simples principes de l’existence les berges de l’excellence

et nos envies les plus pures éloquentes nos faiblesses aussi

qu’il aurait fallu aimer vivre et non se dissoudre dans des

drogues sans goût ou des alcools périmés avant même d’avoir

été bus oui nous savions tout hélas ressentions le moindre

des pincements au cœur et faute de courage d’envie faute

d’avoir saisi chaque opportunité nous nous sommes laissés

enfermés dans cette cage plaquée or où l’on se figurait

qu’être seul serait la meilleure des solutions alors que nous sommes

devenus victime et bourreau à la fois de notre âme de

notre corps et si nous avions pu corrompre ceux de nos

parents de nos enfants nous avions le secret espoir d’être

à tout bout de champs haï car nous étions bel et bien les

champions de la haine de nous-mêmes ayant perdu nos chants

nos valeurs et principes premiers confondus et confondants

l’origine des temps et les conséquences des principes fondamentaux

prononcés nous ne savons plus qui nous sommes d’où nous

venons et surtout ni ce que nous voulons de notre terre promise

alors nous sommes partis en votant avec nos pieds nous

avons quitté le navire en abandonnant nos morts nos aïeux

nos frères nos sœurs et nos animaux serviles nous avons tout

laissé à bon compte aux barbares débarqués en robe et en Nike

révélées le pays de la liberté s’est sabordé en quelques années

et désormais les crimes trimestriels s’étalonnent à longueur

de JT barbant et on tue trois enfants sur le sol français

dans le retour irréel des Einsatzgruppen d’une balle dans la tête à bout

portant alors on tue en direct l’idée même d’enfance d’

humanité

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11 janvier 2015 7 11 /01 /janvier /2015 14:19

V - le 17 mai.

la nuit une bruine tombe et dieu sait ce qu’il

peut arriver au cœur de ces ténèbres sombres

certains ont mis l’index sur des tribus cannibales

coupeurs de têtes mangeurs de foie collectionneurs

de nez d’oreilles de fémurs en provenance de Nouvelle

Guinée mais si un ou plusieurs spécimens de ces

zozos hantent les caves ou les chantiers ou les ruelles des restaurants

se trouvant par un extraordinaire hasard au cœur de la cité

cela semble bizarre autant qu’étrange qu’un ou deux individus

aient massacré avec une telle constance depuis un bon mois

143 personnes hommes pour la grande majorité hormis

treize péripatéticiennes opérant à proximité du bois mais

dont beaucoup il faut bien l’avouer se trouvaient de sexe

opposé plus un enfant roumain perdu sur la voie ferrée

condamnée côté 12ème et les autres au hasard des rues

du boulevard Arago à proximité de la Santé sous

le masque des platanes en fleurs ah elle est belle la cité

fermée à ses banlieues par des portes symboliques

restaurées en chicanes longs feux rouges et radars

automatisés interposés une ville de rêves disait-on toute en rondeur

pour nous persuader de notre bonheur à faible coût

mais les faits sont têtus alors que nous avions

tant nous n’avons plus rien n’est-ce pas rien que nos

espoirs perdus et nos regrets passés que la vie est triste

sans certitudes quand même prier relève de l’inconscience

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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 14:08

à huppe fins oiseaux que le froid extasie

sur l'herbe aux marais entre Sainte-Mère et mer

trois juments nous observent de leur œil sans mer-

cy on dirait que l'air bleu est d'un noir d'Asie

l'année 14 meurt d'un coup d'euthanasie

se fourre au chaud moelleux de l'underground enfer

fait trois tours et renaît aussitôt qu'elle émer-

ge au mitan du grand show nouveau Count Basie

je meurs moi et renais chaque fois un peu moins

mais flirte avec l'espoir (mon ange en est témoin

même il n'en revient pas) que tantôt je me coule

au ventre Déméter émetteur de blé noir

escomptant l'euphorie du quidam qui s'écroule

envoûté par la déesse au vaste entonnoir

Laurent FOURCAUT

Auteur de En attendant la fin du moi

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21 décembre 2014 7 21 /12 /décembre /2014 13:42

Je rentre de Toulouse ami plus mort que vif

très peu dormi depuis des nuits conf éprouvante

avion retardé par voyageur maladif

- je t'en veux faire le récit que point n'invente

« y a-t-il un toubib dans l'avion ? » captivante

question vient une fille ausculte l'homme aux tifs

pleins de sueur il va mieux l'avion part chacun vante

le talent de la meuf or en vue des fortifs

plutôt dans l'Orlybus me trouve à côté d'elle

interne en obstétrique vais-je être infidèle

à ma mie ? non mais je vis superbe son cul

dans l'avion et aussi son nombril quelle liesse !

la suite je dirai si t'aboules ta pièce...

merci - t'attends pas à un truc à la Dracu

Donc elle ôte son sac du si-ège au bord d'elle

je m'assois mais tu me connais d'un imposteur

je crains d'offrir la vue me voue au composteur

in petto aussi sec lors découpe en rondelles

mon lombric et lui sers faible une mortadelle

elle est ravie a encor cinq ans au compteur

d'études croit au service non profiteur

public je dis bravo lui fais ma ritournelle

littéraire (on se hausse malgré tout du col)

mais las je bafouillons en façon Darry Cowl

elle est déçue et c'est son cul qu'elle m'objecte

- toi prince de la drague enseigne-moi le truc

pour complaire aux nanas que perso je débecte

cesser de leur apparaître comme un trouduc

Laurent FOURCAUT

Auteur de En attendant la fin du moi, éd. Bérénice

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