Fabrique le chemin
de mille trames
traverses et rails
qui roulent croisent
foulent l’air du vide
construisant murs et ruines
item tentant
pour les fous arrogants
ignorants de leur ignorance
du pire
jean-m.platier.over-blog.com
Le journal poétique de Jean-M. Platier
Fabrique le chemin
de mille trames
traverses et rails
qui roulent croisent
foulent l’air du vide
construisant murs et ruines
item tentant
pour les fous arrogants
ignorants de leur ignorance
du pire
Par plaques agrégées
monde puzzle
monde construit
de ses tuiles
de vol en vol
l’enfance par cet orage
tirs du chaos
d’un moi ignoré
endurci
Me nourrir de deux ou trois
poètes pour ne jamais
d’ennui mourir
actualiste du grand œuvre
supérieur reconnu
donnant cours à l’université
de Kazan ou Stanford
donnant le miel des mots français
à volonté pour écrire
les mondes magiques en train
de naître
Fait un
à la saison des cimes
du printemps à l’automne indigo
vie et mort à la fois
dans cette anthologie du pire
seul nom du mal-aimé
transmis par le prénom
du mensonge premier
A 50 pas
je reviens sur les traces
vers mes sources sanglantes
lavées séchées à la langue du destin
pour revenir à chacune des étapes
de cette vie à rebours
cette partie première volée en vivant
de se remémorer l’âge de raison
sa dépendance accolée d’un être
à la seule passion de devenir
et qui décide soudain d’arrêter
pour entamer la seconde
la remontée vers le but ultime
à contre-courant des eaux gênantes
jusqu’aux cellules libérées
passer le col de l’avenir passé
à se redéfinir
à l’aube du grand jour
de l’unité
Aucun abécédaire ni aucune portée
ne se souvienne de mon émoi
devant Anton ou Marcel
passé quarante et quelques une
à rêver et à boire des paroles déjà écrites
des idées soufflées à l’oreille de mes narines
béantes souffrantes arriérées
m’imaginant plus bas que terre basse ouvrier
en prolétaire des lettres écartelées
mais le temps perdu ne se rattrape jamais
m’a-t-on dit au détour de la vie prisonnier
des sentiments de honte alors j’écris pour m’oublier
l’avenir et rappeler ce passé pour le moins encombrant
mais qui peut donc en être dérangé
mis à part une crise gastrique qui tangue
et qui rajoute du pathétique à l’autre géant
frappé du sceau de l’infamie du verbe aimer
selon toutes conjugaisons et en toutes circonstances
au nom de vers anoblis béants
aussitôt oubliés
M’écrire
c’est comme si
je me racontais
de futurs souvenirs
Devant le titre du monde
une vague en retour
tel un masque fondu
des chairs aimées
descend en rappel
comme une grève
avant le jour tordu
après cette nuit
d’ennui
La pluie s’immisce
efface l’intemporel
me confond au sable
de l’immortalité
au grand regret
de la paternité
Je vis que je ne me vis
jamais du même ton
se voir dans la marge
ou au cœur de la place
se voir d’un autre
son de cloche
ou d’un ricochet
aux multiples rebonds