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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 18:30

 

Passage

 

 

Passent les nuits passent les jours

les heures et les minutes aussi

passe le temps des découvertes

le temps de la recherche du jeu

et celui des amours

passe de plus en plus vite

le temps des passades

le temps des bêtises

le temps des chemins

et celui des friandises

passe les barrages

le temps des promesses

passe les montagnes si tu veux

passe les désirs les vœux

les sommets et la conquête de l’ultime

passe de plus en plus des têtes lasses

les bouteilles passe les filles

passe le temps comme il passe

passent les saisons rapides

passent les nuages les larmes

les lendemains un peu plus calmes

passent les gens que l’on oublie

passent les paysages

les amis les ennemis

passent les frontières

les expériences futiles

passe ton chemin

comme tu passes muraille

passent les rires

les gueuletons et encore les rires

perdus dans la nasse du temps

qui passe pour tout détruire

passe le temps trop vite

pour en savourer la peau

les ruisseaux la paume du poème

passe à ne plus en savoir la cause

ni la raison

passe la vie

comme elle passe tranquille

dans le pas du destin et des métamorphoses

passe l’étoile qui file

plus vite encore

que de temps qu’il n’en faut

pour l’écrire

passe-temps pour ruiner l’attente

avant de passer définitivement

de vie à l’autré-pas

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 20:32

 

Au milieu

 

 

Au milieu de tous ces bras

et ces jambes

dispersées dans les tailles et les rumeurs du temps

taches dorées de l’â<ge prononcé

veines turgescentes dirigeant le flux

du sang qui peine à descendre

puis à monter

au milieu je suis celui qui tangue

à droite et à gauche

qui ouvre la bouche

qui lève le bras

qui ordonne et dirige dans le silence

au milieu

et contre tous

qui parcourent leurs négligences

regardé ignoré

dans la présence ou l’absence

et le bruit mat des coups

qui tombent par à coups sur les marges

au milieu des corps qui absorbent

qui rejettent les quantités

d’acronymes de concepts

voire même de paradigmes

quelle heure est-il à la page de vos jours

vois les pages gravées par le noir le sel et les pierres alentour

au milieu

se prononcent des paroles libres

sans contrainte ni arrière-pensée

les mots s’attellent à la vérité

à cette évidence cachée

et pourtant

ils ne se disent pas

ils s’attendent

par delà les générations

dans l’efficace massacre des mémoires

au milieu

se joue un drôle de jeu une scène

qui se rejoue sans cesse

au milieu

se cabre la raison

au milieu

comme négligé

au milieu

seul

dans la vraie solitude de la maison

 

 

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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 18:43

 

La trahison

 

 

Depuis que j’ai perdu la parole

les mots ont mal

pour se souvenir

du temps de l’enfance et de l’adolescence

ce temps court ces temps perdus

à se construire une image

le plus souvent différente de celle que l’on portait

au cou effigie sans dieu irréelle

qui fit si souvent pencher les épaules et le verbe

 

Depuis que les mots ne signifient plus leur sens

depuis que leur chair a été arrachée

leurs cicatrices jamais comblées hantent toutes les nuits

de frayeurs enfantines

leur peau fut découpée et leur texture même a supporté

les coups les plus vils

des tranchées immondes et cupides aux murs de sang

les mots se sont envolés et les phrases vides

ont rempli un espace lié prisonnier hors temps

 

Depuis que les mots ont abandonné la partie

et laissé la parole à d’autres moins innocents

les monstres ont gagné la partie

et balayé les idées et leur corps de principes

face aux crimes plus rien ni personne ne contredit

les sarcasmes du temps présent

 

Depuis que les mots ne sont plus que des mots

pervers salis impropres à la consommation

puant de tous leurs pores le faux la malfaçon

l’humanité est comme trahie de ses aspirations hautes

de sa raison et de ses humaines déclinaisons

 

Depuis que les mots ont perdu leur âme

leur corps et l’évidence de la signification

les hommes se taisent boivent fument

et prennent des drogues sans nom

la parole s’en est allée vers l’autel des choses

l’ère des regrets de la civilisation

le cœur rempli de rage et de désespérance

prêts désormais à la boucherie du canon

 

 

 

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 22:42

 

Cette naïveté

de l’enfance je l’ai longtemps gardée comme un bien précieux un talisman croyant ce que l’on me disait les contes les histoires à dormir debout même les plus gros mensonges abordés par toutes les faces de la vérité ainsi je me rapprochais avec les années de la politique où les hypocrisies démagogues font office de vérité première pour m’en détacher ensuite assez vite pour fuir ce relais de la peur car les principaux menteurs ne sont que de piètres joueurs qui se mentent d’abord à eux-mêmes en entrant dans la vie tête baissée et en croyant tout ce que l’on me disait le problème n’est pas le degré d’acception c’est l’authentique saveur d’engagement total dans cette vie donnée et les combats et luttes à engager pourtant malgré le don total le don de la personne dans son être entier on sait ce que l’on nous cache derrière les ambitions les petites indélicatesses les stratégies secondes quand on joue étant enfant on se ferait tuer pour ne pas perdre pour ne pas être le dernier même si on joue à deux perdre devient la ruine de soi et l’effondrement d’un monde qui nous appartenait l’instant auparavant cette noyade fut sensible dès la première seconde aspiré par le vide et le néant s’effaçaient les moments d’un possible et s’écoulaient les secondes qui bloquaient le passage l’air cet oxygène sensible

en grandissant le sens de l’existence se dessine imparfait et sujet à caution on chemine tant bien que mal on s’aventure dans le ventre du mal on tente l’expérience de la douleur et du renoncement à l’équilibre on s’habitue à être nié on se cherche en ne dévoilant pas la vérité autant de souffles gâchés d’incertitudes séculaires transportées  pour refuser sa raison son devoir pour se faire personne ne nous écoute car nos mots ont de la peine à se concrétiser et la grammaire ni la langue ne sont faciles à manier à 24 ou 36 mois qui peut le comprendre dans la précipitation des jours anxieux qui repoussent le territoire des rêves si loin à des années lumière pour refouler ce qui nous pousse à devenir avant de trouver l’étoile du temps qui nous reconnaît nous adopte ou nous sublime

qui peut avouer simplement sa défaite

 

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 22:39

 

Le poisson mord

dès le début du jour

mais moins que le soleil

 

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 22:34

 

Tant pis

 

 

Tant pis

nous finirons au bois

sur un lit de mousse et d’épines

à siffler

une bouteille

pour nous donner du courage

on comptera les nuages blancs

et le soleil au travers des branches

fourmillera de lucarnes éternelles

avec ses mille rangées de lumière

le sol humide et doux

sans couverture

nous portera vers un autre avenir

une nouvelle raison d’être

un rêve ou bien

un parcourt inachevé

faute de prétention

les prétendants

finissent toujours à la belle étoile

une autre force

en soi révélée

une absence

imaginée

portée

dans ce qui fut

à la limite

l’extrême limite

de la réalité

 

Tant pis

nous finirons seuls

alors que la chaîne de nos doigts

fut rompue

on est passé à côté

bien à côté

de nos vies

notre douceur

notre alcôve partagée

on aurait pu dire

un mot

je n’ai rien avoué

c’est difficile de

bien rater sa vie

quand on vient tout juste

de commencer

et que le temps est beau

et que le temps est compté

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 18:04

 

Forteresse marine

 

 

Quand cela hante dès les esquisses

et que chaque homme qui chante est un homme debout

la mémoire court après chaque parcelle de souvenir

pour rappeler la vie et construire sur toute une vie

ce qui mène et promène à tout bout de champ

quand cela presse dans la fureur de grandir

ramener ce qui s’achève pour mieux reconstruire

chaque nom s’épelle et les prénoms fusent

dans le sens du corps et de l’amour physique

à la recherche de toutes les victoires

le sentiment de n’en faire jamais assez

de ne pas aller assez vite

pour prélever chaque grain chaque parole chaque souffle

dans la mer Méditerranée le spectacle vient du jour

la nourriture les vins et alcools suffisent à peine

à rassasier la faim qui avance et balaie tout

le sport est une conquête chaque balle chaque ballon

un va-tout un outil une photographie un tableau

qui perce l’abcès des jours mous sans gloire

dont l’ennui est une seconde nature monotone

qu’il vente ou qu’il neige en multicolore

quoi qu’il fasse dehors

le danger est toujours présent

aucun toit ne peut protéger cet état

quand cela hante lors des prémisses

et que les mains tremblent d’essayer

l’estomac déborde et on cherche le sens

à cette folie furieuse

quand cela hante

au point de brûler sa vie

de boire sa vie

jusqu’à plus soif

de franchir toutes les barrières

de renverser les cathédrales les barricades

de continuer sans cesse la course

quand cela brûle

quand cela brille

et gicle de toutes les saveurs mauves

alors rien plus rien ne compte

nul empire opéra ni château prophétique

les richesses sont devenues aphones

chaque préoccupation d’antan devient une faribole

un jouet pour parents tristes et pathétiques

 

 

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 18:05

 

Position de tir

 

 

Il fait rouge

dans le cœur le sang et les yeux

rouge de douceur

dans la chair

rouge coléreux

dans la boue et la terre aveuglée

rouge toujours

dans le drapeau porté en avant

rouge dans le ciel

des soirs radieux

rouge percé

dans la paume des mains ouvertes

rouge et noir

dans la tempête des jours désespérés

noir et rouge sur la marmite sonore

rouge dans les verres

noir dans la nuit

ce soir rouge et ce noir

portent la violence inaltérée

la soif de vengeance

l’anarchie soulevée

hors du sommeil de cent ans

où on l’a tant et tant trompée

il fait rouge

dans le cœur le sang et les yeux

il fait rouge sur cette terre

quand noires sont les pensées

rouges les rires et les bouches enflammées

rouge toujours

et pour le noir

il reste au second plan

au cas par cas

pour aussi parfois relever le gant cuivré

 

 

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 19:38

 

L’architecture du bien

 

 

De très loin les mots viennent

et s’agrègent en phrases

dans un combat malmené

une défaite première

mais tout dépend d’où l’on vient

et la pratique déchaîne tous les abcès

les procès la crise d’illégitimité

dans une quête permanente

une révolution fatale

qui bouleverse et entraîne

dans ce précipice de l’avenir

car c’est un véritable combat

que de se donner se déclarer suspect

par définition

contre les mécréants les usuriers

et les croyants

le poème surgit alors du néant

s’imprime dans la joie de la naissance

se construit avec de l’éphémère

uniquement pour mieux se rebâtir

dans l’énoncé de l’avant-garde

présente facétieuse et risible

mais visible hors de sa neutralité

pour ensuite rebondir

de cité en cité

vers les lectrices

ces mille bougies allumées

dans la solitude du soir

le moment intime où se recréé le mouvement

le cœur du texte approprié

et qui ne peut jamais se terminer

 

 

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 15:07

 

Manifeste libertaire

 

 

Du loin lointain d’où je viens

porte l’espérance

et la colère sourde de tous les cris

contre la monotonie sinueuse qui ronge les jours

forgé contre tous

les pouvoirs et leur iniquité

car je suis dans le camp du contre

le seul camp qui transporte

le camp de l’opposition

car tous les pouvoirs sont mauvais par définition

ou finissent par le devenir

dans leur humeur fossile

et leur couleur rance

 

Du loin lointain d’où je viens

guide le spectacle de France

cette histoire qui soulève l’espérance

pour ne pas oublier l’avenir

et nier la mort importée

depuis une génération

le cinéma et les illusions sonores

ne jouent pas la réalité

celle qui veut nous faire prendre

des vessies pour des lanternes

qui nous prend pour des vieilles badernes

en nous parlant comme à des enfants

à qui il faut tout interdire

car on ne connaît pas le bien que l’on nous fait

car on ne sait pas les dangers que l’on courre

car on n’imagine pas le bonheur parfait

 

puisque l’on a oublié que la vie c’est la lutte pour la vie

contre la mort permanente

l’incertitude d’être vivant

puisque le peuple de France est devenu esclave

et gardien de sa propre prison

avec ses libertés de pensée

sa tolérance ses excuses à foison

sa décrépitude sa décadence sa culture bafouée

son histoire niée

tous et toutes tournés vers une seule expression

la négation de la liberté

 

 

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