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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 17:59

 

Quand on est seul

on oublie l’être

et l’on court vers son néant

seyant de n’être là que par hasard

l’importun qui passe et repasse

sans laisser de traces

sur un visage de marbre

sans yeux égrillards

les mains honteuses

portées aux poches

qui hantent le regard

dans les silences du noir

qui oublient toutes les promesses

ce en quoi l’on a cru

pour cacher ses faiblesses

ces failles cruelles

 

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 19:01

 

 

Il aurait fallu lire

entre les lignes des yeux

et non pas avaler

les lignes en feu

comme tu le fis

devant dieu et ses morts

devant la honte d’aimer

se précipiter

le mors aux dents

la bouche en vrac

et les gencives lourdes

des morsures intimes

il aurait fallu briser

les rites

niveler le doute

et porter au cœur

la subtile envie

de renaître

sans cesse

au coeur de la route

 

 

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 20:17

 

J’ai terminé ma nuit assis

sur un air de jazz

un petit air de rien du tout

alors qu’une larme tombait tout doucement

sur les dalles du piano

béni lui par une trompette blanche de la nuit

j’ai terminé un vers à l’envers

dans l’escalade d’un verre à pied

roulant feulant petit verre

juste un dernier

avant quoi

avant

avant le retour du petit air de jazz

le retour de ma nuit

qui m’écrit

et qui m’aime

me voir debout

pour terminer sa nuit

écris écris-lui cet air de jazz

un air de rien

un air de rien du tout

encore un verre

un dernier verre de jazz

avant de partir

et c’est tout

 

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 18:24

 

 

Je sens le corps froid

qui me surprend et me soulève

pour m’emmener loin

dans un désert secret et sidéral

partager l’absence de mémoire

le refus des regrets

et l’oubliable histoire

de ce qui fut

entre vous et moi

mais surtout entre moi

ce sujet amorphe désamorcé

par les décennies et par l’alcool

et moi

l’arbitraire désincarné

le feu urgent qui tourne en boucle

qui rompt et tranche la déveine

qui n’a aucun chevet

l’insatiable volonté d’être sur cette terre

en distribuant des coupe-papier une dague

des cimeterres

pour chasser le corps froid

les douleurs qui rampent et rongent

tout ce qui nuit au rire

loin du passé perdu loin

des mirages déchirés

ces miracles qui n’en sont point

ces retours après ce volte-face

la quête d’un vrai sommeil

qui réparerait tout

toute notre honte et nos ordures

et ne plus rien ressentir

 

 

 

 

 

 

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 20:37

 

Apprendre à marcher

et ne plus bouger

apprendre à parler

pour se taire dans l’infini

des questions restées sans réponse

apprendre à ne plus chanter

comme pour mieux masquer ses défaites

apprendre le bon côté

pour ne plus tomber dans la merde

apprendre à chercher par soi

même qui dans le port du fardeau est innocent

des mille et un crimes imaginables sur terre

apprendre l’énoncé du problème

et tourner sept fois je dis bien

sept fois la langue dans sa bouche

pour ne plus crier l’évidence

la malhonnêteté du programme éteint

pour éjecter la souffrance

de n’être pas identique au troupeau qui bêle

apprend à désarmer en réarmant

l’arme qui bégaie bégaie sans cesse

sans cesse

 

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 15:42

Jean-M. Platier

 

 

 

 

 

 

 

Dans les chants

de

Baker street

 

 

 

 

 

 

Pour Alix

 

  

 

 

 

Que pourrais-je faire

pour ne pas oublier

le plat de la paume sur

le léger vent d’ouest dans

la danse meurtrière de tes longs

longs cheveux blonds

qui cachaient l’océan et toutes ses lumières

j’étais innocent comme le soleil

au premier jour

d’une mort avortée

en bas dans le ressac

sur les rochers édentés

pourrissait un cadavre

comment oublier

dis comment

sinon par un cognac

d’abord pour défricher les mots

puis un second bien tassé pour rafraîchir la mémoire

de ton premier sourire nu

pour caresser mes ambitions

boire et laisser venir

c’est comme cela qu’on est bien

parti en rêve et en fumée

parti

de rien

comme d’habitude

quand je m’écoute

quand j’entends mes voix me raconter les plus belles histoires

dont je suis le héros fort triste et fier

j’imagine alors comment j’emporterai tout cela avec moi

lorsque cela ne pèse rien sur les épaules

 

 

 

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 22:25

- 40 -

 

 

 

Quand on se lie avec les liens du sang

C’est pour longtemps

Quand on se lit des mois durant

C’est assez navrant

Et quand on se relit des années plus tard

On se redécouvre

Mais un peu tard

Avec un poids qui traîne à nos pieds

Quand on pense trop

On n’avance pas

Et quand je veux tout

Tout de suite maintenant

On ne me comprend pas

Je veux ce que je désire

Le flux violent de l’amour

Le temps pour rêver

Les livres à dévorer

Ceux à écrire

Les projets par dizaines

Tous ces chantiers

Qui soulèvent mon espoir

Qui me poussent à vivre

Tout simplement

A écrire mes histoires

Pour toi mon lecteur assidu

Qui découvre avec stupeur

Ma tentative mon horizon

Ma fumée des jours sombres

Mon arrogance fiévreuse

Qui doute

Qui saigne

A chaque instant à chaque seconde

Pour prendre le temps de respirer

De manger et boire

Puis de fondre en toi

Dans une lutte permanente

Avec l’espoir qu’on en retiendra

Peut-être quelque chose

Ne serait-ce qu’une phrase un vers

Une magnifique citation

Qui tirera le monde

Vers le haut

Pourquoi pas

Qui clôturera mon cycle

De chants de poèmes et de proses

Ma statue originale

Où je pourrai enfin me cacher derrière les mots

 

FIN

 

3 juillet 2009

 

 

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 10:42

- 39 -

 

 

 

Du début à la fin

On ne perd jamais le fil du destin

Et on se raccroche au poème

Comme à une bouée en pleine mer

Pour survivre

Pour ne plus mourir

Comme on l’a fait cent fois

En répétitions

Dans l’humiliation des jours creux

Dans le froid des matins givrés

L’école puante

Le collège repoussant

Qui n’arrive plus qu’à semer la haine

De la connaissance

J’ai tenté de suivre ce destin

Dirigé la barre

Malgré les tempêtes

Et la tentation de finir la route

Directement dans le vide

Mais les livres m’ont retenu de leurs mains

De fer leur gant de velours

Et le cinéma et le rock dur m’ont soulevé

Plus haut que vous ne pouvez l’imaginer

Avec l’envie de renaître sans cesse

Avec l’envie de connaître toujours plus

De ne jamais souffler

Sur la braise de vos yeux

Pour ne risquer de les éteindre

Le programme était ambitieux

Et si le terme n’est pas à la hauteur des idées

Ce n’est pas par manque d’efforts

C’est plus par crainte de ne pas en faire assez

Alors je soutiens les critiques

Les regards envieux

De mes amis les traîtres

Qui ne comptent que pour eux

Qui ont abandonné la voie

Oh je ne les condamne pas

Et les comprends fort bien

Il n’y a aucune honte aujourd’hui

A s’abriter sous les ruines

Je sais leur puissance

Et l’amertume du passé

Qui colle à notre peau

Comme une seconde nature

En oubliant de vivre et de dire

Les merveilles du présent et les trésors de l’avenir

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 20:48

 

La nuit pleine

du silence de l’amitié qui vibre avec la musique qui nous relie tous les cinq dans cette course contre les heures de cette nuit noire qui se tamisera d’ici quelques heures pour s’abandonner sur la mer Méditerranée le jazz lourd et bleu répète des gammes nostalgiques d’une voix douce qui précipite notre renaissance le plein est fait pour cent francs nous ferons quatre cents kilomètres et sortir de la ville n’a pris que quelques minutes vers le Sud les ponts de la gare de Perrache sont des tremplins vers notre fortune le moteur monte à quatre mille tours le vent d’est est quasi nul et les fenêtres ouvertes crachent la fumée des Camel on a faim on mange des pains au chocolat des bières et du gin a été transvasé dans une bouteille d’eau minérale en verre on a trente-six heures devant nous avant de revenir dans la réalité morne de la vie quotidienne de ses abandons de ses promesses jamais tenues on veut coucher dans le sable blond maritime les filles auront de la lavande entre leurs seins et nous en mourrons d’envie mais jamais notre parole dépassera celle de la voiture qui nous porte dans ses bras jamais nous n’avouerons nos espoirs et nos secrets fous on nous traiterait de dingue de maniaque de conformiste de petit bourge de merde et curaton de mes deux le Sud donnera son nom après Valence et la route napoléon nous racontera la venue du jour les kilomètres hachés seront des secondes on n’a pas le temps de s’arrêter pas le temps de pisser de faire la trêve de lever le doigt pour demander le chemin où l’on va on ne le sait peut-être pas mais on roule dans la nuit le poste à fond qui crache Chet Baker du hard rock ou les petits groupes français qui porteront loin l’ère de l’intox planétaire on fera semblant de croire en leur histoire musicale commerciale décennale on fait tout le temps semblant d’avaler ce qu’on nous donne on le répète avec certitude c’est beau une telle abnégation de l’idiotie on n’est pas des témoins on est des survivants qui n’osont vivre pour nous pour ce que l’on croit et nos départs sont foutus d’avance nos élans puent la mort et la trahison des couards des lâches et des couillons tête de cons à venir

 

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 17:31

- 38 -

 

 

 

Tout ce que je voulais

C’était vivre voyager me taper des minettes

Voyager mon rêve le plus fou

C’est alors d’un coup de génie

Je suis monté sur un vélocipède

Et je suis devenu le roi de la petite reine

Toujours en train de boire ou de me piquer

C’est pas évident en un jour de

Devenir un camé et d’écrire un poème

Mais je suis à l’aise sur ma selle

Debout sur les pédales je pousse

Jusqu’à la ligne d’arrivée

Je suis le roi de la petite reine

Et les filles de joie se jettent à mes pieds

 

Tout ce que je voulais c’était jouir

Et me faire sucer jusqu’à la moelle

C’est pourquoi je ne sors jamais

Sans ma pompe à vélo

Car se faire pomper c’est le pied

A vélo couché debout tout est bon

Sous le pommier les jambes écartées

Et je roule je pédale bourré comme un coing

Le nez plein dans les pentes à 15 degrés

J’avance comme une mobylette

Je double même les voitures et je suis pas crevé

Je suis le roi de la petite reine

Les connasses font la queue pour que je les prenne

Devant derrière c’est le bouquet

En sortant elles titubent bien shooté

C’est vrai qu’elles n’ont pas l’habitude

D’en prendre tant d’un coup par tous les côtés

 

Tout ce que je voulais c’était passer à la télé

Aujourd’hui va falloir forcer sur la manivelle

Le Canigou c’est pas pour les pédés

Je suis le roi de la  petite reine

Du pif de la coke au petit déjeuner

L’avion est en marche faut pas déconner

Je suis le roi de la petite reine

Demain je serai le champion c’est assuré

Les autres freinent et moi j’accélère

Ca y est je crois que grâce à la dope

Et aux produits fermentés

Je pourrai participer et gagner

Le prochain tour de France de l’année et ainsi

Je serai le roi de la pédale platinée

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