29 mars 2011
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j’écrirai à la poignée des nombres
un roman plus élevé que l’océan indien
dans un ciel sans calcul ni ombre
des laitances d’avions supersoniques
des détails de peintres à trois couleurs
et surtout des poèmes d’absolu réalisme
refermez l’ossuaire afin qu’émergent de la glaise
des dizaines de milliards de cadavres endurcis
plus aucun éclat ne vibre encore
n’y ajoute rien
l’impossible se prononce aujourd’hui du néant
les possibles sont vissés sur des têtes adolescentes
aux regards de vieillards éclaboussés
plus de masque de honte
de naufragés
les faux semblants vrillent d’éclairs d’évidence
toujours entre des mains pusillanimes
quand l’intuition révèle la fièvre de la farce
Germinal la saison des aliments
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit
28 mars 2011
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votre cœur élastique ouvre les bras à votre âme dispersée
en des pensées moyennes
plus le temps plus le choix
d’écouter les nuages passer
comme à rebours
plus la voix plus le droit
de monter à la ville
de mourir au maquis
la rancœur pend de tous ces moments perdus
pendus à un fil
comme un trait discontinu tracé au milieu de la route
rend la vie jusqu’au bout du chemin
c’est vers un port un grand port
d’où partent silencieux de plus grands navires
on fait le constat qu’un rêve à l’état éveillé persiste
le rêve d’une lande anglaise devenue germanique
d’un ciel noir permanent sur des prés arc-en-cielisés
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit
27 mars 2011
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jeu cassé en apparence
dernier souffle du cirque des illusions
tout naît et meurt dans le même temps
désormais
les yeux se lisent dans le reflet des bétons
attendent les prémices de ce qui ne viendra
l’apocalypse silencieux
la divine explosion des mondes
perdez-vous lancez-vous
dans la danse de synapses obliques
alors que gémissent au loin
les cris furieux des aéroports
il y a des jours où l’on voudrait être heureux
et il y a des jours où on ne le sera jamais vraiment
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit
26 mars 2011
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et puis
l’on se jette sur des proies éteintes
aucun appel aucun son ne jaillissent
du sang bat dans les veines
et je voudrais qu’il gicle
loin du centre de la terre
une nouvelle langue vivante
conquise sur la mer
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit
25 mars 2011
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les toits se risquent sur l’horizon
se décomposent dans une cohue démonstrative
le cœur y perd le cœur et la raison
sa musique de trains absents
quand les murs marmonnent des mots avalés
cachés sous des graffitis éteints
Aujourd'hui
Je n'ai eu aucune nouvelle de votre part
Aujourd'hui
Je mesure le poids des jours muets
Des heures adolescentes et tristes
Aujourd'hui
Je n'ai que mépris
Pour les sirènes des printemps pluvieux
Et les multiples saisons d'automne rythment votre absence
Et il n’y a plus d’alcool
Ecoutilles cale sèche galère sans foi ni loi
Pour réécrire ici
Le parchemin ignoré les mots hantent
Le sens caché
D’où seul s’écoule l’incertain
D’un vin qui ne donne aucun nom aucun sens
Rien
Sinon celui du souffle de l’irraisonné
Pour taire la fureur des espérances
Comme un fil unique qui ne mena jamais nulle part
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit
24 mars 2011
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le silence répondrait-il à toutes vos attentes
le silence crie
l’enfer qui brille au pas de votre porte
pas de réponse dans le creux des criques
elles s’entrechoquent
devant la question de lecteurs impatients
les pages meurent avant de reprendre souffle
attisez les vents
les premières fumées
d’un passé pressé
comme une agrume nicaraguayenne
sur le parking du supermarché
gisent les ombres de spermes éteints
la cour des miracles triste
ne donne plus aucun espoir
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit
23 mars 2011
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volontaires
obscurcissez le ciel de vos supplices
quand des arbres nus ressemblent à des monstres
vandalisez
en spirales les mensonges élégiaques
prêchez des prières adolescentes
dans un cercueil de nuages innocents
ô vous qui restez la proie de vos ombres
et puis
dans l’actuel désarroi
seul
bouleversé
par la mort
en quête de destin éminemment politique
l’on regarde l’on se broie
sur le chemin du sens et de l'exil
abandonnées les paroles radieuses
prises au sommeil des instants
conquis sur leur néant
les peaux brunissent et se rendent à l’âge
ruinent les corps
à qui de droit
à qui parler dans une pause assénée de refrains d’eau
pour un mot phosphorescent
un cri se perd chaque soir au creux de la dernière vague
au cœur d’un chemin forestier qui s’arrête au bord des broussailles
plusieurs voix se donnent abandonnées
dans les basses d'un orchestre sudiste
ô vous qui restez la proie de vos ombres
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Un poème pour la nuit
22 mars 2011
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ouvrez les yeux
car tout est faux
fermez les yeux
car tout est laid
crevez-vous les yeux
car rien n’est plus supportable
si ce n’est le silence de vos yeux noirs
et pourtant
du sang bat dans des veines carbonifères
et je voudrais qu’il gicle
loin du centre de la terre
et je voudrais qu’il vibre
d’un cœur léger d’une âme claire
réveillez les sonneurs
pour le sentir vibrer à la poutre des temps
là où se jouent les seconds rôles d’un roman du présent
qu’il nous est donné d’apercevoir
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit
21 mars 2011
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les oraisons lilas valsent et changent d'ère
en des printemps fastueux
l'on voudrait croire en des germinations musicales
ne croît qu'un liseron autour des chevilles et des poignets
la quête de son choix
la quête de son dieu désormais absent
brillent les pas de mille insouciances
ivre l'enfer ouvre ses portes
pavé de trop bonnes intentions
dans une ode au présent et aux bonnes mœurs
mais tout est là
rien ne vit
les transes sonnent faux et surtout
l'on s'ennuie
comme jamais
sûr de rien
libre d'avouer tout et son contraire
au milieu
dans toutes les positions
et soudain l'on s'aperçoit qu'un radiateur ronfle de ses forces synchrones
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit
20 mars 2011
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13:45
Défaites dans les miroirs urbains de vitrines bariolées
et toutes identiques des désarrois du grotesque
le nu fait vendre
paraît-il
à des vagues de clients repus ennuyés névrosés
faute de lendemains
héritiers du plaisir immédiat des jours gris
vous ne pensez plus qu'aux nuits sulfureuses
mais silencieuses faute de combattantes
une trajectoire rectiligne mène l'homme occidental
par le bout du nez
lassitude grandit du peu d'espoir après la mort des mythes
et l'on s'avoue dans l'instant d'une consciencieuse clairvoyance
que l'on n'est pas heureux
on n'est pas heureux
l'a-t-on jamais été
autre part que dans notre film personnel
construit d'histoires aux scenarii d'avance écrits
quand on était Robin des Bois Zorro docteur Justice
ou le camisard écartelé en place publique sous les rois les nobles et les curés capricieux
ô vous qui restez la proie de vos ombres
Published by Jean-M. Platier
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Un poème pour la nuit