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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 14:41

 

Un constat rationnel

 

 

J’enfreins les lois

qui s’agite

à bâbord toute

la dernière couche de mise

dans quel sens court la circulation des idées

à chaque phrase une interrogation politique

une brillance artificielle

qui sème le doute récolte la tempête

mais le choix est impossible

car il n’y existe aucun choix

pas d’alternative

l’histoire se résume à une répétition

ridicule et le temps joue contre

contre nous

ne sachant riposter à la bonne heure

la presse s’achète

et sert désormais à désinformer

les élections sont perdues d’avance

pour les citoyens de pacotille

on se satisfait des faux semblant

des hypocrites qui crient contre le vent

on a beau hurler au meurtre à la guillotine au pilori

cause toujours

les jours s’empilent

puis les heures sombrent dans l’oubli

et l’histoire n’est qu’une piètre répétition

d’une scène mal jouée

une partition déjà apprise

et rejetée à l’unisson

quand personne

je dis bien personne ne voit le jeu

ou ne veut le voir

oublier c’est se satisfaire

de l’état des choses

de l’ordre

d’une certaine injustice

qui porte le monde

contre toute attente

 

 

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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 13:28

 

Reportage photographique

 

 

On a oublié la trace

dans la rue insolente

la moindre trace

des habits du jour

les failles de l’herbe

et les bras des arbres

les ronces alentour

et le nu couché à vous pieds

et le nu se met à genoux

rampe à fleur de béton

ceux qu’on ne voit plus

sur qui l’on marche

de dégoût

bientôt les corps pourriront

même les rats les chiens

feront un pas de côté

pour ne pas cracher leur bile

la haine du miroir

ce portrait infini

de l’inhumanité

qui arrache salit

qui fait tache

alors que plus aucune question ne se pose

dans sa rigidité

sa froideur

sa profondeur

son accessible dénouement

 

 

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 21:19

 

Une java

 

 

On en fait toute une histoire

et on oublie les traces

le quadrige fondateur

et la forme des pas sur la neige

on a extrait l’impossible du passé

pour faire jaillir celui de la mémoire

la java désespérée

d’un désert consciencieux

oublieux des causes et

des conséquences

à la marge du pire

tout devient suspect

avec au cœur

cette mission pernicieuse

de tout faire disparaître

car tout doit disparaître

chez les poètes à deux balles

les fossoyeurs du laid du beau

loin des magiciens qui osent

traverser le pli des frontières

les pages ouvertes

encore blanches

ces pages muettes

dans l’image de la nuit

dans l’oubli du pire

un monde plus que parfait

 

 

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 20:12

 

L’énonciation

 

 

Tel un titre en valeur

à la fureur prendre

un discours présenté

sur le fil du rasoir

tendu à l’extrême

comme une sinistre douleur

pour en défaillir

dans une misère bande

l’effraction d’une noblesse

l’écho d’une faiblesse

cette légitime résignation

qu’incite la voix

la voie de tous les cris

un faisan comme porte chef

et des aboiements

en signe de caresses

c’est quand les cygnes s’ébattent

qu’ils volent sur deux eaux

que le jour se meurt

que flambent les carreaux

la nappe cirée attend

l’heure du premier verre

du premier rite

lorsque la nuit sera bien entamée

le sommeil viendra avec les rires

avec la joie d’être ici et là

bien nés pour une fois

puisque le monde se porte

là où se dirige ton regard

 

 

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 16:57

 

Voyageur malgré lui

 

 

Dans le processus

d’exploration classique à Zanzibar

les armes ne parlent qu’un langage

et nient l’échec et mat

des tortues qui vaquent

à regret dans des ports dus

quelle heure est-il à la montre

des âmes mortes

sous le feu d’Aden Arabie

dans la mer des Sarcasmes

en flots les vagues à fleur de peau

sensées prendre sens dessus dessous

l’échelle des valeurs communes

l’or pour des cartouches

pour faire parler la poudre

et surtout ne rien dire

sauf prêcher contre le cours du temps

 

Dans le processus

de création habituel

le corps entier tourné vers l’effort

les chairs concentrées dans un seul mouvement

musculaire perdu dans cette quête

où les mots sont nus

trempés dans l’acier

ou bien un terrible alcool

dans le feu de l’action

on s’oublie qu’on vieillit et qu’on meurt

à attendre ce qui ne vient jamais

le temps imparti est trop court

contre les fadaises académiques

le pouvoir n’a plus aucun pouvoir

et chacun regrette déjà le corps des légendes

la puissance inassouvie les muscles saillants

et le sexe plein des vies à revivre

 

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 19:32

 

Polar

 

 

A chaque regard

à chaque bordée

c’est comme si partait un missile

une vague de merde

une mer de tristesse

un copain a chaviré

et personne ne peut prendre sa main

personne ne peut souffler

car à chaque seconde

tombe un autre homme

dans le circuit animal

dans la fronde automnale

c’est la fin de règne

la reine des pommes

 

 

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 18:50

 

Bataille rangée

 

 

Aujourd’hui les mots se bousculent dans une drôle d’attitude

quand je pense à ma vie ratée ma vie splash ma vie beurrée

quand tout a mal commencé pour moi dans le sang et les boyaux

asphyxié comme un rat emprisonné comme un songe qu’on veut noyer

le singe c’était moi le carbone dans les neurones les yeux dans le cyclone

je ne suis rien à part moi parti de loin dans la montagne mon cimetière droit

car je peux dire que j’ai souffert mais ne cherche pas de plainte à ma faveur

 

Aujourd’hui les mots se torturent sans aimer la drôle de tournure

que prend le relais de la mascarade employée en ton final

franchement je ne suis pas peu fier d’accompagner le malheur par derrière

quand se baladent entre les rades les boxons les tirades

je me dis que par devers moi aujourd’hui rien ne semble danser droit

aucune mise au départ à part un peu de sel quelques mois à porter

comme une arme de désespoir qu’on protège qu’on cajole qu’on traîne

j’ai répété depuis la haine et la hargne les mots gros comme un scandale

même si je sais que l’on ne m’écoute pas car j’ai dans le sang

la violence et l’envie la possibilité de tirer de tous côtés

sans peur de toucher au cœur à l’âme les points sensibles

les points de côté sur le ring c’est là que je te balade

armé jusqu’aux dents sans crainte de perdre ce qui est déjà perdu

le camp d’en face n’est plus de taille et le mien est bien malade déjà vaincu

bientôt il faudra partir et sans regret non je ferai ma valise

en emportant mes bouquins et crève la route crève la route

écrit sous machin le livre qui n’a pas vu le jour

car les jaloux ont broyé du noir de velours

maintenant que j’ai grandi du haut de mes 197 centimètres

je ne garantis pas qu’il n’y aura pas de blessés les tués ne pourront pas témoigner

sois sérieux à ton âge on ne rigole pas la masse musculaire laisse à désirer

et ton flegme ne rassure que toi au milieu de la curée

 

Maintenant la peur nous a quittés le sang reflue sans cesse sur les poings serrés

le piège tend à se refermer mais l’argent est là il suffit de se baisser

protège tes arrières romps les suspicions éteins tes lumières

le slang est par terre et le français descend sur terre et diffuse sa police

t’as la niaque qui s’ignore les frappes qui palissent tatoués à l’extérieur

roses à l’intérieur ils faiblissent à chaque mimique

retourne chez ta mère soulever l’as de pique

c’est affreux il fait nuit le soir et le jour s’abat aussi sur terre

comme un obus dans son trou ouvert

plaque tout ton boulot ta femme les impôts plaque ta télé le foot

et part crever la route part crever la route

crever la route

c’est tout

 

 

 

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 16:54

 

Au début de la cigarette blonde

 

 

Dans le cœur du sombre

tout vacille et ce qui effleure l’ombre

dessille toutes les rumeurs du monde

on cherche sa place

dans une roue de glace qui tourne

à l’envers de toute logique

les médicaments sont depuis une solution

mais une véritable fureur gronde

nous guide et empêche

d’avancer ce qui est pour le moins paradoxal

j’avance pour le mieux que je peux

contre la raison les charges la mort lente

j’avance contre les idiots qui minent les routes

les traîtres qui balisent et s’éteignent d’eux-mêmes

les ingénues au long nez qui brisent l’enchantement

j’avance contre vents et marées hautes et blanches

la lenteur de mes contemporains à comprendre

à saisir la moindre perche

et j’enrage dans l’ivresse de tous les soirs

qu’ils ne veulent jamais se regarder de face

sous la lune la pluie les chimères froides

surveillant le plis de leur chemise l’angle de leur costume

le début de la cigarette blonde qui se carbonisera bientôt

ah qu’ils sont pénibles à ne pas vouloir jouer dans le même tableau

la règle du jeu identique dans sa fournaise

à cette mécanique stupide et droite répond l’appel

le divin le sublime

la joie

celle que vous ne pourrez pas connaître

 

 

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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 18:41

 

Une histoire écrite

 

 

Cette histoire sans cesse au rappel

comme un refrain monotone dont on n’arriverait plus à se séparer

une ou deux journées obsédante rengaine de l’inutile

un endroit où les jours sont longs à en finir dans le creux des saisons

le sens des souvenirs correspond à cette route sinueuse

aux entrées du hasard aux accidents de fortune

un chemin particulier dont le sens semble être à jamais lié à un mystère fortuit

le chant des oiseaux n’était jamais identique

à cette époque il y avait encore des oiseaux baladins

criant au soir à la lune dans l’attente des incendies du couchant en fête

un monde imaginable un avenir d’été possible

une richesse pour ceux qui avaient si peu

la partition est écrite la musique est belle

quand les années passent si vite

et que rien ne les retient

le chemin avance lentement jusqu’à la remontée vers la source

comme la chevauchée du saumon attendant l’ultime pirouette

un aller et retour de l’existence en quelque sorte

pour se poser enfin s’arrêter un peu

et prendre le temps de fumer un Havane de boire un verre de bon vin vieux

et de lire toutes les pages attendues les univers possibles

des mondes qui tiennent dans le creux de la main

des mondes qui tremblent

des mondes si humains

quand les années passent si vite

et que plus rien ne les retient

 

 

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 18:16

 

Une urgence infinie

 

 

L’urgence poétique contre la maladie du temps

m’écris-tu d’écrire au frontispice de cette correspondance

car à la question qui m’est posée

peu de réponse sinon la seule inscrite dans le marbre de la brume

celle qui n’appelle pas de solution

l’attitude première au tournant de la vie

l’heure du choix l’heure du pire au matin

quand le système bat le rappel

et s’énonce lentement l’hymne du renoncement

il est urgent d’attendre et après l’ordre le contre-ordre

c’est la balance de la modernité de la gloire

voire de la fatalité dans le chemin des heures

nous sommes des millions à suivre le rappel

quelque uns ont tiré le vrai numéro

celui de la chance loin du fardeau

avant que le cri ne brise les barrières imposées

ce leurre pourtant inaccessible

ce mur invisible

de l’infini

 

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