15 mars 2015
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XI - le 22 mai.
le ministère et la préfecture ayant pour une fois largement surestimé
le nombre de manifestants angoissés à la consternation générale
et sous l’œil inquisiteur et inquiet des experts commentateurs journalistes
de toutes obédiences appointés qui ont révélé que trop de liberté donnée
entraîne de fait des atermoiements expériences douloureuses et remises en
question pour ceux qui se réclament être les professionnels de l’information
seule une agence de presse émirienne bien connue s’est interrogée sur les
motivations de ce drôle de peuple qui revendique la liberté de nuit de vivre
de vaquer du tomber du jour à sa levée comme si de rien n’était alors que les
monstres et assassins s’attaquent à de pauvres ères qui finissent de facto
digérés alors qu’il ne se passe rien de semblable dans toutes les autres contrées
du monde ce qui a pour conséquence bien sûr un double mouvement d’arrêt du tourisme
ce bijou néo industriel qui remplace la création de richesses créées ex abrupto
par des services parfois douteux certes repris d’un projet politique daté
de mille ans et en même temps la venue l’arrivée le débarquement d’une ribambelle
de journalistes aventuriers militaires d’occasion barbouzes sociétés de sécurité et
mercenaires qui voient en cette situation exceptionnelle un fromage comme jamais
peut-être ils n’auraient pu un jour en rêver
les chasseurs d’extra-terrestres ont été les plus nombreux certes
les mieux organisés technologiquement les mieux armés
mais certainement les plus influents dans l’ensemble des cercles
du pouvoir central le municipal s’étant comme par évanescence dissout
avec son maire et là ce n’est pas cher du tout car en l’absence
de direction politique tout un chacun a pu s’apercevoir que les services
missions groupes unités et pôles ayant perdu le nord fonctionnent
beaucoup mieux selon le vieil et fameux adage
moins il y a de chefs plus il existe de libertés de faire d’agir de créer et
d’inventer
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Un poème pour la nuit
8 mars 2015
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X - le 21 mai.
puis est venu le temps des manifestations
d’une jeunesse lasse de se laisser
enfermer dans l’appel de générations conscrites
à descendre de par les rues à crier hurler
cette intense lassitude pour revendiquer la levée
du couvre-feu en dépit des risques encourus
soit 8 jours exactement de prison et une amende de 150
euros AVEC SURSIS pour celui qui se ferait prendre
à la tombée des nuits à errer seul ou en compagnie
on ne peut plus mais alors plus du tout
tout changer pour que rien ne bouge dans ce pays carcéral
où seuls les initiés décident pour les autres les jeunes
les vieux les pauvres qui sont toujours les plus nombreux
à renoncer à exister
mais ce brillant interdit n’a eu aucun effet notoire
puisqu’il n’y avait personne pour contrôler les non impétrants
à la nuit tombée contrevenants insoumis qui contestent ainsi
par leur sortie physique l’ordre établi et si manifestation il y a eu
elles ont été généreuses inventives de slogans entre le « ouvrez la nuit »
et « laissez-nous errer à mort s’il le faut » on a tout vu tout entendu
mais il n’est pas certain qu’il en sortira quelque chose
les cortèges se sont disloqués à chaque journée cérémonielle une
demi-heure avant la tombée du jour à l’appel des organisations
mouvements partis associations fédérations car si contestation et unité
il y a eu la prudence est mère de toutes les vertus même si
quelques vagues affrontements d’ultras avec les forces de l’ordre
ont occasionné deux ou trois blessés légers et des arrestations
on connaît le manège et celui-ci est bien réglé
à la satisfaction générale
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Un poème pour la nuit
2 mars 2015
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Me voici à Bienne en Suisse un froid très humide
pénètre votre chair et jusques à vos os
heureusement L’Arcade offre un climat iso-
therme exorable à ma constitution timide
j’aime autant ça que l’air brûlant des pyramides
pas un café quand il m’en faut tout un réseau
pour apprivoiser le désert comme en un zoo
on reclut le sauvage ou avec des cnémides
on garantit ses os des durs crocs du réel
le pinot noir est bon son prix plus que Javel
corrosif on se dit qu’elle est chère la Suisse
peut-être que ça la réchauffe le pognon
je m’en tiens au plus vieux des remèdes la cuisse
blanche des jeunes meufs et tendre leur oignon
Laurent Fourcaut
28 février 2015
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IX - le 20 mai.
il ne se passe rien
le 20 mai 2013 et la pluie n’a cessé de tomber
puis les nuages noirs sont devenus blancs de grêlons assourdissants
ce 20 mai est un jour sans nom et on compte c’est un comble
plusieurs noyés qui avaient le loisir de loger dans des caves ou des parkings
car c’est bien c’est chauffé sauf les jours de crue ou de fuite du temps sur les
épaules en plus des réduits cabanons écrasés soudainement par des arbres
en forêt de Meudon ou de Vincennes un pied à terre pour les pauvres
un ministre et ses secrétaires d’Etats sont venus sur place admirables façades
de visages graves aux dents charismatiques devant les caméras pour le JT qui
jette de l’émotion pure et synchrone mais les agences n’en ont fait qu’une petite
info tant pis pour les grôles à quatre cents sacs bonnes à jeter ça intéresse qui
fut la seule question à se poser dans le silence du massacre des branches de la boue
et de l’eau qui délave les caillots de sang caillé n’y aura-il donc jamais de paix
définitive sur cette terre et pourquoi
pourquoi ces événements surviennent synchronisés pourquoi
le mal se répand et frappe par hasard et le 7 du même mois
les morts continuent tout aussi sordides et sanglants à s’accumuler
l’horreur atteint son acmé quand un ministre en personne sur sa moto
1100 centimètres cube disparaît envolé on ne retrouvera plus tard
qu’un casque des bottes de moto et un blouson de cuir noir
ensanglanté il avait été comme aspiré et c’est alors à cet instant précis
que fut émise l’hypothèse de la venue sur terre non pas de l’archange
Gabriel ou d’un exterminateur titanesque mais de méchants
extra-terrestres terrifiants mangeurs d’hommes et ce de nuit et sans témoin
car aucune caméra de sécurité de surveillance ni aucun radar n’a pu
prendre le moindre cliché ou enregistrement d’actes hautement
répréhensibles le ministre a quant à lui eut l’honneur
de bénéficier de funérailles nationales dans la cour des Invalides filmées
en direct et retransmises sur toutes les chaînes avec au préalable remise
des insignes de Chevalier de la légion pour services rendus à la nation
il a été enterré en catimini au cimetière municipal de Bagneux non loin
du quartier des sans-abris morts sans identité ni voix les voies de dieu semblent
éternelles il faut noter que le cercueil ministériel mesurait 60 cm ne
contenant que quelques restes pas tout à fait digérés ni déglutis
les pouvoirs constitués se sont mobilisés pour être à la hauteur de l’événement
devant cette immense injustice qu’un des leurs fusse sacrifié comme un
vulgaire pékin de nuit massacré et l’ordre de mobilisation générale fut sonné
un beau matin dans les villes agglomérations bourgs villages villes nouvelles
et quartiers sensibles où la sémantique n’a plus le même sens ni la même signification
qu’ailleurs et si étrange fut cet appel en un unique pays regardé avec méfiance par
ses voisins immédiats européens avec un peu d’indulgence par le Conseil de sécurité
et avec force ironie par les grands de ce monde de Moscou à Pékin de Dehli à
Brasilia l’Allemagne elle ne réagit point seuls Monaco et Andorre rétablirent
fissa un contrôle aux frontières
la mobilisation a été menée à tous points de vue en dépit du bon sens
dans cette désorganisation ce désordre similaires aux grandes déroutes
le dénominateur commun de l’étrange défaite du pays du rationalisme et du cartésianisme
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Un poème pour la nuit
22 février 2015
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VIII - le 19 mai.
alors de Lovecraft à Michel Houellebecq peuvent bien se secouer les puces
l’horrible nouvelle se dresse à la frontière des paliers de décompression
fermer respirer espérer renaître que ressentez-vous à un pas de votre mort
et quelle couleur ont les yeux qui vous voient partir les mains nues le
cœur vide et la honte apparue au sommet des sourcils qui sont les croque-
morts de la pensée qui ne fleurit plus ainsi l’enfer s’est dévoilé plus puissant
que les journées les plus noires du siècle passé un siècle de mort et de sang
aux cris qui hantent encore les vallées les plaines les rives des usines mais qui
veut voir entendre les racines du mal poser la question c’est y répondre et
lointaines sont les phrases formulées officielles faux-cul et pourtant si éloignées
de la réalité des hommes
donc la nuit s’est livrée avec son cortège de morts et de sang il a fallu plusieurs
jours pour les identifier et la société qui à l’origine avait pour vocation d’organiser
le suicide collectif avec pour président Monsieur Jean-Claude s’est transformée
rapidement en société en actions cotée en bourse les cours explosent dit-on à la
City de Londres or il est rare qu’en notre pays l’on sache faire des affaires
fructueuses le cours de la mort est au plus haut et les profits promettent
d’étonnantes plus-values stocks options et jetons de présence fort avantageux pour
les membres du CA ils se battent tous désormais pour en faire partie même un
éminent ecclésiastique aurait postulé si le printemps et l’été furent sordides
une hirondelle ne fait pas le printemps et voici le peuple les gens comme ensorcelés
devant ces événements inexpliqués pour reprendre la phraséologie officielle
l’automne entraîne une forte dégradation du ressenti et ne parle pas de l’hiver
qui voit se réduire le jour à la portion congrue d’une tête d’Amazonien cuite bouillie
après la déroute et si le nombre des meurtres obscurs diminue fortement à la fin de l’été
il n’empêche que l’on affirme que les mois qui suivent ont connu une étrange équation
leur localisation fut multipliée par trois au-delà même du boulevard périphérique mais
le nombre de tués a diminué à quelques sujets massacrés atrophiés bousillés sans que
personne ne songe à formuler une hypothèse plus crédible que celle qui est proposée
sauf à retenir l’idée que la police ne faisait pas ou mal son travail bien qu’on eut révoqué
le Préfet et la direction du quai des Orfèvres qui en la matière devait en savoir un peu plus
long que le message d’un aujourd’hui aseptisé qui frôle le néant
l’hiver venu la nuit tombe en plein jour le décalage horaire calqué sur celui de Berlin il y a soixante-
dix ans n’aide pas aux flux des activités citadines les bureaux ferment plus tôt
que d’habitude sous la pression d’organisations amicales les ministères restent porte
close dès 16 heures trente minutes mêmes les hôpitaux couvents auberges
restaurants écoles publiques et privées crèches synagogues grande Mosquée ferment
leurs portes au public celui-ci recevant l’ordre d’aller se faire pendre ailleurs
je tiens à particulièrement signaler qu’il en est de même des mairies des commissariats
de police même si une ex candidate à la fonction suprême émit l’idée simple et de bon
aloi d’imposer l’obligation de raccompagner à son domicile tout fonctionnaire qui verrait
son service prolongé après la tombée de la nuit alors se posa tout naturellement la question
de savoir qui mais oui qui raccompagnerait les accompagnateurs
c’est à ce moment précis que les électeurs ont compris que les questions
les plus élémentaires ne peuvent désormais obtenir de réponse ferme ou sommaire
conscients de l’absence de décision cohérente intelligente d’évidence et c’est alors
qu’ils comprirent qu’ils étaient bel et bien foutus
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Un poème pour la nuit
1 février 2015
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VII - le 18 mai.
avec l’instruction suprême de ne pas révéler dans la mesure des possibles
dans les medias autorisés déclarez essayez un peu d’épeler d’entendre
ne serait-ce que susurrer le nom prénom de l’assassin ni sa religion car cela
ne peut coller avec le cadre de la politique correcte mise en ligne dans
l’approche capitale du profit en quelques cinquante années construit
sur une concurrence servile et aujourd’hui encore deux gendarmes de très
jeunes femmes sont tirées comme des lapins dans le Sud puis trois
soldats un père trois enfants abattus comme dans un champ d’holocauste
le tireur derrière placé sur le côté qui vise calmement que la balle parte
divise les chairs pénètre en vrillant déchirant et l’adolescent poignardé
lors d’une fête héraultaise alors on donne aux regards télévisuels des marches
d’enterrement avec portrait et monceaux de fleurs blanches alors que l’on suppose
en hauts lieux dans les sphères et cercles de décision que les assassins sont
d’abord les principales victimes et que la justice fera son œuvre combien même
les familles survivront n’est-ce pas le temps du silence fera oui son œuvre
et les hypothèses les titres de futurs colloques thèses et l’on oubliera très vite
le temps d’oublier en attendant la prochaine liste de ce qui ne peut encore
se nommer une guerre intestine une cinquième colonne qui avance sans bruit
sans que la langue des mots fuse ne réagisse alors je dis que le poème s’écrit
pour rétablir la vérité tue pour rétablir la réalité pour déclarer haut et fort l’univers
du crime dans un nouveau genre de livre-poème policier
où enfin l’on nommerait ce qui ne peut être nommé et que chacun sait
dans sa conscience ce que chacun tait dans sa décadence identique
à celle des nations disparues devenues serviles à refouler leur génie
mystérieux et leur force surhumaine contre l’occupation
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Un poème pour la nuit
25 janvier 2015
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VI - le 17 mai.
et l’on se dit le jour dans le silence des regards blessés
que l’on paye cher nos écarts et la vie d’antan pressée
nos dépenses de vie facile nos plaintes excessives nos
drames larvés les cachets quotidiens pour dormir maigrir
ou bien baiser alors qu’il aurait fallu suivre les lignes de
simples principes de l’existence les berges de l’excellence
et nos envies les plus pures éloquentes nos faiblesses aussi
qu’il aurait fallu aimer vivre et non se dissoudre dans des
drogues sans goût ou des alcools périmés avant même d’avoir
été bus oui nous savions tout hélas ressentions le moindre
des pincements au cœur et faute de courage d’envie faute
d’avoir saisi chaque opportunité nous nous sommes laissés
enfermés dans cette cage plaquée or où l’on se figurait
qu’être seul serait la meilleure des solutions alors que nous sommes
devenus victime et bourreau à la fois de notre âme de
notre corps et si nous avions pu corrompre ceux de nos
parents de nos enfants nous avions le secret espoir d’être
à tout bout de champs haï car nous étions bel et bien les
champions de la haine de nous-mêmes ayant perdu nos chants
nos valeurs et principes premiers confondus et confondants
l’origine des temps et les conséquences des principes fondamentaux
prononcés nous ne savons plus qui nous sommes d’où nous
venons et surtout ni ce que nous voulons de notre terre promise
alors nous sommes partis en votant avec nos pieds nous
avons quitté le navire en abandonnant nos morts nos aïeux
nos frères nos sœurs et nos animaux serviles nous avons tout
laissé à bon compte aux barbares débarqués en robe et en Nike
révélées le pays de la liberté s’est sabordé en quelques années
et désormais les crimes trimestriels s’étalonnent à longueur
de JT barbant et on tue trois enfants sur le sol français
dans le retour irréel des Einsatzgruppen d’une balle dans la tête à bout
portant alors on tue en direct l’idée même d’enfance d’
humanité
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Un poème pour la nuit
11 janvier 2015
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V - le 17 mai.
la nuit une bruine tombe et dieu sait ce qu’il
peut arriver au cœur de ces ténèbres sombres
certains ont mis l’index sur des tribus cannibales
coupeurs de têtes mangeurs de foie collectionneurs
de nez d’oreilles de fémurs en provenance de Nouvelle
Guinée mais si un ou plusieurs spécimens de ces
zozos hantent les caves ou les chantiers ou les ruelles des restaurants
se trouvant par un extraordinaire hasard au cœur de la cité
cela semble bizarre autant qu’étrange qu’un ou deux individus
aient massacré avec une telle constance depuis un bon mois
143 personnes hommes pour la grande majorité hormis
treize péripatéticiennes opérant à proximité du bois mais
dont beaucoup il faut bien l’avouer se trouvaient de sexe
opposé plus un enfant roumain perdu sur la voie ferrée
condamnée côté 12ème et les autres au hasard des rues
du boulevard Arago à proximité de la Santé sous
le masque des platanes en fleurs ah elle est belle la cité
fermée à ses banlieues par des portes symboliques
restaurées en chicanes longs feux rouges et radars
automatisés interposés une ville de rêves disait-on toute en rondeur
pour nous persuader de notre bonheur à faible coût
mais les faits sont têtus alors que nous avions
tant nous n’avons plus rien n’est-ce pas rien que nos
espoirs perdus et nos regrets passés que la vie est triste
sans certitudes quand même prier relève de l’inconscience
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Un poème pour la nuit
4 janvier 2015
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à huppe fins oiseaux que le froid extasie
sur l'herbe aux marais entre Sainte-Mère et mer
trois juments nous observent de leur œil sans mer-
cy on dirait que l'air bleu est d'un noir d'Asie
l'année 14 meurt d'un coup d'euthanasie
se fourre au chaud moelleux de l'underground enfer
fait trois tours et renaît aussitôt qu'elle émer-
ge au mitan du grand show nouveau Count Basie
je meurs moi et renais chaque fois un peu moins
mais flirte avec l'espoir (mon ange en est témoin
même il n'en revient pas) que tantôt je me coule
au ventre Déméter émetteur de blé noir
escomptant l'euphorie du quidam qui s'écroule
envoûté par la déesse au vaste entonnoir
Laurent FOURCAUT
Auteur de En attendant la fin du moi
21 décembre 2014
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Je rentre de Toulouse ami plus mort que vif
très peu dormi depuis des nuits conf éprouvante
avion retardé par voyageur maladif
- je t'en veux faire le récit que point n'invente
« y a-t-il un toubib dans l'avion ? » captivante
question vient une fille ausculte l'homme aux tifs
pleins de sueur il va mieux l'avion part chacun vante
le talent de la meuf or en vue des fortifs
plutôt dans l'Orlybus me trouve à côté d'elle
interne en obstétrique vais-je être infidèle
à ma mie ? non mais je vis superbe son cul
dans l'avion et aussi son nombril quelle liesse !
la suite je dirai si t'aboules ta pièce...
merci - t'attends pas à un truc à la Dracu
Donc elle ôte son sac du si-ège au bord d'elle
je m'assois mais tu me connais d'un imposteur
je crains d'offrir la vue me voue au composteur
in petto aussi sec lors découpe en rondelles
mon lombric et lui sers faible une mortadelle
elle est ravie a encor cinq ans au compteur
d'études croit au service non profiteur
public je dis bravo lui fais ma ritournelle
littéraire (on se hausse malgré tout du col)
mais las je bafouillons en façon Darry Cowl
elle est déçue et c'est son cul qu'elle m'objecte
- toi prince de la drague enseigne-moi le truc
pour complaire aux nanas que perso je débecte
cesser de leur apparaître comme un trouduc
Laurent FOURCAUT
Auteur de En attendant la fin du moi, éd. Bérénice