Ramasser les miettes
Des témoignages réels et froids
La réalité des chaînes de l’histoire
Qui sommeille en vous
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Le journal poétique de Jean-M. Platier
Ramasser les miettes
Des témoignages réels et froids
La réalité des chaînes de l’histoire
Qui sommeille en vous
Le manque mugit
Dans sa présence
Eternité de la souffrance
Le monde rugit
Sans ta présence
La soif
De se savoir aimé
D’avoir survécu à
La conception
Ce don du double
Pour faire renaître
L’enfance du monde
Cette construction finit bien par commencer
Un jour ou l’autre
Ce message de soi à soi
Comme un ordre qui gronde
Et qui se mesure à chaque pas
Souvent on s’étonne du champ des possibles
Jean-M. Platier
sont excusés
Quatre-vingt un textes épars,
Je dédie ce livre à Jean-François Froment & à Claude Gobet
et à nos vingt ans
Ma méthode sera très simple. Je dirai ce que j’ai aimé ; et tout le reste,
à cette lumière, se montrera et se fera bien suffisamment comprendre.
Il m’est en tout cas facile d’être sincère.
Guy Debord
Panégyrique
à Jean-François Froment
Les mots s’élèvent au-dessus
Des ruines
Comme une espérance
Insoupçonnée
Avec toujours l’effroi
D’une voie de liberté
Présage sincère
Ce soir je recevrai
mille présages pour un naufrage
dans l’attente d’être un jour heureux
ce jour dégoupillé
jeté entre vos jambes déshabillées
vos yeux baissés de honte
ce soir j’appellerai une à une
toutes celles qui ont joué
à se faire oublier d’un coup
ou peu à peu
la nuit ou le jour selon les saisons
érotiques de l’âme
ce soir c’est l’aveu le plus triste entendu
dans la partie nord de cet hémisphère
celui où on ne vit pas
celui où se comptent les agios
les intérêts et les bilans à double entrée
ceux qu’on ne peut pas comprendre
ce soir je recevrai
de vraies lettres
écrites pour le plaisir et le plaisir d’être lues
seul ou à deux
le papier s’inscrivant dans nos veines
quand la chair des mots nourrit l’avenir
ce soir je rêverai d’une belle vie
calme et tranquille pleine d’harmonies
car il n’y a rien de mieux
que de se sentir heureux
même si ce n’est qu’un tout petit peu
ne serait-ce que le rêve d’aller un jour à la pêche
FIN
Janvier 2008-janvier 2010
Projet romantique
J’ai pour les aspérités le plus grand respect
celui que l’on rend parfois aux naufragés
en guise de linceul
un voile de lin tressé
dont la fleur bleue
est un miroir pour les alouettes
que faut-il faire
pour ne pas démériter
être à la hauteur
des ambitions
qui se prononcent
et n’étreignent jamais la main
Rêves à la con
J’ai mis mon suicide entre parenthèses
c’est ainsi riez si vous voulez
mais mon optimisme béat
sur l’humanité et le fonctionnement des voitures
m’a fait ce rêve avorter
puisque personne ne m’attend à la porte d’à côté
et que ne résonnent plus en moi les vêpres de la révolution
monnayée contre des formes de pouvoirs sonnant et trébuchant
je sais je n’ai point voulu en faire mon métier
c’est au moins là un grand mérite sinon une grandeur
des cocardes des honneurs calculés en pourcentage
en buffet gratuit en voyages
cotisez pour la cause comme on vendrait des gaufres
le monde s’est écroulé sous une version coincée
truffée vitriolée
c’en est fait des illusions des rêves
la démocratie a bon dos
l’espoir carbonisé renaît de ses cendres
dites-vous
l’air conquis
content
con tout simplement
Fable
J’emprunte
là où le bât blesse
des esquisses de vie
des semblants de faiblesse
des coups de force aussi
nul état d’âme
aucun préjugé
le corps force les
coups d’état manqués
la capacité
le pouvoir de maîtrise
juste pour le plaisir d’en rire
d’en dire quelques mots vengeurs
l’espace
où tu t’es consacrée
nue et belle
dépouillée
des arts artifices
sommeil gonflé
de toutes les sueurs
panique subjuguée par la peur
monstre écartelé
après la cuite
le corps lourd
t’es lourd
dis-tu dans ces moments
précis
quand le dialogue insiste pour exister
et que ne subsiste aucune hiérarchie
aucune saveur
sinon celle de la mort dans la bouche
les cadavres exquis du tabac blond sans filtre
de l’alcool vu
de l’âpre bu
et des sexes suggérés
dans la noirceur disparue
et qu’au matin
on se souvient
un peu
de l’unique fin
des cris inarticulés
alors que la fin programmée
suggère un éventuel départ
cette quête mythique
du retour à la vie
Frontière factice
Alors que tout fuit
que le vent porte le sens en écharpe
et que la pluie bat son plein tout le temps
la lune boit
en voit de toutes les couleurs
dans les heures qui suivent
qui elles peuvent d’ailleurs
ses yeux absents
fixés sur une lumière lointaine
oui
seule
seule la nuit a des oreilles
comme les murs
des murs fragiles
hétérogènes
plantés là
devant vous